Litzenburger Meresia : passages TV

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Récemment en mai
 

Petite nature

Télévision : 17 mai à 21:05-22:37 sur France 4

film : drame

A Forbach, cité minière située sur la frontière franco-allemande, Johnny, 10 ans, subit une existence agitée, rythmée par les excès de sa mère célibataire qui enchaîne les relations sans lendemain, suscitant critiques et moqueries au quartier où ils vivent. En manque de repères, le garçon finit par prendre en exemple le professeur Adamski, nouveau venu dans son établissement scolaire, et qui semble involontairement le prendre sous son aile. Auprès de ce jeune instituteur pédagogue, motivé et souriant, Johnny reprend très rapidement du poil de la bête, retrouve le moral, et il parvient enfin à s'imaginer un avenir plus radieux... - Critique : Johnny, 10 ans, est comme un petit homme. Il s’occupe de sa petite sœur, l’habille le matin avant d’aller à l’école. À la maison, la jeune mère picole pas mal et n’est pas toujours en forme. Le père ? Parti. Il y a juste des amants de passage. Alors Johnny doit faire face. Il se débrouille, il a du répondant, il est futé. Son nouveau professeur des écoles, le dynamique et stimulant monsieur Adamski, remarque vite les capacités de cet enfant frêle aux cheveux longs, archange blond. Johnny est un petit homme, mais sans avoir du tout le profil du gros dur. Sa mère, du genre à cogner facilement, y compris sur lui, le lui reproche : « Tu vas arrêter d’être fragile comme ça ! » Elle l’incite à être plus viril, à se battre si besoin. Elle a du mal avec sa différence. Cette différence, il ne va cesser de la faire connaître. En tâtonnant, en l’exprimant avec force, dans un mélange d’ingénuité et de lucidité. Au fil des cours, Johnny est de plus en plus fasciné par ce monsieur Adamski, qui lui apporte un cadre et du savoir. La fascination devient attirance, désir sexuel. Ce n’est pas rien. Samuel Theis, coauteur de Party Girl (2012), connaît le poids du tabou sur ce sujet — la libido chez l’enfant, au seuil de l’adolescence. Il l’affronte de manière sensible et responsable, avec d’autant plus de sagacité qu’il associe clairement cette libido à un désir d’émancipation sociale. Johnny étouffe et ne supporte plus la trivialité de son milieu défavorisé. Marre de cette cité de Forbach, marre de la malbouffe. Assoiffé de savoir et de culture, il aimerait plus tard avoir un métier estimable, pas indigne comme celui de sa mère, dit-il. De la dignité, le film n’en manque justement jamais. Sa vigueur est toujours synonyme de délicatesse et se traduit par un refus de noircir les situations. Ni misérabilisme ni angélisme ici. Des épreuves, des moments difficiles, Johnny en traverse pourtant. Mais le réalisateur choisit de tirer les situations vers le haut. Il n’incrimine personne. Ni le professeur, qui réagit durement mais avec responsabilité, aux avances de Johnny. Ni la mère, qui s’y prend mal parfois, mais qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Cette mère pugnace, qui sait être aimante, joyeuse, est la première à reconnaître que son fils est « la tête de la famille ». Il faut saluer Mélissa Olexa, comédienne non professionnelle, qui touche juste, dans l’agressivité comme dans la tendresse. Et bien sûr, il y a Aliocha Reinert, qui crève l’écran, dans un rôle périlleux, en portant une large part du film sur ses épaules. Il impressionne la pellicule, en couvrant une large gamme de jeu, de la gêne au numéro de séduction, de l’émerveillement à la colère hargneuse. Ce sont toutes ces facettes qui font décoller le film du naturalisme brut, en lui donnant son éclat miroitant, dansant même. Une jolie séquence en résume assez bien l’état d’esprit. Johnny est avec sa petite sœur, ils se promènent avec le chien dans un bout de campagne, non loin de la cité. Tous deux font semblant de fumer, devisant de choses et d’autres, en imitant des mères très chics. Image ludique et surtout solaire : une autre vie reste possible.

