Lily-Rose Melody Depp : passages TV

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Antérieurement en 2017
 

Planétarium

Télévision : 14 octobre 2017 à 07:55-09:40 sur Canal +

film : drame

Paris, fin des années 1930. Deux sœurs spirites, américaines, fréquentent un producteur de cinéma fasciné par leur don. Ensemble, ils ne voient pas venir les tragédies... Un film d'époque audacieux, cruel et sophistiqué. - Critique :

Un train de nuit traverse l'Europe, à la fin des années 1930. L'image est féerique, tellement stylisée qu'elle nous venge des reconstitutions poussiéreuses et tatillonnes, lot commun des films d'époque. Planetarium est anti-académique jusque dans sa narration, qui condense les étrangetés. D'abord, les héroïnes, deux soeurs américaines, sont spirites. Elles donnent des spectacles où l'aînée (Natalie Portman) met en scène le don de la cadette ­(Lily-Rose Depp). Ensuite, les deux jeunes femmes font connaissance, à Paris, d'un homme peu commun : un pionnier de l'industrie du cinéma (Emmanuel Salinger) qui, autre fait ­incongru, les accueille sans contrepartie dans son hôtel particulier.

Ce grand bourgeois éclairé, Korben, croit entrer en contact avec un ­esprit grâce aux pouvoirs des soeurs, et s'approcher ainsi au plus près de ses hantises secrètes. Ce n'est pas tout : il ­espère créer quelque chose de révolutionnaire en combinant son métier (le cinéma, donc) avec l'activité paranormale des deux Américaines. Il leur ouvre un monde de privilèges, de fêtes et d'expériences. La grande soeur est promue actrice, pour jouer une spirite. La plus jeune se laisse filmer dans ses pratiques occultes.

Derrière cette profusion extra­vagante de possibles, le vrai sujet, ­terrible et passionnant, se dévoile tardivement, et pour cause : c'est l'aveuglement. La tragédie de personnages qui se méprennent les uns sur les autres. Sur eux-mêmes. Sur ce qu'ils vivent. Ils ne savent pas identifier leurs ennemis. Ne voient pas venir les catastrophes, la guerre et l'antisémitisme, qui transformera le puissant Korben en paria, en victime. Que les héroïnes se disent extralucides apporte une ironie sombre. Comme dans le mythe de la caverne de Platon, comme dans un planétarium géant, les humains sont voués aux leurres. Ils agissent en somnambules. Un thème qui situe haut l'ambition de ­Rebecca Zlotowski.

Après deux films maîtrisés et plus que prometteurs (Belle Epine et Grand Central), la réalisatrice ose un romanesque luxuriant et glacé d'inquiétude. Elle navigue entre imaginaire, résonances avec notre actualité (la montée de l'extrême droite) et références historiques — notamment à Bernard Natan, producteur qui connut un destin tragique, similaire à celui de Korben. Elle fait tournoyer les signes plus qu'elle ne raconte une histoire en bonne et due forme. Il y a les grands yeux mystérieux de Lily-Rose Depp — décidément troublante en prodige, après La Danseuse où elle jouait Isa­dora Duncan, mais cette fois dans un registre de fragilité absolue. Il y a les grands yeux fous d'Emmanuel Salinger, désormais semblable au père du garçon qu'il fut dans La Sentinelle ­d'Arnaud Des­plechin — déjà sur l'antisémitisme. Il y a l'expressivité holly­woodienne de Natalie Portman — qui évoque, elle, le cinéma muet.

Planetarium est si sophistiqué qu'il contient même l'esquisse de sa propre critique. Du moins, une métaphore du risque encouru par Rebecca ­Zlotowski en agrégeant autant d'idées et d'intentions. C'est une scène où ­Korben projette à son équipe le film d'une séance de communication avec l'au-delà. Lui, fier et ému, est persuadé qu'un esprit de passage a bien imprimé la pellicule : il ne voit que ça. Les autres, non. Rien. On ne saurait mieux dire l'analogie entre cinéma et foi. C'est-à-dire l'abandon et le désir de croire que réclament les films pour qu'ils puissent nous atteindre. Celui-ci demande peut-être plus qu'un autre, mais il a beaucoup à offrir en ­retour. — Louis Guichard

Année : 2016

De : Rebecca Zlotowski

Avec : Natalie Portman, Lily-Rose Melody Depp, Emmanuel Salinger, Louis Garrel, Pierre Salvadori, Amira Casar, David Bennent, Damien Chapelle, Lily-Rose Depp

