Télévision : 19 septembre à 10:17-12:14 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 19 septembre à 10:14-12:10 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 16 septembre à 13:30-15:27 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 16 septembre à 13:30-15:26 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 11 septembre à 20:55-22:25 sur Arte
film : comédie
JP enchaîne les castings mais ne parvient pas à faire décoller sa carrière de comédien. Pour faire parler de lui, il décide d'être le Martin Luther King français en montant une marche des Noirs. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Ses rencontres avec des comédiens connus et influents tournent au fiasco. Comme celle avec Fabrice Eboué et Lucien Jean-Baptiste qui s'accusent mutuellement de recycler les clichés racistes dans leurs films ("Case départ" pour Eboué et "Première étoile" pour Lucien Jean-Baptiste). De son côté, Ramzi s'étonne que les arabes ne soient pas conviés. Même constat de la part de Jonathan Cohen pour les juifs... - Critique : « Bonjour, je m’appelle Jean-Pascal, j’ai 38 ans et je suis en colère parce que la situation des Noirs dans ce pays est catastrophique… » Dans son petit appartement, il parle face caméra devant une équipe de télévision censée réaliser un documentaire sur son projet, une « grosse marche de contestation noire » place de la République, à Paris. Pendant que Jean-Pascal, acteur au chômage et activiste tout récent, cite Nelson Mandela, son épouse, blanche, entre dans le champ : « Tu as pensé à suspendre le linge ? » L’engagement, ce n’est pas simple. Être noir non plus, ne serait-ce que pour en donner une définition, comme le prouvent les rencontres successives de JP avec les personnalités influentes de la communauté qu’il sollicite pour soutenir son mouvement. Non seulement elles ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde que lui, mais elles se demandent s’il ne serait pas un peu benêt… Cette fiction choisit donc la comédie, à la fois candide et hautement burlesque, pour un état des lieux de la visibilité des Noirs en France. Usant du principe du faux documentaire, elle compose un patchwork audacieux et envoie valser certains clichés à coups de saynètes qui en disent long sur le racisme, mais aussi sur le communautarisme. Le tout avec la belle complicité de vedettes en pleine autodérision. Noire n’est pas mon métier, proclamait l’essai collectif dirigé par la comédienne Aïssa Maïga. « Noir n’est pas ma seule identité », semble compléter le film avec un humour qui fait autant mouche que mal.
Année : 2020
De : John Wax
Avec : Caroline Anglade, Claudia Tagbo, Cyril Hanouna, Fabrice Eboué, Fary Brito, Jean-Pascal Zadi, JoeyStarr, Kareen Guiock, Lilian Thuram, Lucien Jean-Baptiste, Mathieu Kassovitz, Vikash Dhorasoo
Télévision : 10 septembre à 08:14-10:11 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 10 septembre à 08:10-10:06 sur Canal +
film : comédie dramatique
Bruno et Albert sont tous deux mal en point financièrement. Vivotant de petites combines, ils sont toujours à la recherche de lieux où jouer les pique-assiette. C'est ainsi qu'ils découvrent le milieu associatif où il est souvent possible de boire une bière et manger un paquet de chips sans débourser un sou. C'est de cette façon que les deux amis font la connaissance de militants écologistes radicaux. Après avoir intégré le petit groupe d'activistes, Bruno et Albert voient le profit qu'ils pourront tirer des actions sur le terrain... - Critique : :t2: POUR Dans Samba (2014), leur film le plus grave et — ceci expliquant peut-être cela — leur moins aimé, la rencontre d’un immigré sénégalais menacé d’expulsion (Omar Sy) et d’une cadre sup parisienne frappée par un burn-out (Charlotte Gainsbourg) permettait à Olivier Nakache et Éric Toledano d’aborder, de manière inhabituellement frontale pour eux, des phénomènes de société éminemment contemporains : le drame des migrants et le surmenage au travail. La démarche est, peu ou prou, la même dans leur nouveau long métrage où, à travers un argument de comédie romantique, il n’est rien de moins question que du surendettement et de la lutte contre le dérèglement climatique. Les deux antihéros d’Une année difficile sont au bout du rouleau financier. Albert (Pio Marmaï), bagagiste à l’aéroport d’Orly, améliore à grand-peine ses fins de mois à coups de trafics minables. Bruno (Jonathan Cohen), lui, déprime dans son pavillon en passe d’être saisi par ses créanciers. Un jour, les nouveaux compagnons de galère croisent la route de jeunes écologistes radicaux. Davantage attirés par les bières et les chips gratuites que par la cause environnementale, les deux amis vont intégrer le mouvement sans conviction. Avant de comprendre que les actions spectaculaires contre les pollueurs et les banques peuvent leur rapporter beaucoup d’argent. Et, pour Albert, lui permettre de séduire Cactus (Noémie Merlant), une jeune bourgeoise qui se pique de décroissance… L’humour bienveillant des auteurs d’Intouchables lorgne ici un ton plus caustique : celui de la grande comédie italienne des années 1960-1970, avec ses dialogues grinçants et ses personnages à la moralité sous courant alternatif. Des ratés pas toujours aimables mais que Pio Marmaï et Jonathan Cohen parviennent à rendre attachants, le premier en mêlant énergie et tendresse, le second dans un registre