Télévision : mardi 12 novembre à 10:06-11:57 sur Canal +
film : comédie dramatique
Réalisateur expérimenté, Simon se lance dans un nouveau projet : un film qui met en scène des ouvriers qui se battent pour empêcher la délocalisation de leur usine. Mais, alors que le tournage ne fait que commencer, Simon apprend une nouvelle qui le place dans une situation fort délicate. En effet, surpris de constater des modifications de dernière minute dans le scénario, deux des producteurs déclarent qu'ils retireront leurs fonds du projet si ces adaptations ne sont pas supprimées. Faute de voir leur demande satisfaite, la menace est vite mise à exécution. Sur le plateau, les conflits se multiplient. La vie privée de Simon n'est guère plus apaisée... - Critique : Il y eut Steven Spielberg enchaînant la même année (2018) deux films aussi radicalement différents que Pentagon Papers et Ready Player One, et il y a aujourd’hui Cédric Kahn qui, juste après son époustouflant Procès Goldman, propose une comédie sur le cinéma. Ou plutôt, vertigineuse gigogne, un film sur un film dans le film… dans le film. Un réalisateur (Denis Podalydès, délicieusement dépassé par les événements) apprend, dès le premier jour de tournage de sa « tragédie » sur le combat perdu d’avance des ouvriers d’une usine délocalisée face au « grand capital », que le gros studio qui le finance retire ses billes du projet. Ses représentants, deux jeunes loups, qui balancent avec cynisme que le public ne veut pas voir sur un écran les problèmes qu’il vit au quotidien, pensaient avoir investi, certes, dans un film social, mais avec un happy end. La faute au producteur de toujours du réalisateur incarné par… le réalisateur Xavier Beauvois, absolument formidable en vieux de la vieille un peu escroc, et très pirate dans sa manière de faire coûte que coûte du cinéma, cette « drogue dure ». Caprices et ego versus drames sociaux Pendant que ce dernier fait mine de chercher d’autres financements, le tournage continue vaille que vaille dans le froid et les décors d’une usine réellement désaffectée où les vrais ouvriers font office de figurants et de conseillers. L’acteur principal « bankable » pique des crises narcissiques, déguisées en réflexion sur le « bien du film », pour évincer sa partenaire : Jonathan Cohen, parfaitement insupportable et finalement attachant face à la lumineuse Souheila Yacoub. Et la directrice de production (Emmanuelle Bercot, décidément une de nos grandes comédiennes quand elle ne filme pas elle-même) essaie de tenir l’équipe à bout de bras. Pour alléger le budget, il faudrait faire des coupes sombres dans le scénario mais le réalisateur ne s’y résout pas. Il faudrait réduire le nombre de techniciens mais les chefs de poste refusent de sacrifier les salaires de leurs équipiers… Première mise en abyme donc : l’histoire, savoureusement scénarisée, d’un capitaine de navire qui prend l’eau en filmant une usine qui coule, avec un sens du détail, très authentique et souvent comique, sur les dessous d’un tournage. Si celui-ci devient la métaphore du sujet qu’il aborde, avec des séquences à la mise en scène fluide et gracieuse qui rendent perméables les frontières entre les deux combats, Cédric Kahn en profite, aussi, pour poser en douce une question épineuse, morale : en quoi le cinéma, monde d’argent, de caprices et d’ego, peut-il rendre compte avec une absolue vérité des drames sociaux ? La deuxième mise en abyme, elle, est inscrite dans le titre. Persuadé que le jeune type engagé pour réaliser le making of de son film l’a été par piston (« C’est le fils de qui ? »), le réalisateur le remplace par Joseph, un pizzaïolo du coin se rêvant metteur en scène, et lui demande un journal de bord filmé sans filtre, y compris quand il tente de reconquérir son épouse (Valérie Donzelli). Ou comment s’invitent dans le film du film d’autres images, intimes, sur les affres d’un cinéaste. Et là, Cédric Kahn émeut avec les souvenirs de ses débuts, ou révèle ses propres névroses ! Et c’est bien ce Joseph, incarné par le remarquable Stefan Crepon, talent montant, qui est le cœur, battant, confiant, de cette Nuit américaine en plein jour où un film n’est pas un train qui avance dans la nuit, mais un vaisseau qui surnage. Parce que Joseph est la relève. Un futur ouvrier du cinéma, qui ne fermera jamais.
