Télévision : 9 mai 2023 à 00:20-02:20 sur Arte

film : drame

En 1971, une manifestation en faveur des dirigeants emprisonnés de la gauche prolétarienne est durement réprimée. Un groupe de lycéens ultra-politisés, engagé dans les combats d'après 68, est invité en cours de philosophie à réfléchir à une citation de Pascal : quel sens donneront-ils à leur vie ? Pour Gilles, qui s'oppose à son père, réalisateur à la télévision mais qui hérite aussi des instruments culturels qu'il lui a enseignés, la question ne se pose pas : il deviendra artiste. Ses camarades le lui reprochent. Peut-il s'éloigner du collectif ? A-t-il raison de lire le premier livre qui dévoile l'ampleur de la tragédie maoïste en Chine mais qui pourrait bien avoir été écrit par un agent de la CIA ?... - Critique : | Genre : l'art contre la révolution. Quelque chose palpite dans les films d'Assayas. Quelque chose d'infiniment séduisant qui tient à la fluidité des plans-­séquences et à la qualité picturale des images. Cela confère une beauté élégiaque, très émouvante, à ce récit d'apprentissage, partiellement autobiographique. Gilles a 16 ou 17 ans en 1971. S'il est trop jeune pour avoir lancé des pavés trois ans plus tôt, il est pris comme tant d'autres dans la grande affaire de l'époque : résistance à l'ordre du monde, foi en un renversement possible. Mais il est aussi, à sa façon, absent au monde, flottant au gré des événements, refusant même les mains que lui tendent les filles. Il n'est lui-même que quand il peint, comme Assayas à l'époque. Cette passion devient vocation lors d'un passage central et lumineux du film, un voyage en Italie où le héros lâche la politique pour l'esthétique. En choisissant l'art, le dessin puis le cinéma, Gilles montre que la révolution doit être intime et individuelle. Nul nombrilisme dans ce kaléidoscope frémissant et sexy de souvenirs personnels qui touchera ceux et celles qui, un jour, se sont interrogés sur leur engagement, leur vie affective et professionnelle, leur capacité à en modifier le cours. Sans rire, ça fait beaucoup de monde... — Aurélien Ferenczi

Année : 2012

Avec : André Marcon, Carole Combes, Dolores Chaplin, Felix Armand, Hugo Conzelmann, India Menuez, Laurent Ramacciotti, Loizillon Martin, Lola Créton, Léa Rougeron, Mathias Renou, Métayer Clément