Thimotée Robart : passages TV et dernières sorties DVD/Blu-ray

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Récemment en mars
 

A mon seul désir

Télévision : 17 mars à 02:45-04:40 sur Canal +

film : drame

Pour améliorer sa situation financière, Aurore, une jeune caissière, décide de passer la porte d'un club de strip-tease. Sur place, elle découvre un monde de strass et de paillettes aux côtés de Mia et d'autres jeunes femmes plus expérimentées. Très vite, l'appât du gain l'amène à vouloir en découvrir plus sur les coulisses de son nouveau métier. L'argent facile s'amasse à tel point qu'Aurore parvient à gagner une année de loyer en quelques semaines. Elle prend goût à sa nouvelle vie et, comme certaines de ses collègues, commence à voir des clients en dehors du travail. Mais cette prise de risque a un coût et elle va vite le découvrir... - Critique : À l’heure de la « porn culture », s’intéresser à un club de strip-tease peut sembler désuet. La réalisatrice le sait, et le fait qu’elle l’assume est à mettre à son crédit. Célébrer non la jouissance mais le désir et sa mise en scène, tel est l’enjeu du film. Deux jeunes femmes aiguillonnent l’histoire. L’une est Aurore (Louise Chevillotte), étudiante jusque-là studieuse, qui, par curiosité, franchit un jour le seuil d’un club. D’abord pour voir, comme simple spectatrice, avant de proposer ses services sur la mini-scène. L’autre, c’est Mia (Zita Hanrot), apprentie comédienne, qui travaille déjà sur place en attendant mieux. Le film décrit d’abord les soirées dans le club, les différents numéros, entre pole dance, solo et mini-show à plusieurs, où les filles jouent volontiers avec les fantasmes stéréotypés, non loin du new burlesque. La caméra s’immisce aussi dans les coulisses, pour capter la vie de ce groupe semblable à une troupe de théâtre ou de music-hall. Se dessinent des portrait de femmes, menues ou girondes, de tous âges, d’horizons divers. Un cocon tendre et vivant, où la sororité trouve tout son sens. Entrain, gaieté, sensualité dominent le film. Sans candeur — quelques moments glauques témoignent bien des risques encourus. Mais ce qui prime, c’est le pouvoir de la séduction et de l’exhibitionnisme, la puissance d’émancipation de ces femmes. La réalisatrice ne juge pas, se tient au-dessus de la morale, en s’éparpillant peut-être un peu, en se perdant dans le général. À mon seul désir est beaucoup plus troublant lorsque le film se recentre sur Aurore et Mia et sur leur attirance réciproque. Qui bascule vers une liaison. Dès lors, le jeu devient plus torride, avec des scènes érotiques aussi réussies que réfléchies. Le désir qui circule, entre les personnages, entre les actrices et la réalisatrice, tout cela transparaît de manière frémissante à l’écran. Impossible ici de ne pas saluer les performances de Zita Hanrot et Louise Chevillotte, toutes deux formidables, palpitantes en effeuilleuses comme en amoureuses. Rien que pour elles, leur audace et leur liberté, le film mérite d’être vu.

Année : 2022

Avec : Casablanc Pedro, Fuhrer Céline, Laure Giappiconi, Louise Chevillotte, Melvil Poupaud, Romy Alizée, Sieme Miladi, Sipan Mouradian, Thimotée Robart, Tokou Bogui, Yuliya Abiss, Zita Hanrot

Antérieurement en 2023
 

À mon seul désir - DVD

DVD/Blu-ray : 22 août 2023

Editeur : Pyramide Vidéo

Année : 2022

De : Lucie Borleteau

Avec : Zita Hanrot, Louise Chevillotte, Laure Giappiconi, Pedro Casablanc, Tokou Bogui, Sieme Miladi, Thimotée Robart, Sipan Mouradian

Antérieurement en 2023
 

Les Magnétiques

Télévision : 6 janvier 2023 à 01:46-03:22 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques

Télévision : 7 octobre 2022 à 01:05-02:41 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques

Télévision : 7 octobre 2022 à 01:05-02:40 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques

Télévision : 23 août 2022 à 08:15-09:50 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques

Télévision : 12 août 2022 à 02:45-04:21 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

De : Vincent Cardona

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques

Télévision : 12 août 2022 à 02:43-04:19 sur Canal +

film : drame

Plus d'une décennie après mai 1968, les événements restent profondément gravés dans les esprits. Notamment pour Jérôme, animateur sur une radio populaire auprès des jeunes, et ravi de voir François Mitterrand débarquer à l'Elysée. Optimiste, il voit se dessiner un avenir qu'il pense radieux, tout le contraire de son cadet Philippe, plus réservé et sceptique alors qu'il doit bientôt entamer son service militaire. Entre soirées alcoolisées et fêtes à répétition, ils en perdent doucement leurs repères. Peu avant de rejoindre les Forces françaises à Berlin, Philippe se découvre des sentiments pour Marianne, la compagne de son frère... - Critique : Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ». De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales. Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.

Année : 2021

De : Vincent Cardona

Avec : Antoine Pelletier, Fabrice Adde, Joseph Olivennes, Judith Zins, Louise Anselme, Marie Colomb, Mathilde Bisson, Maxence Tual, Philippe Frécon, Saadia Bentaïeb, Thimotée Robart, Younes Boucif

Antérieurement en 2022
 

Les Magnétiques - DVD

DVD/Blu-ray : 3 mai 2022

Editeur : Blaq Out

Année : 2021

De : Vincent Maël Cardona

Avec : Thimotée Robart, Marie Colomb, Joseph Olivennes, Fabrice Adde, Louise Anselme, Younès Boucif, Maxence Tual, Judith Zins

Antérieurement en 2020
 
Antérieurement en 2019