Liron Baranes : passages TV

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Antérieurement en 2022
 

Synonymes

Télévision : 16 février 2022 à 23:35-01:35 sur Arte

film : drame

Yoav, un Israélien, arrive à Paris avec au ventre un dégoût profond de son pays. Son désir le plus profond est de devenir français et d'être enterré au Père-Lachaise. Un matin, il se réveille dans l'appartement chic d'Emile et Caroline, qui l'ont ramassé à moitié mort de froid dans la rue. Ces jeunes bourgeois deviennent ses amis. Emile envisage une carrière d'écrivain et s'intéresse au passage de Yoav au sein de l'armée israélienne. Caroline veut surtout le voir nu. Yoav tente par tous les moyens de se métamorphoser en Français. Un parcours semé d'embûches, qu'ile spère surmonter grâce à son dictionnaire de français... - Critique : POUR Qu’est-ce qui nous définit ? Notre langue et notre nationalité ? Notre corps ? Nos ennemis ? Yoav ne cesse de buter contre ces points d’interrogation. Il a fui sa patrie, Israël, et s’est réfugié à Paris. Pour lui, le rejet de son pays, qu’il trouve « répugnant, fétide, abominable, obscène, hideux… » — autant de synonymes pour une tentative désespérée de le définir, justement —, passera d’abord par le rejet de sa langue, l’hébreu. Yoav (impressionnant Tom Mercier, dans son premier rôle au cinéma) déboule dans la capitale française comme dans le film, lors d’une première scène toute en effraction. Son corps nu envahit l’écran, court, heurte les murs, dans une chorégraphie quasi animale, ponctuée de borborygmes. La caméra, tremblante, le suit de très près, au rythme de son errance. Le réalisateur Nadav Lapid (qui a obtenu l’Ours d’or à Berlin en février dernier) ne cesse, depuis son premier long-métrage, Le Policier (2011), de filmer les corps de ses acteurs comme autant de métaphores d’Israël et son obsession de la virilité. Pour nier son pays, Yoav devra aussi nier son corps, l’abîmer, l’envelopper d’habits appartenant à un autre. A son nouvel ami, Emile (Quentin Dolmaire, vu chez Desplechin), qui semble droit sorti d’un film de la Nouvelle Vague avec son phrasé spécial et son appartement bourgeois. Yoav fantasme sa vie en France et idéalise ses habitants, se reconstruit une légende, tel un agent secret apatride. Les mots d’un dictionnaire deviennent dans sa bouche la litanie d’une nouvelle religion. Il tente de se créer un présent et abandonne son passé à Emile, l’écrivain en panne d’inspiration. L’histoire de Yoav est celle de Nadav Lapid, venu se réfugier en France dans les années 1990. Il la retranscrit avec la même fébrilité qui l’habitait alors, le même désordre. Si on ne comprend pas toujours les liens que Yoav entretient avec des agents de sécurité ou l’ambassade israélienne, si certaines scènes semblent exagérément symboliques — chez le photographe où Yoav, humilié, recommence à parler hébreu —, c’est que sa quête de sens est faite de chaos et d’erreurs, d’incompréhensions. Le héros du Policier, flic d’une unité antiterroriste, finissait par comprendre que l’ennemi, en Israël, n’est pas forcément palestinien. Yoav, lui, réalise que toute fuite est dérisoire. Ses démons sont, eux aussi, intérieurs. — Anne Dessuant   CONTRE Jusqu’ici, Nadav Lapid proposait un cinéma à la fois très théorique et puissamment incarné. Malgré le charisme de l’étonnant Tom Mercier, malgré une mise en scène très physique, la théorie, cette fois, écrase tout. L’interminable Synonymes est un film trop abstrait, trop verbeux, trop confus. Le cinéaste affiche son refus du naturalisme à chaque plan. Pourquoi pas ? Mais ce parti pris esthétique n’excuse pas les nombreuses incohérences du récit — pourquoi le héros va-t-il demander du travail à ses compatriotes de l’ambassade d’Israël alors qu’il renie son pays natal au point de refuser de parler le moindre mot d’hébreu ? Le pire reste le couple bourgeois ectoplasmique — et ridicule — que composent les pauvres Quentin Dolmaire et Louise Chevillotte. — Samuel Douhaire

Année : 2019

De : Nadav Lapid

Avec : Alexia Alexander, Almagor Yehuda, Amara-Korba Iman, Carette Valentine, Catherine Denecy, Chris Zastera, Christophe Paou, Damien Carlet, Dolev Ohana, Erwan Ribard, Gal Amitai, Gaya Von, Gaël Raës, Herut Cohen, Idan Ashkenazi, John Sehil, Jonathan Boudina, Lazaar Djamel, Liron Baranes, Louise Chevillotte, Léa Drucker, Mathieu Cayrou, Naor Nachmani, Olivier Loustau, Quentin Dolmaire, Ron Bitterman, Sébastien Robinet, Tom Mercier, Uria Hayik, Yahalom David, Yawen Ribard

