Télévision : 13 mars à 02:30-04:00 sur Canal +

film : drame

Après un début de relation idyllique, le couple de Marie et Simon connaît ses premiers problèmes. Les enfants et les emplois du temps chargés ont tout compliqué. Toujours amoureux, ils ne souhaitent en aucun cas divorcer. Pour ce faire, ils établissent une charte de bonne conduite stipulant les droits et les devoirs de chacun. Ce document, ils lui donnent un nom. Ce sera "la Charte universelle des droits du couple". Si, à première vue, ses clauses ne semblent pas trop difficiles à respecter, la réalité s'annonce toute autre. - Critique : Dans un impérissable tube des années 1990, Alain Souchon se demandait si on pouvait « ravoir à l’eau de Javel des sentiments/La blancheur qu’on croyait éternelle, avant ? ». Question rhétorique, qui continue pourtant d’obséder Marie et Simon, prototypes de bobos parisiens dont la vie de couple a été balayée par une tornade de couches et de réveils nocturnes. Survoltée tendance « attachiante », la jeune femme anime Point G, une émission de sexologie féministe sur une radio privée. Bonne pâte et buveur de thé, lui enseigne l’histoire du conflit israélo-palestinien dans une fac au bord du blocus. Elle est solaire ; il est lunaire. Ils s’aiment encore mais ne se supportent plus. Aucun (jeune) parent ne se permettrait de les juger. « Tout part en vrille, je vais pas tenir longtemps à ce rythme-là », soupire Simon, qui se coltine en sus une mère juive particulièrement gratinée (Ariane Ascaride, dans un savoureux contre-emploi) ne l’aidant pas à se sevrer d’un pathologique tropisme à évoquer la Shoah à tout bout de champ. Voilà longtemps qu’on n’avait pas autant ri devant un film français. La crudité et la vivacité des dialogues, l’incongruité des situations, la précision de la direction d’acteurs (jusqu’au moindre second rôle, dont une Jeanne Balibar délicieusement libérée), l’ironie constante, le désespoir en bandoulière… : il y a du Woody Allen (époque Maris et femmes) dans ce bijou de comédie pour adultes consentants. Après avoir fait ses débuts dans le documentaire à la Frederik Wiseman (Flics, 2007, Commissariat, 2009, coréalisés avec Virgil Vernier), Ilan Klipper opère un audacieux et réussi virage vers un cinéma populaire de qualité reposant sur l’alchimie parfaite entre le nounours Damien Bonnard et la tigresse Camille Chamoux, dont la vis comica n’avait jamais retenti à un tel niveau.

Année : 2022

Avec : Ariane Ascaride, Camille Chamoux, Damien Bonnard, Jean-Paul Bezzina, Jeanne Balibar, Laurent Poitrenaux, Lua Michel, Léonie Simaga, Quentin Dolmaire, Sabrina Seyvecou, Saul Michel, Sofian Khammes