Télévision : mercredi 30 avril à 01:50-03:48 sur Canal +
film : comédie
Chiara, une comédienne, est la fille de deux véritables icônes du septième art : Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve. Au cours d'un été tumultueux, elle fait face, après avoir été perturbée par quelques rêves étranges, à une soudaine et inexplicable crise d'identité. Désormais convaincue qu'elle devrait vivre la vie de son père, elle décide d'adopter le style vestimentaire de ce dernier, sa manière de parler, allant même jusqu'à copier sa gestuelle avec une détermination sans faille. Sa transformation est si saisissante que son entourage commence à la confondre avec Marcello, finissant bientôt par l'appeler par le prénom de son père... - Critique : « Dans cette scène, j’aimerais que tu sois un peu moins Catherine et un peu plus Marcello… » Telle est la désarmante demande d’une réalisatrice indécise (Nicole Garcia, dans son propre rôle) à une actrice (Chiara Mastroianni, idem) qui passe des essais… Une telle entrée en matière, impact et humour compris, laisse d’abord croire à un film sur un film, comme il en existe beaucoup (La Nuit américaine, de François Truffaut, faisant office de repère) et comme il s’en tourne toujours. Mais très vite, ce à quoi on assiste se transforme et s’échappe par le haut et la fantaisie. Le principe narratif de Marcello mio, on pourrait plutôt lui trouver un cousinage littéraire. L’écrivain américain Bret Easton Ellis, dans son roman Lunar Park (2005), se met en scène sous son nom et son identité publique, mais pour mieux, ensuite, se projeter dans une intrigue imaginaire, sophistiquée, tordue. Ici, se produit également un coup de théâtre stupéfiant : la vraie-fausse Chiara prend à la lettre les rappels incessants à son ascendance. Un soir de spleen, la voilà qui accentue sa ressemblance avec son père, adopte ses vêtements et sa coiffure, jusqu’à ne plus sortir qu’ainsi, en Marcello Mastroianni… Dans son adaptation des Métamorphoses d’Ovide (en 2014), Christophe Honoré montrait des dieux adoptant l’apparence d’êtres mortels, selon des stratégies et des buts précis. Tout au contraire, l’humaine Chiara devient le divin Marcello sans savoir où elle va, comme si elle traversait le miroir, quittait les rails de la réalité, de la rationalité. Le film offre, d’abord, l’amusant spectacle des réactions de l’entourage à cette échappée insensée. La perplexité bienveillante de Catherine Deneuve. Le flegme désabusé de Benjamin Biolay. La colère de Melvil Poupaud, comme en écho malicieux à ses récents rôles de méchant dans le cinéma français. Et puis la complicité inattendue et joyeuse de Fabrice Luchini, avec qui Chiara avait joué ce bout d’essai inaugural, sous l’œil de Nicole Garcia. Un voyage hors du temps Il y a une dimension délicieusement rêveuse, presque un manifeste poétique, dans les déambulations de la fille transformée en charmant fantôme du père. La créature obtenue n’a pas d’âge – c’est un Marcello Mastroianni quasi adolescent – ni de genre, silhouette gracieuse, androgyne, intemporelle. Émancipée, elle vit une romance avec un jeune soldat anglais et gay, improvise une escapade à Rome (avec le tube idoine d’Étienne Daho en tête), y revisite des étapes légendaires de la filmographie du grand acteur italien – comme le cinéaste par son écriture et sa mise en scène. Dont l’eau de la fontaine de Trevi, décor immuable de La dolce vita, de Fellini. L’avenir n’est-il que dans le passé, au pays de nos petites et grandes mythologies ? Avec toute l’œuvre de Christophe Honoré, on se réchauffe et se régénère au contact de vieux films, livres et chansons ou de figures disparues – c’était le sujet même de la pièce Les Idoles, en 2018. Il ne s’agit pas d’un hommage cérémonieux, mais d’une nécessité vitale pour réintégrer pleinement le présent et reprendre de l’élan. À nouveau, il en va ainsi pour l’émouvante Chiara Mastroianni sans larmes de Marcello mio, à la fois vestale et kamikaze, peut-être au seuil d’un recommencement. En attendant, et comme dans sa chanson avec Benjamin Biolay (sur l’album Home, de 2004) ici reprise, « si je me souviens, la balade était bien ».
