Télévision : 25 juin à 21:25-23:30 sur TMC
film : comédie
Inspecteur de police à Belleville, Baaba Keita a prouvé son efficacité à de multiples reprises. Mais, un soir, il ne peut empêcher l'assassinat de Roland, son ami d'enfance. Officier de liaison du consulat de France à Miami, il était de passage à Paris pour une enquête sur un trafic de drogue. Baaba Keita reprend le poste de Roland afin de retrouver son meurtrier. Il est envoyé en Floride et Zohra, sa mère envahissante, est du voyage. A Miami, Baaba doit faire équipe avec Ricardo, un policier local blasé et irascible. Le tandem mal assorti va faire des étincelles... - Critique : Lui, c’est Baaba Keita, simple flic dans le quartier chinois de Belleville, à Paris. Il porte les mêmes chemisettes que Magnum, il est cool comme Eddy Murphy, se prend le nez avec sa mère envahissante comme Guy Bedos dans Un éléphant, ça trompe énormément, et il fait du kung-fu comme Bruce Lee… Un soir, son meilleur ami, agent de liaison auprès du consulat français de Miami, se fait tuer sous ses yeux, après lui avoir révélé qu’il enquêtait sur un trafic de cocaïne impliquant un pays africain. Baaba (joué par Omar Sy) se fait muter à Miami pour résoudre ce meurtre et fait équipe avec Ricardo (Luis Guzman), un policier local aux méthodes très différentes des siennes… L’histoire vous rappelle quelque chose ? C’est normal. Avec cette première incursion dans le registre de la comédie, Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors-la-loi) rend un hommage assumé au Flic de Beverly Hills – jusqu’à transposer quelques scènes de manière quasi identique – mais aussi à d’autres polars des décennies précédentes. Il achève ainsi une sorte de trilogie américaine, entamée avec Just Like a Woman (inspiré de Thelma et Louise), et La Voie de l’ennemi (inspiré de Deux Hommes dans la ville), deux fictions sensibles et réussies. Le problème, perceptible dès les premières minutes, réside dans le fait qu’ici, la citation tient lieu de scénario et de mise en scène. Palmiers, soleil, jolies pépées en maillot de bain, coéquipiers mal assortis, méthodes peu orthodoxes, piscine et champagne… A force de se croire dans un film « à l’américaine », Rachid Bouchareb oublie d’en tourner un. Son propos se résume à un patchwork de références (L’Arme fatale, Deux flics à Miami, etc.) qu’il exploite très scolairement, au lieu de les détourner et de les renouveler, en jouant réellement sur le décalage culturel. De la France à l’Afrique en passant par les Etats-Unis, l’action se traîne au rythme d’un escargot sous anxiolytiques. Le rythme ne tient qu’à une bande-son tentant de colmater des scènes mollassonnes, et les gags se résument à une histoire de Twingo, ou à une blague récurrente pénible sur un nom français mal prononcé… Les acteurs, faute de personnages à défendre et de dialogues consistants, se débattent comme ils peuvent. Omar Sy possède les épaules pour jouer le Frenchie charismatique, mais en l’occurrence, il n’a rien à jouer. Dans le rôle de la mère encombrante, Biyouna évoque une redite, en moins bien, de Marthe Villalonga dans ses rôles les plus hauts en couleur… Devant tant d’ennui, on se demande quelle était la nécessité de ce recyclage des comédies d’antan, qui se révèlent, en comparaison, presques écrasantes.
Année : 2018
Avec : Biyouna, Eriq Ebouaney, Franck Gastambide, Isaka Sawadogo, Journet Christopher, Julie Ferrier, Justin Smith, Luis Guzmán, Maïmouna Gueye, Mike Benitez, Nguyen Diem, Omar Sy