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Le Livre des solutions

Télévision : mardi 16 avril à 10:18-11:59 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 6 avril à 22:30-00:11 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 5 avril à 16:39-18:19 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Vers un avenir radieux

Télévision : 4 avril à 16:37-18:11 sur Canal +

film : comédie dramatique

Giovanni, un célèbre cinéaste italien, entame le tournage de son nouveau film qui aborde un épisode de l'histoire du Parti communiste italien. Malheureusement, il doit vite trouver une solution de rechange lorsque son producteur, un escroc, fait faillite. Il se tourne alors vers un groupe de Coréens qui apprécie le scénario. Ce n'est pas le seul souci de Giovanni puisque sa femme Paola lui avoue qu'elle veut le quitter. A cet effet, elle a déjà loué un appartement où elle a prévu de vivre seule. En outre, l'actrice principale du film de Giovanni se rebelle et sa fille lui préfère un diplomate âgé. Le réalisateur vieillissant a l'impression que son monde s'écroule... - Critique : Que les cinéastes continuent à tourner bien au-delà de l’âge de la retraite donne, parfois, des films incroyables. A fortiori quand ces créateurs sont eux-mêmes la figure emblématique de leur œuvre, comme Nanni Moretti, et qu’on les voit changer, de façon imprévisible, au fil des ans et des décennies. Vers un avenir radieux prendra ainsi davantage de sens et de valeur pour les (nombreux) spectateurs familiers du maître italien et de son éternelle autofiction. Ce Giovanni qu’il incarne ici, occupé à la fabrication, à Rome, d’un nouveau film, sous-financé, on pense le connaître depuis toujours. Mais sa manière dictatoriale de marteler chacun de ses mots, de pontifier au travail comme en privé, le rend moins sympathique que prévu. Et d’ailleurs, son entourage, professionnel comme familial, n’est plus sous le charme. Bienvenue dans une histoire de débâcle. À 69 ans, Moretti se plaît à se mettre en scène comme un homme qui ne mesure pas combien son statut, son autorité et sa magie vacillent. Avec toutes les vertus comiques de ce retard accumulé entre sa perception et la réalité. L’épouse et productrice depuis quarante ans (incomparable Margherita Buy) prépare en secret son départ du domicile conjugal, avec l’assistance d’un psychanalyste. Pour la première fois, elle produit, de surcroît, le film d’un autre réalisateur, jeune, adepte de la violence à l’écran, aux antipodes de Giovanni : une trahison à bas bruit… Et l’aveuglement du vétéran rime, de manière ironique, avec celui qu’il a inscrit au cœur de son scénario, situé en 1956 : des communistes italiens hésitent à condamner l’invasion de Budapest par les chars soviétiques, au moment même où ils accueillent un cirque hongrois à Rome… Dans un chaos complet, non dénué de suavité pour qui le contemple depuis un fauteuil de cinéma, Vers un avenir radieux devient le film de toutes les crises : du couple, de la soixantaine finissante, du cinéma, de la gauche italienne, que Moretti a si longtemps personnifiée… Mais loin de la tragi-comédie parfaitement huilée, le résultat frappe d’abord par le poids de confessions, de rage et l’énergie du désespoir dont le cinéaste le charge. L’artiste, manifestement, ne supporte plus grand-chose, ni l’inculture de ses nouveaux collaborateurs, ni les décisions politiques qui ont conduit l’Italie à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quant à son propre état psychique, il est troublant d’entendre Giovanni, au pied du mur, avouer à sa fille son addiction aux somnifères et aux antidépresseurs. Deux morceaux de bravoure viennent paradoxalement contredire le naufrage suggéré. Sur le sujet épineux de l’agonie du cinéma de création, plus que paupérisé, et de la prise de pouvoir des plateformes, l’auteur transmue son amertume en génie comique. Il réussit à faire de la confrontation entre son personnage et quelques décideurs romains de Netflix la scène la plus drôle du film, au tempo et aux dialogues irrésistibles. Et lorsqu’il s’agit d’acheminer le sombre tableau vers un dénouement, Nanni Moretti, tout largué et déphasé qu’il se représente, a une intuition merveilleuse. Il opère alors une acrobatie vers l’imaginaire, inédite dans son œuvre : précisément ce qu’il faut pour sortir du marasme par le haut, et donner, serait-ce une dernière fois, le frisson de l’espérance.

Année : 2023

Avec : Anger Zsolt, Bobulova Barbora, Furno Flavio, Giuseppe Scoditti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy, Mathieu Amalric, Nanni Moretti, Renzo Piano, Silvio Orlando, Teco Celio, Valentina Romani

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 2 avril à 01:09-02:49 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 2 avril à 01:05-02:46 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en décembre
 

Le Colibri - DVD

DVD/Blu-ray : 6 décembre 2023

Editeur : Orange Studio

Année : 2022

De : Francesca Archibugi

Avec : Pierfrancesco Favino, Nanni Moretti, Kasia Smutniak, Bérénice Bejo, Laura Morante, Sergio Albelli, Fotinì Peluso, Alessandro Tedeschi

Récemment en novembre
 

Vers un avenir radieux - DVD

DVD/Blu-ray : 15 novembre 2023

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Nanni Moretti

Avec : Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric, Valentina Romani, Flavio Furno, Zsolt Anger, Jerzy Stuhr

Récemment en novembre
 

Vers un avenir radieux - Blu-ray

DVD/Blu-ray : 15 novembre 2023

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Nanni Moretti

Avec : Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric, Valentina Romani, Flavio Furno, Zsolt Anger, Jerzy Stuhr