Télévision : 25 avril à 21:10-23:05 sur M6
film : biographie
En cette fin de XIXe siècle, Gustave Eiffel vient de livrer la Statue de la Liberté aux Américains. Après cette oeuvre majeure, l'architecte refuse d'abord de se lancer dans l'élaboration d'une tour, qu'il pense éphémère et prévue pour l'exposition universelle de 1889. A la place, il se passionne pour le projet de métro, qui va changer la vie des Parisiens. Le hasard met sur sa route un ancien amour, Adrienne Bourgès avec laquelle il commence une relation adultère. Parce que la jeune femme l'a convaincu, il annonce la construction d'une tour, de 300 mètres de haut, en fer, et en plein Paris pour permettre à tous de l'admirer, les riches comme les pauvres... - Critique : Eiffel s’est érigé sur une ambition XXL : créer un film romanesque et populaire autour de la construction de la tour parisienne qui symbolise la France aux yeux du monde. Le projet a mis plus de vingt ans à se monter, passant entre mille mains ici et aux États-Unis, subissant mille rafistolages, au point qu’on aurait pu le croire maudit. Fallait-il s’obstiner ? Il est permis d’en douter à la vue de ce roman-photo calibré pour l’export. « Inspiré de faits réels », comme le précise un carton, le long métrage finalement réalisé par Martin Bourboulon ( Papa ou maman 1 et 2) brode sa trame au fil d’une hypothèse romantique : Gustave Eiffel (Romain Duris), au faîte de sa gloire, concourt à l’Exposition universelle de 1889 pour les beaux yeux d’un amour de jeunesse, perdu puis retrouvé mais toujours impossible. La belle s’appelant Adrienne, le constructeur lui dédie secrètement son monument en forme de A — et pourquoi pas ? Les histoires de cœurs en fusion, sur le papier, on est pour. Hélas, malgré la présence d’Emma Mackey, transfuge inattendue de la série Sex Education, la passion fait long feu dans cette histoire rebattue et bourrée de clichés malgré un vague ripolinage féministe — derrière la volonté de faire « moderne », les vieilles habitudes perdurent : Duris, 47 ans, joue Eiffel sur plusieurs décennies face à une partenaire de 25 ans, quand Gustave et Adrienne n’avaient en réalité que dix ans d’écart. Pis, ce film patapouf et soporifique néglige son héroïne, la vraie, la Dame de fer conçue par un génie de l’ingénierie. Filmer le travail, forcément, c’est plus ingrat, et à quelques exceptions près — l’inondation des fondations de la tour, la pose du premier rivet… — Eiffel passe à côté de l’essentiel, focalisé sur les plans iconiques et plombé par des effets spéciaux au rendu archi factice.
Année : 2021
Avec : Alexandre Steiger, Andranic Manet, Armande Boulanger, Bruno Raffaelli, Clémence Boué, Damien Zanoly, Emma Mackey, Frédéric Merlo, Jérémy Lopez, Philippe Hérisson, Pierre Deladonchamps, Romain Duris
Télévision : 24 avril à 13:35-15:25 sur Arte
film : comédie dramatique
Après trente ans de mandat, Paul Théraneau, maire socialiste de Lyon, est fatigué. Il n'est pas encore tombé dans le cynisme, mais en panne d'idées, il est en pilotage automatique. Il tente de raviver la flamme de l'engagement politique en faisant appel à Alice Heimann, une jeune et brillante philosophe. Auprès d'elle, il commence à retrouver la foi. Au contact de Théraneau, elle perd quelques certitudes sur l'exercice du pouvoir. La jeune femme se révèle vite indispensable, suscitant des jalousies dans l'entourage du maire... - Critique : Une jeune normalienne est chargée de raviver l’engagement d’un maire usé… Depuis les séries politiques anglo-saxonnes type À la Maison-Blanche ou House of Cards, les arcanes du pouvoir nous sont devenus familiers. Mais ici, le plaisir de passer côté coulisses a quelque chose d’inédit, car Nicolas Pariser ne cherche pas à imiter l’efficacité et la vitesse télévisuelles. La relation entre Alice et le maire a le bon goût de rester platonique, même si une légitime ambiguïté peut naître de leur complicité. En limitant son observation du monde politique à l’échelle de la municipalité, avec son lot d’inaugurations, de réunions voirie, de vernissages et de soirées à l’opéra, le cinéaste fait le choix de la modestie, qui est aussi le thème de la première fiche rédigée par la jeune philosophe à l’édile en manque de repères. Les nombreux lieutenants qui gravitent autour du duo (une première adjointe ultra autoritaire, un directeur de la communication bouffi d’ignorance) ne sont jamais condamnés à un rôle univoque. Nicolas Pariser se place clairement de leur côté, sans les juger. Aucune naïveté pourtant chez l’auteur, qui montre bien, en s’en moquant avec malice, la victoire des communicants sur les décisionnaires et l’absence problématique de références culturelles classiques parmi les jeunes générations. Refusant la facilité de la satire, le cinéaste fait l’audacieux pari de l’intelligence et de la lenteur dans une époque affolée par la réactivité.