Année : 2021

Avec : Abdel Benchendikh, Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Danièle Dalhem, Ilario Gallo, Izïa Higelin, Jade Schwartz, Litzenburger Meresia, Maïa Quesemand, Melissa Olexa, Romane Esch, Samuel Theis

Récemment en mai
 

Petite nature

Télévision : 17 mai à 21:00-22:31 sur France 4

film : drame

A Forbach, cité minière située sur la frontière franco-allemande, Johnny, 10 ans, subit une existence agitée, rythmée par les excès de sa mère célibataire qui enchaîne les relations sans lendemain, suscitant critiques et moqueries au quartier où ils vivent. En manque de repères, le garçon finit par prendre en exemple le professeur Adamski, nouveau venu dans son établissement scolaire, et qui semble involontairement le prendre sous son aile. Auprès de ce jeune instituteur pédagogue, motivé et souriant, Johnny reprend très rapidement du poil de la bête, retrouve le moral, et il parvient enfin à s'imaginer un avenir plus radieux... - Critique : Johnny, 10 ans, est comme un petit homme. Il s’occupe de sa petite sœur, l’habille le matin avant d’aller à l’école. À la maison, la jeune mère picole pas mal et n’est pas toujours en forme. Le père ? Parti. Il y a juste des amants de passage. Alors Johnny doit faire face. Il se débrouille, il a du répondant, il est futé. Son nouveau professeur des écoles, le dynamique et stimulant monsieur Adamski, remarque vite les capacités de cet enfant frêle aux cheveux longs, archange blond. Johnny est un petit homme, mais sans avoir du tout le profil du gros dur. Sa mère, du genre à cogner facilement, y compris sur lui, le lui reproche : « Tu vas arrêter d’être fragile comme ça ! » Elle l’incite à être plus viril, à se battre si besoin. Elle a du mal avec sa différence. Cette différence, il ne va cesser de la faire connaître. En tâtonnant, en l’exprimant avec force, dans un mélange d’ingénuité et de lucidité. Au fil des cours, Johnny est de plus en plus fasciné par ce monsieur Adamski, qui lui apporte un cadre et du savoir. La fascination devient attirance, désir sexuel. Ce n’est pas rien. Samuel Theis, coauteur de Party Girl (2012), connaît le poids du tabou sur ce sujet — la libido chez l’enfant, au seuil de l’adolescence. Il l’affronte de manière sensible et responsable, avec d’autant plus de sagacité qu’il associe clairement cette libido à un désir d’émancipation sociale. Johnny étouffe et ne supporte plus la trivialité de son milieu défavorisé. Marre de cette cité de Forbach, marre de la malbouffe. Assoiffé de savoir et de culture, il aimerait plus tard avoir un métier estimable, pas indigne comme celui de sa mère, dit-il. De la dignité, le film n’en manque justement jamais. Sa vigueur est toujours synonyme de délicatesse et se traduit par un refus de noircir les situations. Ni misérabilisme ni angélisme ici. Des épreuves, des moments difficiles, Johnny en traverse pourtant. Mais le réalisateur choisit de tirer les situations vers le haut. Il n’incrimine personne. Ni le professeur, qui réagit durement mais avec responsabilité, aux avances de Johnny. Ni la mère, qui s’y prend mal parfois, mais qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Cette mère pugnace, qui sait être aimante, joyeuse, est la première à reconnaître que son fils est « la tête de la famille ». Il faut saluer Mélissa Olexa, comédienne non professionnelle, qui touche juste, dans l’agressivité comme dans la tendresse. Et bien sûr, il y a Aliocha Reinert, qui crève l’écran, dans un rôle périlleux, en portant une large part du film sur ses épaules. Il impressionne la pellicule, en couvrant une large gamme de jeu, de la gêne au numéro de séduction, de l’émerveillement à la colère hargneuse. Ce sont toutes ces facettes qui font décoller le film du naturalisme brut, en lui donnant son éclat miroitant, dansant même. Une jolie séquence en résume assez bien l’état d’esprit. Johnny est avec sa petite sœur, ils se promènent avec le chien dans un bout de campagne, non loin de la cité. Tous deux font semblant de fumer, devisant de choses et d’autres, en imitant des mères très chics. Image ludique et surtout solaire : une autre vie reste possible.

Année : 2021

Avec : Abdel Benchendikh, Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Danièle Dalhem, Ilario Gallo, Izïa Higelin, Jade Schwartz, Litzenburger Meresia, Maïa Quesemand, Melissa Olexa, Romane Esch, Samuel Theis