Borga

Télévision : 15 septembre 2022 à 00:00-01:40 sur Arte

film : drame

A Accra, la capitale du Ghana, Kojo rêve depuis son plus jeune âge de devenir un jour un "borga", un de ces hommes partis faire fortune en Europe pour entretenir leur famille restée au pays. En attendant d'y parvenir, alors que son père réserve à son frère aîné, Kofi, le droit de travailler dans l'entreprise familiale, le jeune homme gagne péniblement sa vie en ramassant des morceaux de ferraille dans la décharge d'Agbogbloshi. Lorsqu'un ami lui propose de tenter sa chance en Allemagne, Kojo y voit l'occasion de montrer à son entourage ce dont il est capable. Mais une fois arrivé à Mannheim, il enchaîne les déconvenues et se retrouve embarqué dans des situations aussi illégales que périlleuses... - Critique : La politique d’accueil des migrants instaurée par Angela Merkel en 2015 est traitée par le cinéma allemand avec la volonté, comme dans Borga, de favoriser le point de vue de l’exilé, non celui du « sauveur blanc ». Au Ghana, le « borga », c’est celui qui a réussi à l’étranger et va sortir de la misère sa famille restée au pays. Pour Kojo, ce statut est l’objet de tous les fantasmes, qui vont se heurter à la réalité, lorsque le jeune Ghanéen débarque dans le port de Mannheim, en quête de prospérité. Comme lui, ce premier long métrage est ambitieux. Il traite, sous la forme du récit d’apprentissage, du conflit entre le sens du devoir et le désir d’une vie indépendante, loin de l’oppression clanique et familiale. Il rappelle aussi le lien entre le colonialisme et le recyclage des déchets des pays industrialisés vers l’Afrique subsaharienne. Sans oublier la réflexion sur l’intégration et la critique d’une Allemagne ultralibérale. Pour représenter le tout à l’écran, des ellipses radicales succèdent à de longues scènes d’exposition, une sobriété semi-documentaire à un formalisme tapageur et les couleurs chaudes du Ghana aux teintes froides d’Allemagne, sans toujours faire bon ménage. Borga reste toutefois une évocation poignante et incarnée de l’exode.

Année : 2021

Avec : Adjetey Anang, Christiane Paul, Emmanuel Affadzi, Eugene Boateng, Helgi Andreas, Henning Peker, Ibrahima Sanogo, Jerry Kwarteng, Lydia Forson, Martin Stange, Prince Kuhlmann, Thelma Buabeng

Irina Palm

Télévision : 7 mars 2022 à 20:55-22:35 sur Arte

film : drame

Maggie, la cinquantaine, est veuve et chômeuse. Son petit-fils qu'elle aime tendrement est en train de mourir. Personne ne peut lui payer le traitement qui lui sauverait la vie. Afin de réunir l'argent dont elle a besoin, Maggie accepte un emploi d'hôtesse dans un club miteux de Londres... - Critique : | Genre : la veuve poignante. Le Belge Sam Garbarski, dont on avait aimé Le Tango des Rashevski (2003), dit s'être fait mal recevoir avec le scénario de ce deuxième film. On le croit ! Voici l'histoire d'une veuve de la banlieue de Londres, qui, pour payer l'opération de son petit-fils, victime d'une maladie orpheline, devient « veuve poignet » dans un peep-show. Ce mélange de mélo et de misère sexuelle pouvait faire peur. Sam Garbarski a réussi à en faire quelque chose de léger, de drôle et d'émouvant, en trouvant d'autres repères que ceux du réalisme cher au cinéma anglais. Il y a de la vérité dans Irina Palm, des détails techniques (plus cocasses que croustillants), des histoires d'argent et de rentabilité du business du sexe. Mais l'atmosphère générale est celle d'un conte stylisé, et Marianne Faithfull est la pièce maîtresse de sa subtilité. Elle joue Maggie avec le plus grand naturel, faisant ainsi d'Irina Palm une fable sur l'audace et le courage au féminin. — Frédéric Strauss

Année : 2007

De : Sam Garbarski

Avec : Ann Queensberry, Corey Burke, David Alexander, Dorka Gryllus, Ebert Malina, Faithfull Marianne, Flip Webster, Hassani Shapi, Ibrahima Sanogo, Jenny Agutter, Jonny Coyne, Jules Werner, June Bailey, Kevin Bishop, Meg Wynn Owen, Peter Sproule, Predrag Miki, Reilly Liam, Rosen Doraly, Simon Anderson, Siobhan Hewlett, Susan Hitch, Tim Plester, Tony O'Brien