Année : 2019
Avec : Alexandre Steiger, Anaïs Demoustier, Antoine Reinartz, Claire Galopin, Fabrice Luchini, Léonie Simaga, Maud Wyler, Michel Valls, Nora Hamzawi, Pascal Rénéric, Thomas Chabrol, Thomas Rortais
Télévision : 24 avril à 08:16-09:47 sur Canal +
film : comédie
Commissaire-priseur chez Scottie's, une illustre maison de ventes, André Masson reçoit un courrier selon lequel une toile d'Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit rapidement se rendre à l'évidence : l'oeuvre est bel et bien authentique. Disparu depuis 1939, le chef-d'oeuvre fut à l'époque spolié par les nazis. André voit dans cette découverte le sommet de sa carrière, mais c'est également le début d'un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par Bertina, son ex-épouse et collègue, et par Aurore, sa fort fantasque stagiaire... - Critique : Dans Tout de suite maintenant (2015), Pascal Bonitzer explorait les coulisses peu reluisantes de la haute finance en suivant les premiers pas d’une jeune analyste dans un cabinet de consultants huppé. Dans son nouveau film, la découverte du marché de l’art, autre milieu professionnel prisé par les ultra-riches, s’effectue également à travers le regard d’une débutante. Aurore (Louise Chevillotte, troublante en menteuse invétérée) est stagiaire dans la filiale parisienne d’une société de vente aux enchères internationales. Son patron, le cassant André Masson, « comme le peintre », précise-t-il (Alex Lutz, qui parvient à être aussi odieux qu’attachant), lui apprend les ficelles d’un métier où les apparences priment, où la beauté esthétique des œuvres n’est que secondaire par rapport à la valeur marchande et où les clients, aussi odieux soient-ils, sont rois — savoureuse séquence prégénérique où Marisa Borini fait le show en millionnaire raciste. Bonitzer excelle, une fois de plus, à décrire en quelques répliques vives la cruauté d’une caste de privilégiés. Derrière la façade respectable et les conversations policées, tous les coups y sont permis pour gagner de l’argent ou asseoir son pouvoir. Mais, pour la première fois dans son cinéma, le réalisateur de Rien sur Robert confronte cet univers de nantis à celui des gens de peu. Un tableau va ainsi rapprocher, du moins temporairement, ces deux mondes étanches. L’histoire, presque miraculeuse, s’inspire de faits réels qui se sont déroulés il y a près de vingt ans. Une toile d’Egon Schiele représentant des tournesols a été découverte chez Martin, un jeune ouvrier chimiste de Mulhouse. L’œuvre était portée disparue depuis 1939, après avoir été spoliée à un collectionneur juif. André est chargé de la vente aux enchères qui pourrait rapporter au moins 12 millions d’euros aux héritiers américains du propriétaire, lesquels ont proposé d’en rétrocéder 10 % à Martin… Belle galerie de personnages Entre le cadre supérieur aux costumes taillés sur mesure et le modeste « nuitard » qui vit toujours chez maman à 30 ans, entre le cynique apparent et le pur qui ne veut pas s’enrichir sur le malheur des autres, le fossé semble infranchissable. Et pourtant… Bonitzer établit un parallèle discret entre les deux hommes, tous deux victimes d’humiliations dans leur jeunesse — sociale pour André, qui a puisé dans cette vexation son ambition, amoureuse pour Martin, qui semble, lui, avoir rapidement digéré l’affront. Autour d’eux gravitent de nombreux et beaux personnages, qui n’ont besoin que de quelques scènes pour exister avec force, de la mère au franc-parler de Martin (Laurence Côte, irrésistible) à son avocate bienveillante (Nora Hamzawi, toujours juste) en passant par le père très aimant d’Aurore (Alain Chamfort, décidément formidable comédien). Bonitzer est un portraitiste hors pair, capable d’exprimer un caractère par un simple détail — comme le goût du bain, manifesté à plusieurs reprises par Bertina (Léa Drucker), l’ex-épouse d’André restée sa complice. Malgré le pari, nouveau pour lui, de changer souvent de points de vue dans son récit, le réalisateur parvient, comme dans Tout de suite maintenant, à concilier précision du trait, efficacité narrative (Le tableau volé est concis, fluide, rapide) et ampleur romanesque. Avec toujours un goût affirmé pour l’humour piquant mais, aussi, une émotion davantage assumée. Regardez en vidéo l’avis de nos critiques.