Année : 2024
Avec : Benjamin Biolay, Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Fabrice Luchini, Florence Viala, Hugh Skinner, Marlène Saldana, Melvil Poupaud, Mélody Walter, Nicole Garcia, Stefania Sandrelli
Télévision : 26 avril à 18:30-19:15 sur TMC
divertissement : jeu
Jouez avec Anne Depétrini, Monsieur Poulpe, Alexandre Astier et Alice Belaïdi. Mais à cause de leur partie interminable, l'équipe de Burger Quiz vous emmène dans une autre dimension : la Burger Zone. Dans cette nouvelle partie, jouez avec Benjamin Biolay, toujours avec Alexandre Astier et Alice Belaïdi ainsi que Marina Foïs.
Prime Video : 19 avril
À presque 30 ans, Victoire la petite dernière de la célèbre famille Bonhomme, l’éternelle enfant sage de la tribu, décide enfin de s’émanciper en découvrant l’alcool, le sexe, et… sa voix. Grâce à Banjo, un chanteur de bar et d’Elvis, elle va réussir à prendre son envol en chantant l’amour avec pudeur et le sexe sans tabou, et entraîne sa mère avec elle au grand dam de son père et de son frère.
De : Denis Imbert
Avec : Victoria Bedos, Chantal Lauby, François Berléand, Jonathan Cohen, Olivier Urvoy de Closmadeuc, Benjamin Biolay, Marc Andréoni
Télévision : 16 avril à 01:16-02:57 sur Canal +
film : comédie dramatique
Jadis critique musical, Arthur Berthier se retrouve rétrogradé à un poste de journaliste de terrain après avoir saccagé une chambre d'hôtel. Il ne tarde pas à découvrir les dangers qui entourent cette nouvelle fonction. En effet, chargé de couvrir l'évacuation d'un camp de migrants, il est envoyé aux urgences, un CRS ayant fait un excès de zèle. A l'hôpital, Arthur rencontre Mathilde, responsable d'une association qui vient en aide aux réfugiés. Sous le charme et prêt à tout pour séduire cette dernière, il accepte d'héberger à son domicile Daoud, un jeune Afghan, a priori seulement pour quelques jours... - Critique : Satire affable, ce premier long métrage de la directrice de casting Julie Navarro, adapté du roman de son compagnon, De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, ironise sur une certaine tendance du cinéma français à romantiser des parcours de vie terribles de réfugiés et, symétriquement, des récits d’engagement citoyen. En témoigne ce prologue aussi délicieux que peu crédible, où Arthur (Benjamin Biolay, merveilleusement acrimonieux), critique rock d’un quasi-Libération, est « puni » par un simili-Laurent Joffrin (l’ancien directeur du même quotidien). Après avoir propulsé un minibar par la fenêtre d’un hôtel (et tenté de faire passer la facture en note de frais), Arthur est donc envoyé au service actualités du journal. Pire : en reportage. Le voilà chargé de suivre l’évacuation d’un camp de réfugiés dans le nord de Paris, et face à la matraque peu opportune d’un CRS. Choc cognitif ou, au contraire, régénération neuronale ? Du rythme et des acteurs engagés Le journaliste commence à s’ouvrir à son prochain et revient étudier le fonctionnement de l’association. On lui présente Daoud, un Afghan en transit vers le Royaume-Uni. Sans trop réfléchir, le Français propose de l’héberger. Il ne s’agit pas d’un coup de foudre amical entre les deux hommes, mais plutôt d’une occasion, pour la réalisatrice, d’étudier le regard des proches d’Arthur. Le bobo parisien n’est-il pas le pire ennemi de l’engagement sur le terrain ? Rythmé avec minutie, le film déroule sa comédie (qui aurait pu être un brin plus musclée) en se jouant des clichés. Les personnages, très conscients d’eux-mêmes et de leurs contradictions, sont portés par leurs acteurs : Benjamin Biolay, dans le rôle du salaud sympa, et Camille Cottin, irréprochable en militante dépassée qui est aussi, peut-être, l’une des raisons qui font qu’Arthur retourne à l’association… On regrette seulement un dernier acte plus gentil que grinçant, ayant tendance à verser dans ce que le film s’était appliqué à déconstruire.
Année : 2024
Avec : Amrullah Safi, Andranic Manet, Beatrice Fontaine, Benjamin Biolay, Camille Cottin, Hippolyte Girardot, Koutari Brahim, Loula Bartilla Besse, Makita Samba, Olivier Charasson, Saadia Bentaïeb, Soumaye Bocoum