de clown triste plein de panache. L’influence des classiques de Dino Risi ou Ettore Scola se retrouve aussi dans l’usage de la farce. L’évocation très documentée de la spirale du surendettement est réussie, grâce, notamment à Mathieu Amalric, vraiment drôle en militant associatif d’autant plus dévoué aux « junkies » des crédits à la consommation qu’il est, lui-même, accro au casino — un savoureux gag récurrent le voit essayer tous les postiches possibles pour tenter d’accéder incognito aux tables de jeu. La comédie sociale se fait même sentimentale dans un finale de fantaisie, une jolie scène de valse dans Paris désert à l’heure du confinement. – Samuel Douhaire :t0: CONTRE Quelles que soient les intentions des auteurs (sûrement très bonnes), le malaise s’installe. Est-ce bien le moment de ridiculiser les militants du climat, comme le fait, du début à la fin, volontairement ou non, cette comédie pataude ? D’abord, les écologistes du film sont crédules et naïfs au point d’accueillir à bras ouverts, des semaines durant, deux parasites que n’importe qui aurait su démasquer en quelques minutes. Ensuite, sous leurs airs modestes, ces militants viennent de la classe sociale la plus favorisée (une autre manière de les discréditer), à l’image de leur jeune cheffe, vivant seule dans un appartement aussi somptueux qu’immense, et dont le nom de famille comporte une particule. Et puis, se soucier de l’état de la planète, toujours d’après le film, rend frigide : cette même cheffe jouée par Noémie Merlant admet que son éco-anxiété l’éloigne de tout désir, sentiment ou plaisir… Ce n’est pas tout : au fond, les écologistes aspirent et conspirent à l’arrêt de toute activité — voir l’épilogue rappelant le confinement. Les militants veulent, selon les cinéastes, un monde empêché, pétrifié dans le silence et l’abstinence. Ce point de vue, enrobé de satire, rejoint clairement celui de certaines droite et extrême droite qui dénoncent aujourd’hui une « écologie punitive » pour mieux nier le réchauffement climatique — il faut vraiment le faire, en cette année de tous les records de température ! Même le plus potache des divertissements a un sens politique, serait-ce à l’insu de ses créateurs. Celui-ci véhicule un message pour le moins à côté de la plaque. – Louis Guichard
Année : 2023
Avec : Alexandra Roth, Corinne Devaux, Danièle Lebrun, Grégoire Leprince-Ringuet, Jean-François Cayrey, Jonathan Cohen, Luàna Bajrami, Margot Bancilhon, Mathieu Amalric, Noémie Merlant, Oussama Kheddam, Pio Marmaï, Sandrine Briard
Télévision : 8 septembre à 23:05-01:01 sur TFX
film : comédie
Depuis des années, un producteur de musique s'est contenté de lancer des pseudo-artistes. Ses ventes ont dramatiquement chuté. Sa patronne le rappelle à l'ordre. Il doit trouver un nouveau projet rentable sinon il sera licencié. Il n'a que six mois pour dénicher la perle rare et remplir l'Olympia. Il pense avoir trouver LA bonne idée en réunissant un prêtre, un rabbin et un imam. Et ça marche ! Le groupe baptisé Coexister devient rapidement célèbre. Mais les choses dérapent quand les membres du trio se laissent happer par les dérives du show-business. Ils deviennent rapidement ingérables... - Critique : Après l’esclavage (Case départ, 2011) et la Françafrique (Le Crocodile du Botswanga, 2014), Fabrice Éboué s’empare à nouveau d’un sujet sensible : les tensions communautaires et religieuses. Dans le rôle d’un producteur de disques, il engage un curé, un rabbin et un imam pour chanter la diversité. Mais le trio est loin d’être exemplaire : le prêtre doute, le rabbin est dépressif et l’imam se révèle un imposteur. Certes, les personnages sont tirés à gros traits et l’humour n’est pas toujours raffiné. Mais il y a une bienveillance envers les protagonistes que ne possédait pas, sur un sujet proche, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, de Philippe de Chauveron, en 2014. Entre le prêtre, le rabbin et l’imam, les alliances se font et se défont, pour donner finalement un horizon de « tous ensemble » plutôt que de « tous contre tous ».
Année : 2017
Avec : Amelle Chahbi, Audrey Lamy, Bérénice Achille, David Bosteli, Emilie Vidal, Fabrice Eboué, Farid Omri, Guillaume de, Jonathan Cohen, Mathilde Seigner, Ramzy Bedia, Vincent Solignac
DVD/Blu-ray : 18 juin
Editeur : Diaphana
Année : 2023
De : Quentin Dupieux
Avec : Anaïs Demoustier, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï Gilles Lellouche, Didier Flamand, Romain Duris, Agnès Hurstel
DVD/Blu-ray : 18 juin
Editeur : Diaphana
Année : 2023
De : Quentin Dupieux
Avec : Anaïs Demoustier, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï Gilles Lellouche, Didier Flamand, Romain Duris, Agnès Hurstel
DVD/Blu-ray : 22 mai
Editeur : Orange Studio
Année : 2023
De : Ali Marhyar
Avec : Ahmed Sylla, Mallory Wanecque, Julia Piaton, Habib Dembélé, Jonathan Cohen, Igor Gotesman, Antoine Gouy, Tewfik Jallab, Jonathan Lambert
DVD/Blu-ray : 10 mai
Editeur : Ad Vitam
Année : 2023
De : Cédric Kahn
Avec : Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Stefan Crepon, Souheila Yacoub, Emmanuelle Bercot, Xavier Beauvois, Valérie Donzelli, Orlando Vauthier
DVD/Blu-ray : 10 mai
Editeur : Ad Vitam
Année : 2023
De : Cédric Kahn
Avec : Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Stefan Crepon, Souheila Yacoub, Emmanuelle Bercot, Xavier Beauvois, Valérie Donzelli, Orlando Vauthier