Marine Moal : passages TV
Borderline
Télévision : 18 février 2022 à 22:45-00:25 sur France 2
téléfilm policier
Après 25 années d'une carrière jugée irréprochable, Willy Blain, chef de la BRB, est arrêté et placé en garde à vue par la police des polices pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, vol en réunion et détournement de scellés. Il se retrouve alors dans la position du malfrat, alors qu'il a passé son existence à tâcher de faire respecter la loi. Comment en est-il arrivé là ? Quelles failles du stystème l'ont-elles conduit à commettre des actes répréhensibles ? Au cours de son interrogatoire, Blain s'efforce de défendre son honneur en relatant les événements du point de vue d'un policier qui cherchait à faire son métier, dans des conditions souvent difficiles... - Critique : Olivier Marchal est un homme en colère, et il le fait savoir. En s'appuyant sur le livre-témoignage de Christophe Gavat, ex-patron de la police judiciaire de Grenoble, mis en cause dans l'affaire Neyret (qui fit tomber le numéro 2 de la PJ lyonnaise et une partie de ses subordonnés), le réalisateur livre moins son analyse du dossier lui-même, toujours entre les mains de la justice, que son exaspération face au traitement infligé à ses amis et ex-confrères. L'affrontement tout en tension entre le commissaire Willy Blain, soupçonné de corruption, et Catherine Van Roy, enquêtrice de l'IGS, met sur la table deux visions du métier. Le superflic de terrain rémunère ses indics en détournant des saisies de cocaïne, et couvre des braquages en échange de tuyaux. La « bureaucrate » prône le strict respect de la loi et de la procédure. Les résultats ou la morale ? Il n'y a pas de demi-mesure dans le discours d'Olivier Marchal : un policier ne peut pas lutter efficacement contre le crime en restant dans la légalité. Il fait de Blain un héros sacrificiel, borderline, mais dévoué à sa noble mission. Un homme broyé par l'hypocrisie du système. La fiction, efficace et impeccablement interprétée, prend des airs de plaidoirie à la gloire du flic de terrain qui « risque sa vie pour empêcher les dealers de fourguer leur came ». Imparable façon de clore le débat. Où s'arrêtent les arrangements compromettants, où commencent l'abus de pouvoir et la corruption ? Le film laisse à d'autres cette pente périlleuse... au risque de faire grincer des dents. — Isabelle Poitte Dans le cadre d'une soirée Olivier Marchal.
De : Olivier Marchal
Avec : Alain Figlarz, Amine Mehdi, Boutelis Nassim, Bruno Wolkowitch, Catalifo Célia, Catherine Marchal, Djessi Camara, Ernouf Carl, Gavat Christophe, Gonzo, Hervé Dubourjal, Jacques Perrin, Jean Dell, Jules Balekdjian, Laure Marsac, Louis Duneton, Marine Moal, Maud Jurez, Mechrafi Akim, Muratt Atik, Ninon Marchal, Pascal Elso, Patrick Catalifo, Vincent Jouan
De toutes mes forces
Télévision : 1er mai 2018 à 01:55-03:30 sur Canal +
film : drame
Pour être accepté par ses camarades bourgeois, Nessim leur cache son secret. Un drame énergique, qui interroge avec finesse le déterminisme social. Critique : | Genre : petit dandy. Personne, dans son lycée huppé, ne doit savoir. Que sa mère, malade, droguée, est morte. Qu’il a été placé dans un foyer. Nassim triche, ment, bien décidé — mais en vain — à ce que ses deux vies ne se croisent jamais… Le réalisateur mène son deuxième long métrage avec un sens étonnant du rythme. L’originalité du scénario tient à son héros (Khaled Alouach), qui, rien que par son physique, évoque un personnage à la Balzac. A l’inverse de tant d’autres ados d’aujourd’hui, Nassim ne méprise pas la bourgeoisie : c’est un petit dandy qui veut en faire partie. Tel un mini-Rastignac qui s’ignorerait, il aimerait s’élever dans l’échelle sociale. Tout comme Zawady, qui, elle, travaille vraiment dur pour devenir médecin. Le réalisateur n’idéalise jamais leur parcours. Il en montre les difficultés et les échecs qui les laissent amers, en proie à une révolte compréhensible. Et c’est avec une infinie tendresse qu’il détaille leurs failles : la culpabilité de Nassim, surtout, devant cette mère morte dont il avait honte, mais dont il ne cesse d’écouter sur son portable le dernier message téléphonique… Plane sur ce film la présence lumineuse et bienveillante de Yolande Moreau, la directrice du foyer. Beau personnage qui fait ce qu’elle peut sans jamais baisser les bras. « Si t’étais moins jeune et moins con, je t’épouserais ! » dit-elle à Nassim, qu’elle cherche, sans y parvenir totalement, à sauver de lui-même.
Année : 2017
Avec : Yolande Moreau, Marine Moal, Khaled Alouach, François Guignard, Jisca Kalvanda, Daouda Keita, Laurent Xu, Myriam Mansouri, Sabri Nouioua, Aboudou Sacko, Chad Chenouga, Christine Paillard, Christine Paillard, Chad Chenouga, Thylacine