Télévision : 7 octobre à 10:19-12:16 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 7 octobre à 10:18-12:15 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 27 septembre à 22:41-00:05 sur Canal +
film : comédie
Alors que les préparatifs pour le réveillon de Noël battent leur plein, Vincent apprend avec désarroi que ses enfants ne pourront finalement pas être présents. Peu motivé à l'idée de célébrer Noël en tête-à-tête avec son épouse, Béatrice, il pense trouver la parade idéale lorsque le prêtre de sa paroisse suggère à ses ouailles de faire un beau geste en invitant des personnes esseulées à venir partager avec eux cette occasion spéciale. Ni une ni deux, Vincent se rend dans une maison de retraite où il rencontre Monique, une pensionnaire qui lui paraît être la candidate idéale. Malheureusement, son choix se révèle vite peu judicieux... - Critique : Dramaturge, scénariste, acteur, Clément Michel s’est fait connaître au début des années 2000 avec Le Carton, succès sur les planches transposé à l’écran par Charles Nemes. Une décennie après La Stratégie de la poussette, comédie romantique dispensable, Noël Joyeux est son deuxième long métrage au cinéma en tant que réalisateur. Lequel vient compléter un corpus hexagonal qui prône la concorde intergénérationnelle, composé d’œuvres grand public plus ou moins convaincantes (Maison de retraite, Un petit miracle, Quand tu seras grand). Le soir du réveillon, un couple de quinquagénaires abandonné par ses enfants accueille des personnes âgées dans son pavillon – une idée soufflée par le curé. Le dirigeant de PME en préretraite (Franck Dubosc) et la prof d’arts plastiques (Emmanuelle Devos), pleine d’a priori gérontophobes, se retrouvent alors confrontés à deux membres de « la génération silencieuse », d’avant 1945. Si Danièle Lebrun (de la Comédie-Française) doit se débattre avec un personnage sous-écrit, Danielle Fichaud, actrice québécoise remarquée dans Aline (Valérie Lemercier, 2020), ici impayable avec son manteau matelassé aux allures de gambison médiéval, s’épanouit en ex-lanceuse de poids des jeux Olympiques de Melbourne 1956 – bien qu’elle soit trop jeune pour le rôle… Joutes physiques et verbales Pas grand-chose à retenir de la première demi-heure, poussive. Si ce n’est que la solidarité, dans un monde nombriliste, apparaît comme une idée folle. Il faut voir Dubosc, de maison de retraite en Ehpad – Vol au-dessus d’un nid de coucou n’est pas loin – , faire des pieds et des mains pour que ses louables intentions soient comprises, en une succession de dialogues de sourds. Une fois la situation de vaudeville mise en place, l’intérêt vient moins des joutes physiques – les invitées mettent à sac la maison de leurs hôtes, façon Projet X – que verbales. Les aînées deviennent, bien sûr, révélatrices de l’égoïsme des cadets, qui éclate au grand jour lors du brainstorming sur les cadeaux. Surtout, elles s’avèrent capables de leur dire leurs quatre vérités, de lire en eux comme dans un livre ouvert, jusqu’à conclure une analyse quasi psychiatrique par un « Ok boomer ! » du plus bel effet. Mais délaissant vite le vitriol, le film s’achève avec un discours généreux, trop prévisible, célébrant la réconciliation entre « seniors » sur le marché du travail et quatrième âge.
Année : 2023
Avec : Amel Charif, Amir El, André Penvern, Axel Auriant, Danielle Fichaud, Danièle Lebrun, Dominique Frot, Emmanuelle Devos, Fabienne Galula, Franck Dubosc, Frédéric Deleersnyder, Jean-François Cayrey
Télévision : 27 septembre à 09:47-11:44 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 27 septembre à 09:42-11:38 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
DVD/Blu-ray : 4 septembre
Editeur : Gaumont
Année : 2023
De : Clément Michel
Avec : Franck Dubosc, Emmanuelle Devos, Danièle Lebrun, Danielle Fichaud, Jean-François Cayrey, Fabienne Galula, Axel Auriant, Amel Charif
Netflix : 25 juillet
1945. Dans une petite ville de France la paix s'installe. Une famille héberge plusieurs sinistrés dont les maisons ont été détruites pendant les bombardements. Dans cette promiscuité certaines personnalités vont se révéler à l'heure des règlements de comptes.
De : Claude Berri
Avec : Michel Blanc, Gérard Depardieu, Jean-Pierre Marielle, Philippe Noiret, Michel Galabru, Gérard Desarthe, Danièle Lebrun