Année : 2023
Avec : Denis Podalydès, Emmanuelle Bercot, Jonathan Cohen, Orlando Vauthier, Souheila Yacoub, Stefan Crepon, Thaïs Vauquières, Thomas Silberstein, Valérie Donzelli, Xavier Beauvois
Télévision : 5 novembre à 23:26-01:16 sur Canal +
film : comédie dramatique
Réalisateur expérimenté, Simon se lance dans un nouveau projet : un film qui met en scène des ouvriers qui se battent pour empêcher la délocalisation de leur usine. Mais, alors que le tournage ne fait que commencer, Simon apprend une nouvelle qui le place dans une situation fort délicate. En effet, surpris de constater des modifications de dernière minute dans le scénario, deux des producteurs déclarent qu'ils retireront leurs fonds du projet si ces adaptations ne sont pas supprimées. Faute de voir leur demande satisfaite, la menace est vite mise à exécution. Sur le plateau, les conflits se multiplient. La vie privée de Simon n'est guère plus apaisée... - Critique : Il y eut Steven Spielberg enchaînant la même année (2018) deux films aussi radicalement différents que Pentagon Papers et Ready Player One, et il y a aujourd’hui Cédric Kahn qui, juste après son époustouflant Procès Goldman, propose une comédie sur le cinéma. Ou plutôt, vertigineuse gigogne, un film sur un film dans le film… dans le film. Un réalisateur (Denis Podalydès, délicieusement dépassé par les événements) apprend, dès le premier jour de tournage de sa « tragédie » sur le combat perdu d’avance des ouvriers d’une usine délocalisée face au « grand capital », que le gros studio qui le finance retire ses billes du projet. Ses représentants, deux jeunes loups, qui balancent avec cynisme que le public ne veut pas voir sur un écran les problèmes qu’il vit au quotidien, pensaient avoir investi, certes, dans un film social, mais avec un happy end. La faute au producteur de toujours du réalisateur incarné par… le réalisateur Xavier Beauvois, absolument formidable en vieux de la vieille un peu escroc, et très pirate dans sa manière de faire coûte que coûte du cinéma, cette « drogue dure ». Caprices et ego versus drames sociaux Pendant que ce dernier fait mine de chercher d’autres financements, le tournage continue vaille que vaille dans le froid et les décors d’une usine réellement désaffectée où les vrais ouvriers font office de figurants et de conseillers. L’acteur principal « bankable » pique des crises narcissiques, déguisées en réflexion sur le « bien du film », pour évincer sa partenaire : Jonathan Cohen, parfaitement insupportable et finalement attachant face à la lumineuse Souheila Yacoub. Et la directrice de production (Emmanuelle Bercot, décidément une de nos grandes comédiennes quand elle ne filme pas elle-même) essaie de tenir l’équipe à bout de bras. Pour alléger le budget, il faudrait faire des coupes sombres dans le scénario mais le réalisateur ne s’y résout pas. Il faudrait réduire le nombre de techniciens mais les chefs de poste refusent de sacrifier les salaires de leurs équipiers… Première mise en abyme donc : l’histoire, savoureusement scénarisée, d’un capitaine de navire qui prend l’eau en filmant une usine qui coule, avec un sens du détail, très authentique et souvent comique, sur les dessous d’un tournage. Si celui-ci devient la métaphore du sujet qu’il aborde, avec des séquences à la mise en scène fluide et gracieuse qui rendent perméables les frontières entre les deux combats, Cédric Kahn en profite, aussi, pour poser en douce une question épineuse, morale : en quoi le cinéma, monde d’argent, de caprices et d’ego, peut-il rendre compte avec une absolue vérité des drames sociaux ? La deuxième mise en abyme, elle, est inscrite dans le titre. Persuadé que le jeune type engagé pour réaliser le making of de son film l’a été par piston (« C’est le fils de qui ? »), le réalisateur le remplace par Joseph, un pizzaïolo du coin se rêvant metteur en scène, et lui demande un journal de bord filmé sans filtre, y compris quand il tente de reconquérir son épouse (Valérie Donzelli). Ou comment s’invitent dans le film du film d’autres images, intimes, sur les affres d’un cinéaste. Et là, Cédric Kahn émeut avec les souvenirs de ses débuts, ou révèle ses propres névroses ! Et c’est bien ce Joseph, incarné par le remarquable Stefan Crepon, talent montant, qui est le cœur, battant, confiant, de cette Nuit américaine en plein jour où un film n’est pas un train qui avance dans la nuit, mais un vaisseau qui surnage. Parce que Joseph est la relève. Un futur ouvrier du cinéma, qui ne fermera jamais.