Antérieurement en 2022
 

Les citronniers

Télévision : 14 février 2022 à 22:50-00:30 sur Arte

film : drame

Le nouveau ministre israélien de la Défense s'installe dans une luxueuse villa, à la limite de Ligne verte qui sépare Israël des Territoires occupés. Les services de sécurité déclarent que le magnifique verger de citronniers de Salma Zidane, de l'autre côté de la clôture, menace la sécurité du ministre et de sa femme, Mira. Des terroristes pourraient s'y infiltrer. Le verger doit être rasé. Salma est déterminée à sauver les arbres plantés par son père. Ni ses proches ni sa famille ne lui viennent en aide. Jusqu'à ce qu'elle frappe à la porte d'un avocat fraîchement revenu de ses études moscovites, Ziad Daud. Pendant ce temps, Mira vit de plus de plus mal les brimades infligées à sa voisine palestinienne... - Critique : À sa façon, c’est une héroïne de Ken Loach. Courageuse. Opiniâtre. Et solitaire. Son mari est mort il y a longtemps. Son fils l’oublie. Et sa fille est bien trop accaparée par ses mômes pour se soucier d’elle. Il ne reste à Salma que ses citronniers : une magnifique plantation située en Cisjordanie, dans les territoires occupés. Mais voilà que le nouveau ministre de la Défense israélien et madame viennent s’installer tout près. Et avec eux des soldats juchés sur des miradors et une ribambelle d’agents de sécurité, forcément obsédés par les attentats. D’où leur décision d’abattre cette citronneraie, qui pourrait abriter de dangereux terroristes… Avec l’aide d’un avocat (trop vite séduit), Salma décide d’aller jusqu’au bout… Film à thèse ? Oui. Mais, porté par ses deux comédiennes, il fait le plus souvent preuve d’une étonnante finesse. À travers les conflits que ses personnages découvrent ou provoquent, le cinéaste parvient à décrire un pays, une société, un système démocratique, avec ses qualités (une Palestinienne qui interpelle la Cour suprême israélienne…), mais aussi ses failles et ses défaillances absurdes.

Année : 2008

De : Eran Riklis

Avec : Amnon Wolf, Ayelet Robinson, Danny Leshman, Doron Tavory, Einat Saruf, Hiam Abbass, Hili Yalon, Khoury Jameel, Lana Zreik, Lavi Amos, Liron Baranes, Makram Khoury, Nofi Loai, Rona Lipaz-Michael, Smadar Jaaron, Suliman Ali, Tarik Kopty, Warshaviak Michael, Yair Lapid

Antérieurement en 2022
 

Les citronniers

Télévision : 14 février 2022 à 22:45-00:30 sur Arte

film : drame

Le nouveau ministre israélien de la Défense s'installe dans une luxueuse villa, à la limite de Ligne verte qui sépare Israël des Territoires occupés. Les services de sécurité déclarent que le magnifique verger de citronniers de Salma Zidane, de l'autre côté de la clôture, menace la sécurité du ministre et de sa femme, Mira. Des terroristes pourraient s'y infiltrer. Le verger doit être rasé. Salma est déterminée à sauver les arbres plantés par son père. Ni ses proches ni sa famille ne lui viennent en aide. Jusqu'à ce qu'elle frappe à la porte d'un avocat fraîchement revenu de ses études moscovites, Ziad Daud. Pendant ce temps, Mira vit de plus de plus mal les brimades infligées à sa voisine palestinienne... - Critique : A sa façon, c'est une héroïne de Ken Loach. Courageuse. Opiniâtre. Et solitaire. Son mari est mort il y a longtemps, et, à en juger par son air de crétin sinistre qui trône en photo sur le mur de la maison, il a très bien fait. Son fils l'oublie. Et sa fille, est bien trop accaparée par ses mômes pour se soucier d'elle. Il ne reste à Salma que ses citronniers : une magnifique plantation située en Cisjordanie, sur les territoires occupés, dont elle s'occupe avec son fidèle serviteur. Mais voilà que le nouveau ministre de la Défense israélien et madame viennent s'installer tout près. Et avec eux des soldats juchés sur des miradors et une ribambelle d'agents de sécurité, forcément obsédés par les attentats. D'où leur décision immédiate d'abattre cette citronneraie qui pourrait abriter de dangereux terroristes. Là, soudain, Salma se révolte. Avec l'aide d'un avocat vite séduit, elle décide d'aller jusqu'à la Cour suprême...Si joliment dessiné soit-il, cet avocat amoureux pose un vrai problème. Et son idylle avec l'héroïne, aussi. Leur histoire, bien touchante, amorce un autre problème, en fait, tout à fait intéressant (une veuve palestinienne peut-elle prendre pour amant un p'tit jeune ?), mais en arrive à distraire le spectateur de l'essentiel. A savoir le lien invisible, muet et passionnant qui se noue entre cette Palestinienne en révolte et l'épouse du ministre israélien qui, elle, prend conscience, peu à peu, de l'hypocrisie de son entourage et des faux-semblants de sa vie.Par moments, le réalisateur de La Fiancée syrienne aurait tendance à sacrifier aux défauts habituels du film à thèse, mais, visiblement porté par ses deux comédiennes (Hiam Abbass et Rona Lipaz-Michael), il fait le plus souvent preuve d'une étonnante finesse. A travers les conflits qu'elles découvrent ou qu'elles provoquent, Eran Riklis parvient à décrire un pays, une société, un système démocratique, avec ses qualités (une Palestinienne qui interpelle la Cour suprême israélienne, ce n'est tout de même pas mal), mais aussi ses failles et ses défaillances absurdes.

Année : 2008

De : Eran Riklis

Avec : Amnon Wolf, Ayelet Robinson, Danny Leshman, Doron Tavory, Einat Saruf, Hiam Abbass, Hili Yalon, Khoury Jameel, Lana Zreik, Lavi Amos, Liron Baranes, Makram Khoury, Nofi Loai, Rona Lipaz-Michael, Smadar Jaaron, Suliman Ali, Tarik Kopty, Warshaviak Michael, Yair Lapid