Antérieurement en 2017
 

Planétarium

Télévision : 10 octobre 2017 à 21:04-22:45 sur Canal +

film : drame

Paris, fin des années 1930. Deux sœurs spirites, américaines, fréquentent un producteur de cinéma fasciné par leur don. Ensemble, ils ne voient pas venir les tragédies... Un film d'époque audacieux, cruel et sophistiqué. - Critique :

Un train de nuit traverse l'Europe, à la fin des années 1930. L'image est féerique, tellement stylisée qu'elle nous venge des reconstitutions poussiéreuses et tatillonnes, lot commun des films d'époque. Planetarium est anti-académique jusque dans sa narration, qui condense les étrangetés. D'abord, les héroïnes, deux soeurs américaines, sont spirites. Elles donnent des spectacles où l'aînée (Natalie Portman) met en scène le don de la cadette ­(Lily-Rose Depp). Ensuite, les deux jeunes femmes font connaissance, à Paris, d'un homme peu commun : un pionnier de l'industrie du cinéma (Emmanuel Salinger) qui, autre fait ­incongru, les accueille sans contrepartie dans son hôtel particulier.

Ce grand bourgeois éclairé, Korben, croit entrer en contact avec un ­esprit grâce aux pouvoirs des soeurs, et s'approcher ainsi au plus près de ses hantises secrètes. Ce n'est pas tout : il ­espère créer quelque chose de révolutionnaire en combinant son métier (le cinéma, donc) avec l'activité paranormale des deux Américaines. Il leur ouvre un monde de privilèges, de fêtes et d'expériences. La grande soeur est promue actrice, pour jouer une spirite. La plus jeune se laisse filmer dans ses pratiques occultes.

Derrière cette profusion extra­vagante de possibles, le vrai sujet, ­terrible et passionnant, se dévoile tardivement, et pour cause : c'est l'aveuglement. La tragédie de personnages qui se méprennent les uns sur les autres. Sur eux-mêmes. Sur ce qu'ils vivent. Ils ne savent pas identifier leurs ennemis. Ne voient pas venir les catastrophes, la guerre et l'antisémitisme, qui transformera le puissant Korben en paria, en victime. Que les héroïnes se disent extralucides apporte une ironie sombre. Comme dans le mythe de la caverne de Platon, comme dans un planétarium géant, les humains sont voués aux leurres. Ils agissent en somnambules. Un thème qui situe haut l'ambition de ­Rebecca Zlotowski.

Après deux films maîtrisés et plus que prometteurs (Belle Epine et Grand Central), la réalisatrice ose un romanesque luxuriant et glacé d'inquiétude. Elle navigue entre imaginaire, résonances avec notre actualité (la montée de l'extrême droite) et références historiques — notamment à Bernard Natan, producteur qui connut un destin tragique, similaire à celui de Korben. Elle fait tournoyer les signes plus qu'elle ne raconte une histoire en bonne et due forme. Il y a les grands yeux mystérieux de Lily-Rose Depp — décidément troublante en prodige, après La Danseuse où elle jouait Isa­dora Duncan, mais cette fois dans un registre de fragilité absolue. Il y a les grands yeux fous d'Emmanuel Salinger, désormais semblable au père du garçon qu'il fut dans La Sentinelle ­d'Arnaud Des­plechin — déjà sur l'antisémitisme. Il y a l'expressivité holly­woodienne de Natalie Portman — qui évoque, elle, le cinéma muet.

Planetarium est si sophistiqué qu'il contient même l'esquisse de sa propre critique. Du moins, une métaphore du risque encouru par Rebecca ­Zlotowski en agrégeant autant d'idées et d'intentions. C'est une scène où ­Korben projette à son équipe le film d'une séance de communication avec l'au-delà. Lui, fier et ému, est persuadé qu'un esprit de passage a bien imprimé la pellicule : il ne voit que ça. Les autres, non. Rien. On ne saurait mieux dire l'analogie entre cinéma et foi. C'est-à-dire l'abandon et le désir de croire que réclament les films pour qu'ils puissent nous atteindre. Celui-ci demande peut-être plus qu'un autre, mais il a beaucoup à offrir en ­retour. — Louis Guichard

Année : 2016

De : Rebecca Zlotowski

Avec : Natalie Portman, Lily-Rose Melody Depp, Emmanuel Salinger, Louis Garrel, Pierre Salvadori, Amira Casar, David Bennent, Damien Chapelle, Lily-Rose Depp

