Télévision : 4 octobre 2017 à 00:30-02:10 sur Canal +

film : drame

Cette fiction très documentée aborde avec beaucoup de justesse la radicalisation de jeunes Françaises. En dehors d'une petite maladresse de casting, un film fort et utile. - Critique :

Un jour, au petit matin, le Raid pénètre dans le pavillon de Catherine (Sandrine Bonnaire) et Samir (Zinedine Soualem) pour arrêter leur fille, Sonia, 17 ans. La jeune fille s'apprêtait à rejoindre le djihad en Syrie. Ailleurs, Mélanie rencontre un « prince » sur Facebook, pour lequel elle sera bientôt prête à tout, sans que sa mère ­(Clotilde Courau) se doute de rien... Après Les Héritiers, Marie-Castille Mention-Schaar revient sur le thème de l'adolescence avec un angle brûlant : le processus de radicalisation des jeunes filles françaises. La première qualité de ce film très docu­menté est de faire découvrir toutes les ficelles employées (surtout via Internet) pour enrôler les esprits en quête d'idéal — beaucoup de ces jeunes sont issus de la classe moyenne et ne con­naissent rien à l'islam. En témoigne cette séquence où Mélanie, « convertie », prétend être meilleure pratiquante que sa copine musulmane...

Quand les parents démunis se retrouvent dans le groupe de parole sur la déradicalisation animé par Dounia Bouzar, on peut rester dubi­tatif quant au choix de la réalisatrice de filmer, dans son propre rôle, la très médiatique et controversée créatrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI)... Mais tout le reste est d'une grande justesse : le quotidien d'une adolescente entre lycée et vie familiale, la perte de repères, l'exaltation. Et ce montage parallèle qui montre en même temps l'embrigadement de Mélanie et la souffrance de sa mère, alors qu'il est déjà trop tard... — Guillemette Odicino

Année : 2016

De : Marie-Castille Mention-Schaar

Avec : Noémie Merlant, Naomi Amarger, Sandrine Bonnaire, Zinedine Soualem, Clotilde Courau, Yvan Attal, Sofia Lesaffre, Ariane Ascaride, Agnès Régolo, Jeanne Cellard, Mourad Frarema, Yamina Meghraoui