Soumaye Bocoum : passages TV

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Mercredi dernier
 

Quelques jours pas plus

Télévision : 11 juin à 02:19-04:00 sur Canal +

film : comédie dramatique

Jadis critique musical, Arthur Berthier se retrouve rétrogradé à un poste de journaliste de terrain après avoir saccagé une chambre d'hôtel. Il ne tarde pas à découvrir les dangers qui entourent cette nouvelle fonction. En effet, chargé de couvrir l'évacuation d'un camp de migrants, il est envoyé aux urgences, un CRS ayant fait un excès de zèle. A l'hôpital, Arthur rencontre Mathilde, responsable d'une association qui vient en aide aux réfugiés. Sous le charme et prêt à tout pour séduire cette dernière, il accepte d'héberger à son domicile Daoud, un jeune Afghan, a priori seulement pour quelques jours... - Critique : Satire affable, ce premier long métrage de la directrice de casting Julie Navarro, adapté du roman de son compagnon, De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, ironise sur une certaine tendance du cinéma français à romantiser des parcours de vie terribles de réfugiés et, symétriquement, des récits d’engagement citoyen. En témoigne ce prologue aussi délicieux que peu crédible, où Arthur (Benjamin Biolay, merveilleusement acrimonieux), critique rock d’un quasi-Libération, est « puni » par un simili-Laurent Joffrin (l’ancien directeur du même quotidien). Après avoir propulsé un minibar par la fenêtre d’un hôtel (et tenté de faire passer la facture en note de frais), Arthur est donc envoyé au service actualités du journal. Pire : en reportage. Le voilà chargé de suivre l’évacuation d’un camp de réfugiés dans le nord de Paris, et face à la matraque peu opportune d’un CRS. Choc cognitif ou, au contraire, régénération neuronale ? Du rythme et des acteurs engagés Le journaliste commence à s’ouvrir à son prochain et revient étudier le fonctionnement de l’association. On lui présente Daoud, un Afghan en transit vers le Royaume-Uni. Sans trop réfléchir, le Français propose de l’héberger. Il ne s’agit pas d’un coup de foudre amical entre les deux hommes, mais plutôt d’une occasion, pour la réalisatrice, d’étudier le regard des proches d’Arthur. Le bobo parisien n’est-il pas le pire ennemi de l’engagement sur le terrain ? Rythmé avec minutie, le film déroule sa comédie (qui aurait pu être un brin plus musclée) en se jouant des clichés. Les personnages, très conscients d’eux-mêmes et de leurs contradictions, sont portés par leurs acteurs : Benjamin Biolay, dans le rôle du salaud sympa, et Camille Cottin, irréprochable en militante dépassée qui est aussi, peut-être, l’une des raisons qui font qu’Arthur retourne à l’association… On regrette seulement un dernier acte plus gentil que grinçant, ayant tendance à verser dans ce que le film s’était appliqué à déconstruire.

Année : 2024

Avec : Amrullah Safi, Andranic Manet, Beatrice Fontaine, Benjamin Biolay, Camille Cottin, Hippolyte Girardot, Koutari Brahim, Loula Bartilla Besse, Makita Samba, Olivier Charasson, Saadia Bentaïeb, Soumaye Bocoum

Récemment en juin
 

Haute couture

Télévision : 8 juin à 21:10-22:55 sur France 2

film : comédie dramatique

Esther, première d'atelier de la maison Dior, va bientôt goûter à une retraite bien méritée. Alors qu'elle travaille sur son dernier défilé, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade. En fouillant le sac, la jeune femme tombe sur des croquis de robes. Prise de remords, elle décide de rendre son bien à sa propriétaire. Convaincue qu'elle a un don, Esther la prend sous son aile et lui propose d'intégrer les ateliers comme apprentie. Pour Esther, c'est l'occasion de transmettre les secrets d'un métier qu'elle aime passionnément. Jade a du mal à comprendre son obstination et se rebelle plus d'une fois. Finalement, elle commence à envisager sa vie en tant que couturière... - Critique : Cela commence avec un vaste montage parallèle. Un coup c’est la grande couturière qui se réveille et se prépare (Nathalie Baye), un coup c’est la petite de banlieue (Lyna Khoudri) qui va finir par lui piquer son sac. Plus tard, les deux personnages se rejoignent, la première décidant d’engager l’autre comme stagiaire dans son atelier, chez Dior. Attention, choc des cultures. Attention, sociologie. Ce genre de scénario doit être enseigné quelque part, car c’est probablement celui qu’on voit le plus souvent au cinéma : la trajectoire du rapprochement, séparation, retrouvailles happy end. La tentation est forte de dire qu’il est « cousu de fil blanc », ce scénario, mais le deuxième long métrage de Sylvie Ohayon, justement, est entièrement blanc (il y a du rouge sur l’affiche mais ne pas se méprendre, c’est un film blafard), il pourrait donc être cousu, mettons, de fil jaune fluo, en tout cas on en voit toutes les coutures, on en comprend toutes les intentions. Peu confiante dans sa mise en scène, la réalisatrice surligne par les dialogues ce que l’image devrait suffire à faire comprendre. Exemple : Nathalie Baye confiant à ses fleurs qu’elle « l’aime bien, quand même, cette petite ». Pratique, ces gens qui parlent aux fleurs. Donc : aucune surprise, aucun mou, rien de lâche, ce film est tendu comme un corset par un montage ultra serré qui prend les scènes en plein dialogue et les coupe en plein milieu aussi. Difficile de respirer pour nous, idem pour les personnages, tous réduits à une fonction bien précise qui les enferme à double tour. Les acteurs pourtant ne s’en tirent pas trop mal, à l’exception de Clotilde Courau, déguisée en mère célibataire clouée au lit de son HLM par une dépression tenace – déguisée, vraiment. Lyna Khoudri, elle, est exceptionnelle, et c’est une nouvelle fois frustrant de la voir dominer à ce point un si petit film.

Année : 2021

Avec : Adam Bessa, Alexandrina Turcan, Claude Perron, Claudine Vincent, Clotilde Courau, Farida Ouchani, Lyna Khoudri, Nathalie Baye, Pascale Arbillot, Romain Brau, Soumaye Bocoum, Virgile Bramly