Antérieurement en 2017
 

Planétarium

Télévision : 10 octobre 2017 à 21:00-22:45 sur Canal +

film : drame

Paris, fin des années 1930. Deux sœurs spirites, américaines, fréquentent un producteur de cinéma fasciné par leur don. Ensemble, ils ne voient pas venir les tragédies... Un film d'époque audacieux, cruel et sophistiqué. - Critique :

Un train de nuit traverse l'Europe, à la fin des années 1930. L'image est féerique, tellement stylisée qu'elle nous venge des reconstitutions poussiéreuses et tatillonnes, lot commun des films d'époque. Planetarium est anti-académique jusque dans sa narration, qui condense les étrangetés. D'abord, les héroïnes, deux soeurs américaines, sont spirites. Elles donnent des spectacles où l'aînée (Natalie Portman) met en scène le don de la cadette ­(Lily-Rose Depp). Ensuite, les deux jeunes femmes font connaissance, à Paris, d'un homme peu commun : un pionnier de l'industrie du cinéma (Emmanuel Salinger) qui, autre fait ­incongru, les accueille sans contrepartie dans son hôtel particulier.

Ce grand bourgeois éclairé, Korben, croit entrer en contact avec un ­esprit grâce aux pouvoirs des soeurs, et s'approcher ainsi au plus près de ses hantises secrètes. Ce n'est pas tout : il ­espère créer quelque chose de révolutionnaire en combinant son métier (le cinéma, donc) avec l'activité paranormale des deux Américaines. Il leur ouvre un monde de privilèges, de fêtes et d'expériences. La grande soeur est promue actrice, pour jouer une spirite. La plus jeune se laisse filmer dans ses pratiques occultes.

Derrière cette profusion extra­vagante de possibles, le vrai sujet, ­terrible et passionnant, se dévoile tardivement, et pour cause : c'est l'aveuglement. La tragédie de personnages qui se méprennent les uns sur les autres. Sur eux-mêmes. Sur ce qu'ils vivent. Ils ne savent pas identifier leurs ennemis. Ne voient pas venir les catastrophes, la guerre et l'antisémitisme, qui transformera le puissant Korben en paria, en victime. Que les héroïnes se disent extralucides apporte une ironie sombre. Comme dans le mythe de la caverne de Platon, comme dans un planétarium géant, les humains sont voués aux leurres. Ils agissent en somnambules. Un thème qui situe haut l'ambition de ­Rebecca Zlotowski.

Après deux films maîtrisés et plus que prometteurs (Belle Epine et Grand Central), la réalisatrice ose un romanesque luxuriant et glacé d'inquiétude. Elle navigue entre imaginaire, résonances avec notre actualité (la montée de l'extrême droite) et références historiques — notamment à Bernard Natan, producteur qui connut un destin tragique, similaire à celui de Korben. Elle fait tournoyer les signes plus qu'elle ne raconte une histoire en bonne et due forme. Il y a les grands yeux mystérieux de Lily-Rose Depp — décidément troublante en prodige, après La Danseuse où elle jouait Isa­dora Duncan, mais cette fois dans un registre de fragilité absolue. Il y a les grands yeux fous d'Emmanuel Salinger, désormais semblable au père du garçon qu'il fut dans La Sentinelle ­d'Arnaud Des­plechin — déjà sur l'antisémitisme. Il y a l'expressivité holly­woodienne de Natalie Portman — qui évoque, elle, le cinéma muet.

Planetarium est si sophistiqué qu'il contient même l'esquisse de sa propre critique. Du moins, une métaphore du risque encouru par Rebecca ­Zlotowski en agrégeant autant d'idées et d'intentions. C'est une scène où ­Korben projette à son équipe le film d'une séance de communication avec l'au-delà. Lui, fier et ému, est persuadé qu'un esprit de passage a bien imprimé la pellicule : il ne voit que ça. Les autres, non. Rien. On ne saurait mieux dire l'analogie entre cinéma et foi. C'est-à-dire l'abandon et le désir de croire que réclament les films pour qu'ils puissent nous atteindre. Celui-ci demande peut-être plus qu'un autre, mais il a beaucoup à offrir en ­retour. — Louis Guichard

Année : 2016

De : Rebecca Zlotowski

Avec : Natalie Portman, Lily-Rose Melody Depp, Emmanuel Salinger, Louis Garrel, Pierre Salvadori, Amira Casar, David Bennent, Damien Chapelle, Lily-Rose Depp