Année : 2023
Avec : Denis Podalydès, Emmanuelle Bercot, Jonathan Cohen, Orlando Vauthier, Souheila Yacoub, Stefan Crepon, Thaïs Vauquières, Thomas Silberstein, Valérie Donzelli, Xavier Beauvois
Télévision : 29 octobre à 00:04-01:55 sur Canal +
film : comédie dramatique
Réalisateur expérimenté, Simon se lance dans un nouveau projet : un film qui met en scène des ouvriers qui se battent pour empêcher la délocalisation de leur usine. Mais, alors que le tournage ne fait que commencer, Simon apprend une nouvelle qui le place dans une situation fort délicate. En effet, surpris de constater des modifications de dernière minute dans le scénario, deux des producteurs déclarent qu'ils retireront leurs fonds du projet si ces adaptations ne sont pas supprimées. Faute de voir leur demande satisfaite, la menace est vite mise à exécution. Sur le plateau, les conflits se multiplient. La vie privée de Simon n'est guère plus apaisée... - Critique : Il y eut Steven Spielberg enchaînant la même année (2018) deux films aussi radicalement différents que Pentagon Papers et Ready Player One, et il y a aujourd’hui Cédric Kahn qui, juste après son époustouflant Procès Goldman, propose une comédie sur le cinéma. Ou plutôt, vertigineuse gigogne, un film sur un film dans le film… dans le film. Un réalisateur (Denis Podalydès, délicieusement dépassé par les événements) apprend, dès le premier jour de tournage de sa « tragédie » sur le combat perdu d’avance des ouvriers d’une usine délocalisée face au « grand capital », que le gros studio qui le finance retire ses billes du projet. Ses représentants, deux jeunes loups, qui balancent avec cynisme que le public ne veut pas voir sur un écran les problèmes qu’il vit au quotidien, pensaient avoir investi, certes, dans un film social, mais avec un happy end. La faute au producteur de toujours du réalisateur incarné par… le réalisateur Xavier Beauvois, absolument formidable en vieux de la vieille un peu escroc, et très pirate dans sa manière de faire coûte que coûte du cinéma, cette « drogue dure ». Caprices et ego versus drames sociaux Pendant que ce dernier fait mine de chercher d’autres financements, le tournage continue vaille que vaille dans le froid et les décors d’une usine réellement désaffectée où les vrais ouvriers font office de figurants et de conseillers. L’acteur principal « bankable » pique des crises narcissiques, déguisées en réflexion sur le « bien du film », pour évincer sa partenaire : Jonathan Cohen, parfaitement insupportable et finalement attachant face à la lumineuse Souheila Yacoub. Et la directrice de production (Emmanuelle Bercot, décidément une de nos grandes comédiennes quand elle ne filme pas elle-même) essaie de tenir l’équipe à bout de bras. Pour alléger le budget, il faudrait faire des coupes sombres dans le scénario mais le réalisateur ne s’y résout pas. Il faudrait réduire le nombre de techniciens mais les chefs de poste refusent de sacrifier les salaires de leurs équipiers… Première mise en abyme donc : l’histoire, savoureusement scénarisée, d’un capitaine de navire qui prend l’eau en filmant une usine qui coule, avec un sens du détail, très authentique et souvent comique, sur les dessous d’un tournage. Si celui-ci devient la métaphore du sujet qu’il aborde, avec des séquences à la mise en scène fluide et gracieuse qui rendent perméables les frontières entre les deux combats, Cédric Kahn en profite, aussi, pour poser en douce une question épineuse, morale : en quoi le cinéma, monde d’argent, de caprices et d’ego, peut-il rendre compte avec une absolue vérité des drames sociaux ? La deuxième mise en abyme, elle, est inscrite dans le titre. Persuadé que le jeune type engagé pour réaliser le making of de son film l’a été par piston (« C’est le fils de qui ? »), le réalisateur le remplace par Joseph, un pizzaïolo du coin se rêvant metteur en scène, et lui demande un journal de bord filmé sans filtre, y compris quand il tente de reconquérir son épouse (Valérie Donzelli). Ou comment s’invitent dans le film du film d’autres images, intimes, sur les affres d’un cinéaste. Et là, Cédric Kahn émeut avec les souvenirs de ses débuts, ou révèle ses propres névroses ! Et c’est bien ce Joseph, incarné par le remarquable Stefan Crepon, talent montant, qui est le cœur, battant, confiant, de cette Nuit américaine en plein jour où un film n’est pas un train qui avance dans la nuit, mais un vaisseau qui surnage. Parce que Joseph est la relève. Un futur ouvrier du cinéma, qui ne fermera jamais.
