Télévision : 11 juin à 14:58-16:31 sur Canal +
film : comédie dramatique
Juliette, une illustratrice de livres pour enfants en pleine dépression, quitte Paris pour passer quelques jours dans sa famille : son père si pudique qu'il ne peut s'exprimer qu'en blagues, sa mère artiste peintre qui ne se prive pas de croquer la vie à pleines dents, sa grand-mère chérie qui perd lentement mais sûrement la tête, et sa soeur, une mère de famille débordée par un quotidien qui la dévore. Juliette croise aussi le chemin de Pollux, un jeune homme poétique et attachant. Dans cette ambiance aux airs de joyeux bazar, des souvenirs et des secrets enfouis ne tardent pas à remonter à la surface et à créer un certain malaise... - Critique : Blandine Lenoir a, dans ses films, une capacité étonnante à traiter des sujets tabous ou durs avec douceur. Après la ménopause dans Aurore (2017), puis l’avortement dans Annie colère (2022), la réalisatrice aborde cette fois la dépression en adaptant une bande dessinée de Camille Jourdy, autre créatrice experte en délicatesse. Juliette a 30 ans, et un gros vague à l’âme. Bloquée dans son existence, incapable de trouver une explication à son mal-être, cette illustratrice pour la littérature jeunesse part chercher du réconfort dans la petite ville de son enfance auprès de ses proches… qui ne vont pas vraiment mieux qu’elle. Blandine Lenoir orchestre leurs retrouvailles dans une recherche permanente d’équilibre entre l’humour et l’émotion. Les deux sont bien présents, parfois simultanément (ce qui produit les meilleures séquences), les dialogues font mouche, la mise en scène charme par son élégance, mais le film, si touchant et attachant soit-il, semble souvent trop policé. Les trouvailles de scénario abondent pourtant, mais la réalisatrice n’ose pas les assumer jusqu’au bout, à l’exemple de ce gag récurrent joliment absurde de la chute bruyante d’un chat qui disparaît du récit aussi inexplicablement qu’il y était apparu. Izïa Higelin trop solaire ? C’est peut-être, aussi, un problème de casting : Izïa Higelin est une très bonne actrice, mais sa personnalité solaire, son énergie volcanique semblent souvent en porte-à-faux pour incarner une jeune femme perdue dans sa vie. Ce parti pris étrange interroge d’autant plus que les autres interprètes, eux, sont parfaitement choisis : Noémie Lvovsky se montre une nouvelle fois irrésistible de drôlerie en mère fantasque, Jean-Pierre Darroussin est craquant en papa poule un peu dépassé, Liliane Rovère assure en matriarche pas si sénile, et la trop rare Sophie Guillemin séduit en grande sœur fatiguée de porter sa famille à bout de bras. Un beau personnage qui permet à la réalisatrice d’affirmer son féminisme joyeux, dans des scènes de sexe champêtre aussi sensuelles que lumineuses, où les femmes (mais aussi les hommes) n’ont pas forcément des physiques de top models.
Année : 2024
Avec : Alexandra Roth, Billie Droz, Izïa Higelin, Jean-Pierre Darroussin, Johanna Nizard, Leny Morand, Liliane Rovère, Noémie Lvovsky, Salif Cissé, Sophie Guillemin, Thomas de, Éric Caravaca
Télévision : 4 juin à 21:10-22:50 sur 6ter
film : comédie
Depuis sa plus tendre enfance, Mélanie a tenté de faire plaisir à tout le monde. Serviable, elle est d'ailleurs très appréciée pour son incroyable gentillesse. Sa mère, sa voisine, ses copines et son patron n'hésitent pas à la solliciter aussi fréquemment que possible. Un jour, Mélanie comprend que tous abusent de sa faiblesse. Ses repères s'effondrent. Ne peut-elle avoir confiance en personne ? Ratant piteusement son suicide, Mélanie décide de changer. Désormais, elle sera vilaine. Elle laissera se débrouiller tous ceux qui ont exploité sans vergogne sa gentillesse. Mais la jeune femme réalise bien vite que lorsqu'on a bon fond, se comporter égoïstement n'est pas facile... - Critique : Humiliée, méprisée, bafouée : à quoi ça sert d'être gentille ? La jeune Mélanie sert de paillasson à tout le monde. Jusqu'au jour fatidique où elle décide de devenir « vilaine ». Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit ont construit leur comédie comme un conte de fées déglingué : la revanche d'une poire, la transformation de Cendrillon en Carabosse. Et comment fait-on, selon eux, pour devenir méchante ? On entrepose le chat dans la poubelle, on envoie l'inspecteur du travail à son patron (Pierre-François Martin-Laval, affublé d'une moumoute, en guise d'argument comique), on se venge des trois pestes qui vous ont pourri la vie... Pas de quoi fouetter un chat, même coincé au milieu des détritus. Les réalisateurs-scénaristes ont beau loucher sur l'irrévérence potache des frères Farrelly, ils semblent souffrir du même mal que leur héroïne au début : trop gentils, pas assez grinçants, ou féroces pour convaincre. Leur Mélanie - Marilou Berry -, malgré son charisme et son énergie, ne parvient pas à compenser la constante hésitation entre comédie sentimentale et pochade burlesque dont souffre le film. De gags patauds (Mélanie et le chien de la voisine, Mélanie et la voiture du patron...) en digressions fastidieuses autour des personnages secondaires (les crises d'hystérie caricaturales des vraies « méchantes »), cette Vilaine... pourrait être meilleure.
Année : 2008
Avec : Alice Pol, Chantal Lauby, Charles Meurisse, Claudia Tagbo, Frédérique Bel, Gil Alma, Isabelle Mazin, Joséphine de, Liliane Rovère, Marilou Berry, Pierre-François Martin-Laval, Thomas Ngijol