Télévision : 6 juillet 2018 à 13:35-15:35 sur Arte

film : drame

Le portrait mystérieux d’une famille ébranlée par la révélation d’un secret. Une nouvelle réussite du réalisateur norvégien d’Oslo, 31 août. Critique : | Genre : famille à recomposer. Place à l’introspection et aux limbes : le portrait de famille selon le Norvégien Joachim Trier procède par volutes et tournoiements, selon une chronologie sinueuse. Le cinéaste alterne les points de vue de deux fils et de leurs parents. Il explore les songes et les souvenirs de chacun, y compris ceux de la mère, disparue quelques années auparavant, et qui était une photographe de guerre connue. Mais ce film doux et mélancolique dépasse les ­caractéristiques sociologiques (ça se passe dans une banlieue cossue de New York) pour capter un moment universel et déchirant. Celui où une famille se désagrège pour, un jour, se recomposer autrement. Le temps que chaque membre cesse d’être, aux yeux des autres, ce qu’il paraissait. Le fils aîné, brillant, parfait, laisse apercevoir l’effroi que lui inspire sa vie. La mère admirée cachait une dépression et s’est sans doute suicidée. On retrouve dans Back home la subtilité d’Oslo, 31 août, avec davantage de sophistication et, plus surprenant, de l’humour : on voit, par exemple, le père s’inventer un avatar virtuel pour rejoindre incognito son fils cadet dans l’univers d’un jeu vidéo… Etrangement, ce film cosmopolite (un réalisateur scandinave tournant en anglais avec un casting international, dont une star française, Isabelle Huppert) retrouve la saveur d’un certain cinéma américain indépendant et adulte, en train de disparaître : Terrence Malick dans sa veine la plus sobre, ou Gus Van Sant au temps de sa splendeur.

Année : 2015

Avec : Joachim Trier, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg, Isabelle Huppert, Devin Druid, David Strathairn, Amy Ryan, Rachel Brosnahan, Ruby Jerins, Ola Flottum, Joachim Trier, Eskil Vogt