Télévision : 22 juin à 22:35-00:59 sur Canal +

film : péplum

Dans la Rome antique. Près de deux décennies après avoir assisté à la mort de Maximus, qui a succombé aux blessures infligées par Commode, Lucius, le fils de Lucilla, mène désormais une existence paisible en Numidie avec son épouse et leur enfant. Mais sa vie bascule lorsque les hommes du général Marcus Acacius envahissent la province, tuent sa compagne et le réduisent en esclavage. Déterminé à se venger, il accepte alors la proposition de Macrinus, un haut fonctionnaire désireux de renverser les deux empereurs tyranniques qui gouvernent Rome. A son tour, Lucius entre dans le Colisée dans la peau d'un redoutable gladiateur... - Critique : Top Gun : Maverick il y a deux ans, Beetlejuice Beetlejuice cet automne : nous sommes dans l’âge des suites très tardives, conçues au moins deux décennies après le prototype, misant davantage sur la nostalgie que sur un effet feuilleton. De surcroît, avec le même acteur ou par le même réalisateur qu’à l’origine. Signe que le gotha hollywoodien vieillit en forme ? Mais voici que Ridley Scott, 86 ans, rejoint le club, en donnant une suite à son Gladiator de l’an 2000, qui laisse apparaître les limites de la tendance. Loin de l’épure de ses débuts (Les Duellistes) et du souffle de son milieu de carrière (Thelma et Louise), le cinéaste s’est spécialisé dans la folie des grandeurs (House of Gucci, Napoléon), forme et fond conjoints. De ce qui fut le premier péplum de l’ère numérique, il n’accentue que les défauts, en cherchant à tout maximiser. Le dénommé Maximus, lui, est pourtant mort à la fin de Gladiator – l’image de Russell Crowe jeune revient par rares flash-back de quelques secondes. Place au fils caché, désormais en âge de prendre la relève. Comme son père, Lucius passera par les statuts d’esclave et de gladiateur, pour faire son entrée dans le Colisée et, peut-être, sauver Rome d’empereurs tyranniques. Ses multiples combats dans l’arène se réduisent, hélas, à du hachis visuel, comme si Ridley Scott avait peur de leur facticité même : aucun plan ne permet de regarder vraiment les décors surchargés ni certains adversaires du héros, improbables singes massacreurs défiant l’académie de zoologie, ou absurdes requins de pixels lâchés dans le Colisée immergé. La seule réussite, ici, réside dans le choix et la prestation de Paul Mescal. L’acteur irlandais révélé par la série Normal People, puis en lice pour l’Oscar du meilleur acteur grâce à Aftersun (2022), semble taillé pour l’emploi. Comme le veut le programme sans surprise de cet épisode bis, le personnage surclasse un à un ses ennemis, mais l’acteur en fait autant avec ses partenaires. Une dimension résume la supériorité du nouveau venu : la manière d’exprimer l’homo-érotisme inhérent aux péplums depuis toujours. L’autre star du film, Denzel Washington, qui joue un tout-puissant toxique, s’essaie à des intonations et expressions efféminées qu’il croit sans doute, comme son metteur en scène, légères, mais qui pèsent lourdement. Les interprètes des autres figures de pouvoir maléfiques choisissent la même direction, en pire. Paul Mescal, lui, dont le mélo Sans jamais nous connaître a inventé, l’an dernier, la facette queer, procède tout autrement. La relation tranquille entre Lucius et l’homme plus âgé qui soigne ses blessures après l’arène est ainsi jouée avec une tendresse implicite et un abandon ingénu… Un peu de douceur dans ce show en surrégime. Regardez l’avis de nos critiques en vidéo

Année : 2024

Avec : Alec Utgoff, Connie Nielsen, Denzel Washington, Derek Jacobi, Fred Hechinger, Joseph Quinn, Karim Alexander, Lior Raz, Mccann Rory, Paul Mescal, Pedro Pascal, Tim McInnerny