Martial Rivol : passages TV

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Omar m'a tuer

Télévision : 20 septembre 2023 à 20:55-22:20 sur Arte

film : drame

En juin 1991, à Mougins, Ghislaine Marchal est retrouvée morte à son domicile à côté d'une inscription qu'elle a visiblement écrite avec son sang : "Omar m'a tuer". Omar Raddad est le jardinier de la victime. Il est aussitôt arrêté et incarcéré dans la maison d'arrêt de Grasse. Omar, qui comprend mal le français et qui a bonne réputation, est le coupable idéal. En 1994, en apprenant la condamnation d'Omar Raddad, lequel a toujours clamé son innocence, un écrivain, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, se rend à Nice pour mener une contre-enquête et écrire un livre sur l'affaire. Les résultats de l'autopsie pourraient disculper le jardinier, mais le corps a déjà été incinéré... - Critique : Faites entrer l'accusé. Le coupa­ble idéal. L'Arabe de service. Le bouc émissaire... Aucun doute : le deuxième film de Roschdy Zem est un procès à décharge. Pour lui, Omar Raddad n'a pas tué Ghislaine Marchal, sa patronne, retrouvée sauvagement assassinée à Mougins en 1991, avec, sur le mur, cette satanée faute d'orthographe. Et il s'emploie à le démontrer par tous les moyens. Quitte à faire de mauvais choix, tels ces flash-back où l'écrivain passionné par l'affaire (Denis Podalydès, peu inspiré en pseudo-Jean-Marie Rouart, auteur du livre adapté) recrée mentalement la scène du crime à la manière des pires recons­titutions de télé-réalité. C'est un piège que filme Roschdy Zem : l'arrestation éclair, le premier interrogatoire d'Omar, assommé par l'incompréhension, le cortège des erreurs d'expertise, la prison, la souffrance d'un homme qui crie en vain son innocence, et sa libération, sept ans plus tard, détruit. La mise en scène, un peu scolaire mais efficace, rappelle chaque détail de l'affaire, montre à quel point elle était réglée d'avance. Roschdy Zem ne cherche pas le vrai coupable ? C'est qu'il s'occupe avant tout de l'innocent. On se souvient qu'à l'époque Jacques Vergès, l'avocat d'Omar, avait lancé cette phrase : « Il y a cent ans, on condamnait un officier car il avait le tort d'être juif ; ­aujourd'hui, on condamne un jardinier car il a le tort d'être maghrébin. » Dans sa manière, assez impressionniste, de planter le décor, le film suggère qu'un tel piège ne se serait peut-être pas refermé aussi faci­le­ment ailleurs que sur la Côte d'Azur... Et dans la peau d'Omar, le Marocain timide qui parle à peine français, reclus en lui-même, Sami Bouajila est vraiment bouleversant : un homme sans mots, donc sans arme.

Année : 2011

Avec : Afida Tahri, Ayoub El Mahlili, Catherine Salviat, Denis Podalydès, Liliane Nataf, Martial Rivol, Maurice Bénichou, Nozha Khouadra, Salomé Stévenin, Sami Bouajila, Tazairt Lounès, Yanis Abdellaoui