Laura Morante : passages TV

Créez gratuitement votre compte Evernext pour être averti de toutes les actualités de Laura Morante.

Créer mon compte

Après-demain
 

La chambre du fils

Télévision : lundi 29 juillet à 20:55-22:35 sur Arte

film : drame

A Ancône, dans le Nord de l'Italie. Giovanni, un psychanalyste, vit des jours heureux auprès de sa famille. Sincèrement désireux d'aider les autres, Giovanni est un thérapeute attentif même si certains lui reprochent son apparente froideur. Un dimanche, alors qu'il a prévu de faire du jogging avec son fils Andrea, il reçoit un coup de fil d'un patient mal en point, qui le supplie de venir le voir. Or, finalement parti faire de la plongée avec des amis, Andrea meurt après s'être perdu dans une grotte sous-marine. Rongé par la douleur et la culpabilité, Giovanni s'en prend à son entourage, à ses patients, et se brouille avec son épouse Paola. Quelques semaines après le drame, celle-ci trouve une lettre adressée à son fils et écrite par une certaine Arianna, que le garçon avait apparemment rencontrée l'été précédent... - Critique : C’est une famille unie, comme on dit, jusqu’à l’irruption d’une tragédie : la mort accidentelle du fils. Ce moment fatidique est retardé, différé le plus loin possible, jusqu’au mitan exact du film. Or, tout se passe comme si l’avant contenait l’après, comme si des signes imperceptibles d’alerte, de drame imminent se glissaient insidieusement. Qui sait si cet « avant » n’est pas un long flash-back ? Celui d’un père hanté par un sentiment de culpabilité et taraudé par le besoin de faire défiler les jours anciens, de revenir en arrière pour tenter de déjouer le destin. Il semble en tout cas que ces images d’avant, faussement neutres, aient une couleur de songe menaçant. On le réalise après coup (ou à la seconde vision, qui produit une tension recommencée). C’est aussi tout le film qui veut ça : rendre compte d’un rapport totalement perturbé, fracturé, au temps, à la paternité comme à la filiation. Simplicité, justesse, rigueur. Modeste dans son ambition, clairement délimitée et ne reculant pas devant les scènes incontournables (la mise en bière éclipse mille scènes d’enterrement vues ailleurs), la réalisation de Moretti s’attache à des détails concrets qui font la différence. C’est bouleversant, mais sans pathos, la retenue et la pudeur attestant toujours un regard personnel. Le film donne même un incroyable sentiment d’harmonie et de fluidité. Les déplacements du père dans l’appartement, sa manière de l’arpenter, de caresser au passage les murs du bout des doigts, d’ouvrir de manière princière une à une les portes en quête d’espace comme pour sortir de chez lui (ou de lui-même) possèdent une vertu apaisante, qui se confirme dans le mouvement final, ample et étoilé, magnifique symbolique du travail de deuil.

Année : 2001

Avec : Claudia Della, De Paolo, Giuseppe Sanfelice, Jasmine Trinca, Laura Morante, Nanni Moretti, Petrocelli Antonio, Renato Scarpa, Roberto Nobile, Silvio Orlando, Sofia Vigliar, Stefano Accorsi