Année : 2024
Avec : Alex Lutz, Alexandre Steiger, Arcadi Radeff, Doug Rand, Iliès Kadri, Laurence Côte, Louise Chevillotte, Léa Drucker, Matthieu Lucci, Nora Hamzawi, Peter Bonke, Vincent Nemeth
Télévision : 23 avril à 02:20-04:00 sur Arte
film : comédie dramatique
Après trente ans de mandat, Paul Théraneau, maire socialiste de Lyon, est fatigué. Il n'est pas encore tombé dans le cynisme, mais en panne d'idées, il est en pilotage automatique. Il tente de raviver la flamme de l'engagement politique en faisant appel à Alice Heimann, une jeune et brillante philosophe. Auprès d'elle, il commence à retrouver la foi. Au contact de Théraneau, elle perd quelques certitudes sur l'exercice du pouvoir. La jeune femme se révèle vite indispensable, suscitant des jalousies dans l'entourage du maire... - Critique : Une jeune normalienne est chargée de raviver l’engagement d’un maire usé… Depuis les séries politiques anglo-saxonnes type À la Maison-Blanche ou House of Cards, les arcanes du pouvoir nous sont devenus familiers. Mais ici, le plaisir de passer côté coulisses a quelque chose d’inédit, car Nicolas Pariser ne cherche pas à imiter l’efficacité et la vitesse télévisuelles. La relation entre Alice et le maire a le bon goût de rester platonique, même si une légitime ambiguïté peut naître de leur complicité. En limitant son observation du monde politique à l’échelle de la municipalité, avec son lot d’inaugurations, de réunions voirie, de vernissages et de soirées à l’opéra, le cinéaste fait le choix de la modestie, qui est aussi le thème de la première fiche rédigée par la jeune philosophe à l’édile en manque de repères. Les nombreux lieutenants qui gravitent autour du duo (une première adjointe ultra autoritaire, un directeur de la communication bouffi d’ignorance) ne sont jamais condamnés à un rôle univoque. Nicolas Pariser se place clairement de leur côté, sans les juger. Aucune naïveté pourtant chez l’auteur, qui montre bien, en s’en moquant avec malice, la victoire des communicants sur les décisionnaires et l’absence problématique de références culturelles classiques parmi les jeunes générations. Refusant la facilité de la satire, le cinéaste fait l’audacieux pari de l’intelligence et de la lenteur dans une époque affolée par la réactivité.
Année : 2019
Avec : Alexandre Steiger, Anaïs Demoustier, Antoine Reinartz, Claire Galopin, Fabrice Luchini, Léonie Simaga, Maud Wyler, Michel Valls, Nora Hamzawi, Pascal Rénéric, Thomas Chabrol, Thomas Rortais
DVD/Blu-ray : 19 novembre 2024
Editeur : Diaphana
Année : 2020
De : Caroline Vignal, Blandine Lenoir
Avec : Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize, Jean-Pierre Martins, Louise Vidal, Alice Loubier, Lucia Sanchez, Maxence Tual, Vincent Elbaz, Suzanne De Baecque, Sylvain Katan, Laurent Poitrenaux, Ismaël Sy Savané, Nicolas Godart, Alexandre Steiger, Zita Hanrot, India Hair, Rosemary Standley, Damien Chapelle, Yannick Choirat, Florence Muller, Cédric Appietto