Sacha Bourdo : passages TV

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Mardi dernier
 

Le Livre des solutions

Télévision : 16 avril à 10:18-11:59 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Les parfums

Télévision : 8 avril à 21:10-22:51 sur France 3

film : comédie

Guillaume Favre est chauffeur de maître, désespérément en quête d'un nouveau contrat. Aussi, lorsqu'on lui propose de travailler pour Anne Walberg, il n'hésite pas un instant, ignorant encore à qui il va avoir affaire. Ancien grand nom de la parfumerie, celle-ci est un "nez" exceptionnel mais une femme particulièrement hautaine et capricieuse. Guillaume, cependant, ne se laisse pas faire. Contre toute attente, Anne se prend d'affection pour ce homme qui ose lui tenir tête et le garde à son service. Peu à peu, ces deux âmes solitaires apprennent à se connaître et se découvrent des points communs... - Critique : Comme il y eut Miss Daisy et son chauffeur, cette comédie française pourrait être sous-titrée « Miss Devos et son chauffeur ». Car l’héroïne incarnée par Emmanuelle Devos s’y fait sans cesse véhiculer, entre son domicile et ses divers lieux de travail, par le même homme dûment rémunéré. Elle crée des parfums pour des industriels. Il (Grégory Montel) la transporte et supporte son arrogance désabusée. Mais derrière ce présent un peu morose, il y a une vie antérieure pour elle — elle fut un nez recherché par les plus grands parfumeurs du monde, avant une éclipse mystérieuse. De son côté, le chauffeur aspire à un second souffle dans l’ombre de la diva. Entre autres qualités, l’horizon du récit ne se laisse pas si facilement deviner, car le sujet est plutôt rare à l’écran : la naissance d’une affinité élective fondée sur le travail, et non sur une attirance amoureuse. Les fragrances rencontrées ou à inventer donnent aux deux personnages, d’abord antagonistes, un monde à partager. Dans les intrigues secondaires, sensiblerie et maladresses guettent parfois. Mais l’important reste la captivante présence-absence d’Emmanuelle Devos, sobre et subtile dans sa façon de flirter (ou de le laisser croire) avec l’autoportrait au sein d’une autre industrie que la parfumerie : le cinéma.

Année : 2019

Avec : Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Irina Solano, Jeanne Arènes, Lisa Perrio, Olivier Broche, Paul Jeanson, Pauline Moulène, Sacha Bourdo, Sergi López, Zélie Rixhon

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 6 avril à 22:30-00:11 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz

Récemment en avril
 

Le Livre des solutions

Télévision : 5 avril à 16:39-18:19 sur Canal +

film : comédie dramatique

Après la décision de sa production d'arrêter le tournage de son film, Marc, un réalisateur, décide de se rendre avec toute son équipe chez sa tante Denise, dans les Cévennes, où il espère pouvoir terminer le tournage. Très inspiré, il se lance dans l'écriture d'un livre particulier, le "Livre des solutions" qui lui tenait à coeur depuis longtemps, mais qu'il avait dû interrompre au titre faute d'inspiration. A présent, les idées fusent dans sa tête, et il veut toutes les intégrer à l'ouvrage. Le livre propose des conseils pratiques pour résoudre tous les problèmes, ce qui lui serait utile dans sa situation. - Critique : Au départ, la seule solution, c’est la fuite. Marc, cinéaste connu car il a « tourné une pub avec George Clooney », s’échappe de la réunion où de gros investisseurs lui annoncent n’avoir rien compris à la première mouture de son prochain film. Même son producteur de toujours — « le traître ! » — se range du côté de l’ennemi. Mise en place du « plan B » : aidé de sa monteuse et de sa directrice de production, Marc embarque ses images et son matériel de montage, direction les Cévennes, dans la maison en pleine campagne de sa tante Denise. Une fois au vert, ce bipolaire qui se sent « triste le matin et manipulé l’après-midi » préfère obéir à la moindre idée farfelue qui lui traverse l’esprit (il y a de quoi faire, jour et nuit) pour éviter de visionner son film, en retarder l’aboutissement. Il se lance dans la rédaction d’un guide pratique de la création, use et abuse de la patience de sa petite équipe en mettant en œuvre la parenthèse qui suit son premier précepte, « Démarre ton projet (fais ce que tu veux) », avec, entre autres, l’achat d’une maison en ruine, le remontage de son film à l’envers et une double fixette sur Sting et le PDG de l’enseigne Super U ! Autoportrait aussi narcissique qu’attendrissant L’autofiction est un genre cinématographique en soi, avec de grands noms, ces derniers temps, qui sont repartis à l’enfance de leur art (Steven Spielberg, James Gray) ou ont revendiqué leur éternelle jeunesse (Nanni Moretti). Michel Gondry, évidemment, fabrique un sous-genre rien qu’à lui : l’autoportrait grinçant, aussi narcissique qu’attendrissant, entre angoisse existentielle la plus noire et superbes copeaux de fantaisie. Avec Gondry, inutile de remonter à la source de l’enfance, puisqu’il ne l’a jamais quittée, comme en témoigne une voix off pleine d’autodérision où Marc désamorce ses colères d’enfant gâté et ses excès de vanité de grand créateur. Chaque détail compte quand on est génial ou complètement timbré (est-ce la même chose ?) : un panneau routier qui indique le nom d’un bled extrêmement approprié pour prendre du recul — « Trèves 11 kilomètres » — comme un simple trou qui transforme une feuille d’arbre en monocle ou en objectif photographique naturel. Le film regorge, ainsi, de trouvailles maniaques et dépressives, à l’image de son héros. Pour un tel projet miroir, il fallait un interprète hors norme, un alter ego qui, lui aussi, embrasse séduction gamine, survoltage colérique et zones de dépression. Pierre Niney, regard fixe ou totalement allumé par l’inspiration, se fond, à merveille, dans cet emploi de double de Gondry, hurlant à la mort « Du scooooootch !!!!!! », pleurant sous la pluie ou dirigeant un orchestre, sans partition, juste avec les mouvements de son corps gracile et nerveux. Il est hilarant, il est à gifler, il est formidable. Autour de lui, compréhensives ou consternées, Blanche Gardin et Frankie Wallach sont parfaites en alliées quasiment inusables. Et puis il y a Françoise Lebrun : quelle douce idée de la part du cinéaste d’avoir choisi pour incarner sa (vraie) tante chérie cette comédienne devenue un tel corps de douceur, bien des années après sa collaboration avec Jean Eustache. La fin ? Une autre manière, pilule naturelle du bonheur, d’engendrer, et une toute dernière image, qui pourrait lier Michel Gondry à Quentin Dupieux, démontrant à quel point un artiste, aussi difficile soit-il, finit par se consumer. Par se dissoudre dans son œuvre.

Année : 2023

Avec : Blanche Gardin, Camille Rutherford, Christian Prat, Dominique Valadié, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, Martin Alex, Mourad Boudaoud, Pierre Niney, Sacha Bourdo, Sting, Vincent Elbaz