Télévision : 9 mai 2023 à 13:35-15:10 sur Arte

téléfilm historique

Vivant à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire depuis le milieu des années 30, Max Jacob suit avec inquiétude les événements de la Seconde Guerre mondiale. En février 1944, en fin de matinée, il est arrêté par trois hommes de la Gestapo d'Orléans qui lui reprochent d'être un juif reconverti mais aussi homosexuel. Il est rapidement transféré au camp d'internement de Drancy. Jean Cocteau et Sacha Guitry tentent désespérément de faire jouer leurs relations. Mais les artistes du Tout-Paris de l'époque peinent à se mobiliser. C'est alors qu'une jeune femme, Alice, décide d'intervenir pour sauver Max de la déportation. Elle refuse de le voir disparaître, lui, le poète qui l'avait prise sous son aile alors qu'elle n'était qu'enfant... - Critique : Si les téléfilms français pèchent souvent par leur fadeur, leur manque d'intensité, Monsieur Max se distingue justement par sa flamme. Une ferveur qui confère au récit des derniers jours de Max Jacob la forme d'un sanglot. Gabriel Aghion suit avec empathie le martyre du poète juif converti au catholicisme, de son arrestation par la Gestapo à Saint-Benoît-sur-Loire, le 24 février 1944, à sa mort, le 5 mars, dans le camp de Drancy. Tenue de bout en bout, la note funèbre pourrait lasser, et la tonalité doloriste du téléfilm, agacer, si l'entreprise ne se distinguait par une réalisation à l'unisson. On pourra critiquer certains raccourcis historiques opérés par le scénario de Dan Frank. Emettre des réserves sur le manichéisme à l'oeuvre dans le traitement de Sacha Guitry et de Jean Cocteau, accusés ici de n'avoir pas agi comme il aurait fallu pour sauver leur ami. Mais, loin de s'enfermer dans le registre factuel de la reconstitution, la fiction atteint une autre dimension en s'accordant des libertés avec l'Histoire, qui lui permettent de creuser le thème de la solitude et de l'abandon. Ce qu'elle fait à travers le personnage imaginaire d'Alice, enfant de l'Assistance liée à Max Jacob à l'époque du ­Bateau-Lavoir, et qui, devenue grande, n'hésite pas à risquer sa vie en ­voulant le sauver. Face à Jean-Claude Brialy, émouvant dans son dernier grand rôle, Dominique Blanc incarne avec ardeur cette figure héroïque, note de lumière rehaussant l'obscurité de cette ode funèbre. — François Ekchajzer

De : Gabriel Aghion

Avec : Alexis Michalik, Boudjenah Nazim, Dominique Besnehard, Dominique Blanc, Emmanuel Leconte, Féodor Atkine, Guillaume Gallienne, Ilona Bachelier, Jean-Claude Brialy, Jean-Claude Dreyfus, Sibertin-Blanc Jean-Chrétien, Éric Naggar