Année : 2023
Avec : Denis Podalydès, Emmanuelle Bercot, Jonathan Cohen, Orlando Vauthier, Souheila Yacoub, Stefan Crepon, Thaïs Vauquières, Thomas Silberstein, Valérie Donzelli, Xavier Beauvois
Télévision : 28 octobre à 23:55-01:46 sur Canal +
film : comédie dramatique
Réalisateur expérimenté, Simon se lance dans un nouveau projet : un film qui met en scène des ouvriers qui se battent pour empêcher la délocalisation de leur usine. Mais, alors que le tournage ne fait que commencer, Simon apprend une nouvelle qui le place dans une situation fort délicate. En effet, surpris de constater des modifications de dernière minute dans le scénario, deux des producteurs déclarent qu'ils retireront leurs fonds du projet si ces adaptations ne sont pas supprimées. Faute de voir leur demande satisfaite, la menace est vite mise à exécution. Sur le plateau, les conflits se multiplient. La vie privée de Simon n'est guère plus apaisée... - Critique : Il y eut Steven Spielberg enchaînant la même année (2018) deux films aussi radicalement différents que Pentagon Papers et Ready Player One, et il y a aujourd’hui Cédric Kahn qui, juste après son époustouflant Procès Goldman, propose une comédie sur le cinéma. Ou plutôt, vertigineuse gigogne, un film sur un film dans le film… dans le film. Un réalisateur (Denis Podalydès, délicieusement dépassé par les événements) apprend, dès le premier jour de tournage de sa « tragédie » sur le combat perdu d’avance des ouvriers d’une usine délocalisée face au « grand capital », que le gros studio qui le finance retire ses billes du projet. Ses représentants, deux jeunes loups, qui balancent avec cynisme que le public ne veut pas voir sur un écran les problèmes qu’il vit au quotidien, pensaient avoir investi, certes, dans un film social, mais avec un happy end. La faute au producteur de toujours du réalisateur incarné par… le réalisateur Xavier Beauvois, absolument formidable en vieux de la vieille un peu escroc, et très pirate dans sa manière de faire coûte que coûte du cinéma, cette « drogue dure ». Caprices et ego versus drames sociaux Pendant que ce dernier fait mine de chercher d’autres financements, le tournage continue vaille que vaille dans le froid et les décors d’une usine réellement désaffectée où les vrais ouvriers font office de figurants et de conseillers. L’acteur principal « bankable » pique des crises narcissiques, déguisées en réflexion sur le « bien du film », pour évincer sa partenaire : Jonathan Cohen, parfaitement insupportable et finalement attachant face à la lumineuse Souheila Yacoub. Et la directrice de production (Emmanuelle Bercot, décidément une de nos grandes comédiennes quand elle ne filme pas elle-même) essaie de tenir l’équipe à bout de bras. Pour alléger le budget, il faudrait faire des coupes sombres dans le scénario mais le réalisateur ne s’y résout pas. Il faudrait réduire le nombre de techniciens mais les chefs de poste refusent de sacrifier les salaires de leurs équipiers… Première mise en abyme donc : l’histoire, savoureusement scénarisée, d’un capitaine de navire qui prend l’eau en filmant une usine qui coule, avec un sens du détail, très authentique et souvent comique, sur les dessous d’un tournage. Si celui-ci devient la métaphore du sujet qu’il aborde, avec des séquences à la mise en scène fluide et gracieuse qui rendent perméables les frontières entre les deux combats, Cédric Kahn en profite, aussi, pour poser en douce une question épineuse, morale : en quoi le cinéma, monde d’argent, de caprices et d’ego, peut-il rendre compte avec une absolue vérité des drames sociaux ? La deuxième mise en abyme, elle, est inscrite dans le titre. Persuadé que le jeune type engagé pour réaliser le making of de son film l’a été par piston (« C’est le fils de qui ? »), le réalisateur le remplace par Joseph, un pizzaïolo du coin se rêvant metteur en scène, et lui demande un journal de bord filmé sans filtre, y compris quand il tente de reconquérir son épouse (Valérie Donzelli). Ou comment s’invitent dans le film du film d’autres images, intimes, sur les affres d’un cinéaste. Et là, Cédric Kahn émeut avec les souvenirs de ses débuts, ou révèle ses propres névroses ! Et c’est bien ce Joseph, incarné par le remarquable Stefan Crepon, talent montant, qui est le cœur, battant, confiant, de cette Nuit américaine en plein jour où un film n’est pas un train qui avance dans la nuit, mais un vaisseau qui surnage. Parce que Joseph est la relève. Un futur ouvrier du cinéma, qui ne fermera jamais.
Année : 2023
Avec : Denis Podalydès, Emmanuelle Bercot, Jonathan Cohen, Orlando Vauthier, Souheila Yacoub, Stefan Crepon, Thaïs Vauquières, Thomas Silberstein, Valérie Donzelli, Xavier Beauvois