Meihuizi Zeng : passages TV et dernières sorties DVD/Blu-ray sur Evernext

Récemment en juin

Moneyboys

Télévision : 28 juin à 00:20-02:15 sur Arte

film : drame

Depuis toujours, Fei rêve de quitter son petit village isolé de la campagne chinoise pour aller s'installer dans une des métropoles environnantes. Fei y parvient enfin, mais pas comme il l'espérait. Son père mourant compte sur lui pour entretenir une famille désormais dépendante de ses revenus. Face au mur, le jeune homme trouve rapidement un moyen de gagner beaucoup d'argent, mais il le fera au détriment de sa dignité et, surtout, de son corps. Pressé par une connaissance, Fei décide de vendre ses services à des hommes plus ou moins fortunés, au grand dam des rares personnes qui lui déconseillent de suivre cette voie dangereuse... - Critique : « Si tu vends ton corps, tout le monde te méprisera. » Fei, un Chinois de 20 ans, se prostitue à Pékin afin de subvenir aux besoins de sa famille, qui, dans son village reculé, ignore comment il gagne de l’argent. À la ville, il a aussi trouvé le grand amour en la personne d’un autre travailleur du sexe, plus aguerri. Ce premier long métrage de C.B. Yi, Chinois immigré en Autriche en 1994 et formé par Michael Haneke à l’Académie du film de Vienne, frappe par sa beauté aiguë et caressante, quelque part entre le Téchiné de J’embrasse pas et les premiers films de Tsai Ming-liang et de Hou Hsiao-hsien — à cause de la censure, Moneyboys a été tourné à Taïwan. Loin du film à thèse, l’auteur-réalisateur donne une texture romanesque au destin de Fei, sur plusieurs années, et il trouve en son jeune interprète Kai Ko un visage et une chair de cinéma délicatement mélancoliques, comme détachés des douleurs et des joies. À la violence de la police et de certains clients, le film oppose un romantisme langoureux et complice. Avec des cadrages superbes, des à-plats de couleur contrastés — éclats pop des lumières de la ville contre pastels sombres de l’horizon rural —, le cinéaste fait de Fei le centre mouvant de désirs et de fraternités dans une communauté de jeunes hommes perdus entre sentiments et commerce. Tout est tragique et doux… La mise en scène, aussi précise qu’atmosphérique, révèle les vertiges et les mirages de l’exode rural dans une Chine qui se modernise tout en maintenant des tabous quant à la prostitution et à l’homosexualité. Un film subtilement bouleversant sur la honte, l’estime de soi et le droit au bonheur.

Année : 2021

Avec : Daphne Low, I-Hsiung Lin, J C Lin, Kai Ko, Meihuizi Zeng, Mu Chen, Qiheng Sun, Teng-Hui Huang, Yan-Ze Lu, Yufan Bai

Antérieurement en 2023

Le Lac aux oies sauvages - Blu-ray

DVD/Blu-ray : 2 mai 2023

Editeur : Spectrum Films

Année : 2019

De : Diao Yi&039 nan

Avec : Hu Ge, Kwei Lun-Mei, Liao Fan, Wan Regina, Yang Shuju, Qi Dao, Hua Hua, Huang Jue, Yan Ge, Meihuizi Zeng, Zhang Yicong

Antérieurement en 2023

Les fleurs amères

Télévision : 19 janvier 2023 à 00:10-01:45 sur Arte

film : drame

Lina, une jeune Chinoise ambitieuse, laisse son époux et leur fils de 10 ans au pays pour se rendre à Paris, dans l'espoir de leur construire un avenir meilleur. Pourtant, dès son arrivée en France, la jeune femme comprend que la réalité est bien loin de ce qu'elle avait imaginé. Elle s'enferme dans le mensonge, afin de ne pas perdre la face et admettre son échec. Mais avant tout, elle a désespérément envie de croire en son rêve d'offrir une vie confortable à sa famille... - Critique : Lina laisse son mari et son petit garçon en Chine pour émigrer en Europe. Objectif : décrocher un bon travail et un bon salaire pour financer la construction d’une maison au pays. Mais en France, la jeune femme, sans permis de séjour, se fait exploiter par ses compatriotes. Pour mieux gagner sa vie, elle devient prostituée, sans l’avouer à sa famille… Le réalisateur a une solide expérience de documentariste. D’où son habileté à filmer sur le vif et avec fluidité ses personnages dans les rues du 13ᵉ arrondissement de Paris, à créer, aussi, de belles scènes de groupe qui sonnent toujours juste. Très convaincant pendant une heure, le film perd, hélas, de sa force dans la dernière partie, plus ouvertement fictionnelle et plus mélo, quand Lina retourne dans sa région natale de Dongbei et doit assumer les conséquences de ses mensonges.

Année : 2017

Avec : Gaowei Qu, Geng Le, Lizhe Fan, Meihuizi Zeng, Mirhosseini Sâm, Wang Xi, Xi Qi

Antérieurement en 2022

Le lac aux oies sauvages

Télévision : 17 octobre 2022 à 22:50-00:40 sur Arte

film policier

Sous un torrent de pluie, Zhou, un chef de gang chinois en fuite, rencontre Aiai Liu, une prostituée aux cheveux courts qui vient le voir à la demande de son épouse. Lors d'un rassemblement de gangsters qui a dégénéré en fusillade, il a tué un policier. Sa tête est maintenant mise à prix. Les forces de l'ordre comme les malfrats le poursuivent pour l'arrêter. La récompense est tellement élevée qu'il envisage lui-même de se rendre, avec la complicité d'Aiai. Dans leur plan, cette dernière le dénonce à la police, touche la récompense, qu'elle reverse en partie à l'épouse de Zhou et s'en sert également pour changer de vie... - Critique : Black Coal, le précédent film de Diao Yinan, racontait une sombre enquête. L’obscurité, têtue, s’impose à nouveau dans celui-ci, aux trois quarts plongé dans un univers nocturne, pluvieux, poisseux. Sur un quai de gare, sous un déluge crépitant, un homme amoché reste caché derrière un pilier. Une femme aux cheveux courts s’approche, lui demande du feu. Elle lui annonce qu’elle vient à la place de sa compagne. Lui se méfie. Après plusieurs flash-back, on en sait davantage : l’homme est un chef de gang traqué à la fois par une bande rivale et par la police. Elle est une prostituée (de celles que l’on surnomme, curieusement, « baigneuses »), prête à tout pour échapper à son triste sort… Il faut parfois s’accrocher car l’intrigue est tortueuse. On traverse un pays envahi de poubelles, gangrené par le mal, le vice et le pouvoir. On sillonne des bas-fonds dédaléens et un zoo, on dérive sur l’eau. Le Lac aux oies sauvages est une vaste partie de cache-cache mortel, portée par une mise en scène virtuose. Le cinéaste synchronise des ballets, des mouvements de caméra opératiques, des jeux de couleurs, d’ombres et de lumières expressionnistes. On devine un hommage aux maîtres américains (Orson Welles), mais qui s’inscrit dans la lignée du meilleur cinéma asiatique, de Tsui Hark à Johnnie To.

Année : 2019

De : Yi'nan Diao

Avec : Dao Qi, Fan Liao, Ge Hu, Jue Huang, Lun Mei Kwei, Meihuizi Zeng, Regina Wan, Yongzhong Chen, Zhang Yicong