Bobulova Barbora : passages TV

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Récemment en avril
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 4 avril à 16:37-18:11 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en mars
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 26 mars à 23:34-01:08 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en mars
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 5 mars à 10:28-12:02 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 23 février à 16:14-17:56 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 20 février à 01:23-02:57 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 20 février à 01:13-02:47 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 15 février à 08:15-09:48 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 15 février à 08:14-09:47 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 12 février à 15:20-16:53 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en février
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 6 février à 23:16-00:50 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Antérieurement en 2023
 

Les rescapés de l'Arianna

Télévision : 2 août 2023 à 23:35-00:25 sur France 2

série dramatique

Une vérité. Saison:1 - Episode:11 - Les survivants aperçoivent au loin un bateau qui leur redonne l'espoir d'être enfin sauvés. A terre, Sylvie, à la fois terrifiée et en colère après Luca, emmène leurs filles en France, chez ses parents. Luca et les autres survivants se réunissent et décident de ne prendre aucun risque. - Critique : Il y a un an que l’Arianna a disparu en mer après avoir quitté le port de Gênes avec douze passagers à son bord. Les proches et les familles restés à quai n’ont d’autre choix que d’apprendre à vivre avec leur absence. Mais, stupeur ! Lors d’une messe hommage, on apprend qu’une partie des disparus viennent d’être retrouvés au large. Ce retour miraculeux nourrit toutefois les rancœurs, les doutes et les incompréhensions, d’autant que l’équipage semble dissimuler un lourd secret. Après Abysses, drame écologique international en huit épisodes, diffusé jusqu’en juin sur France 2 (et encore disponible en rediffusion sur France.tv), Les Rescapés de l’Arianna rejoint la liste des coproductions transfrontalières proposées par France Télévisions (ici aux côtés de l’Allemagne et de l’Italie) dans le cadre du développement d’une offre de « séries premium ». Seulement, alors que sa prédécesseuse flirtait habilement avec la science-fiction futuriste, cette minisérie catastrophe nous évoque plutôt une mauvaise telenovela. Un suspense mal dilué, des dialogues peu convaincants, des décors sur fond vert grossier… et que dire de ce doublage ? Dans le genre survie, préférez la classique Lost ou la récente Yellowjackets, autrement plus subtiles et pertinentes.

Année : 2022

De : Carmine Elia

Avec : Bobulova Barbora, Camilla Semino, Elena Radonicich, Florian Fitz, Giacomo Giorgio, Lanciotti Pia, Lino Guanciale, Luca Castellano, Margherita Aresti, Raffaella Rea, Recano Carmine, Stéfi Celma

Antérieurement en 2023
 

Les rescapés de l'Arianna

Télévision : 12 juillet 2023 à 22:05-23:00 sur France 2

série dramatique

Mensonges. Saison:1 - Episode:2 - Durant l'année d'incertitude que les familles ont vécu en l'absence de leurs proches, certains se sont rapprochés et épaulés pour affronter l'angoisse et le désespoir. Le retour des rescapés et l'annonce de la mort des autres bouleverse les équilibres et fait naître tensions et jalousies. Petit à petit, les circonstances du drame survenu en mer sont mises au jour...

Année : 2022

De : Carmine Elia

Avec : Adèle Wismes, Bobulova Barbora, Camilla Semino, Fausto Maria, Giacomo Giorgio, Lanciotti Pia, Lino Guanciale, Luca Biagini, Margherita Aresti, Raffaella Rea, Stéfi Celma, Vincenzo Ferrara

Antérieurement en 2023
 

Les rescapés de l'Arianna

Télévision : 12 juillet 2023 à 21:10-22:05 sur France 2

série dramatique

Retrouvailles. Saison:1 - Episode:1 - Depuis un an, le voilier Arianna et ses passagers sont portés disparus. Lorsque le navire réapparaît soudainement, avec à bord seulement sept de ses douze occupants, les familles restées à terre doivent réapprendre à vivre avec leurs proches devenus des inconnus durant cette longue absence, ou accepter la mort des disparus. Mais les sept survivants partagent un terrible secret qui ne demande qu'à être dévoilé et qui ne tarde pas à avoir des conséquences dramatiques, sur eux mais également sur leur entourage…

Année : 2022

De : Carmine Elia

Avec : Bobulova Barbora, Florian Fitz, Giacomo Giorgio, Lanciotti Pia, Lino Guanciale, Luca Biagini, Luca Castellano, Maddalena Crippa, Margherita Aresti, Paola Benocci, Stéfi Celma, Vincenzo Ferrera