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Dimanche dernier
 

4 mariages et un enterrement

Télévision : 14 avril à 13:30-15:25 sur Arte

film : comédie sentimentale

A 32 ans, Charles, un jeune séducteur qui a eu un grand nombre de conquêtes dans sa vie, sourire éclatant et mèche avantageuse, a atteint l'âge où tous ses amis se marient. Inévitablement, il se retrouve garçon d'honneur et doit affronter la cohorte de ses anciennes conquêtes, invitées elles aussi car le monde est petit. Ses plus proches amis, incorrigibles célibataires, l'entourent de leur affectueuse présence. Au début d'une série de quatre mariages, Charles rencontre Carrie, une belle Américaine. Au deuxième, il la retrouve fiancée à Hamish Banks, alors qu'il était presque prêt à s'avouer amoureux. Au troisième, Carrie se marie... - Critique : À 32 ans, Charles, célibataire gaffeur et charmant, devient une espèce rare dans le tourbillon des alliances et des pièces montées. Aujourd’hui, frac de travers, il file en toute hâte jouer les témoins à la énième noce bon chic bon genre d’un couple d’amis... Qui a dit que tout finissait toujours par un mariage ? Mike Newell retourne malicieusement la comédie sentimentale classique. Quatre fois de suite, il joue à recommencer et à subvertir le happy end des happy ends. Avec lui, l’apothéose annoncée de toute histoire d’amour se transforme allegro en croquante étude de moeurs. Les belles mariées ressemblent à de « grosses meringues », la bonne société pur sucre britannique passe au feu d’une aimable et cruelle drôlerie. Hugh Grant et Andie MacDowell s’amusent visiblement à échanger les rôles, comme on se travestit : à lui, les œillades ingénues, les émois féminins ; à elle, la tranquille assurance du séducteur. Autour d’eux monte une polyphonie colorée de seconds rôles magnifiquement interprétés. En contrepoint de la comédie, le cinéaste introduit un mouvement plus lent, mélancolique et émouvant : c’est l’« enterrement », le pied de nez de la mort, rappel du temps qui passe, irréversiblement, même pour cet éternel adolescent de Charles. Cette comptine bien balancée, sensible, entre ironie et gravité, parle d’amour avec une feinte désinvolture : une belle « non-demande en mariage » à la manière de Georges Brassens. Si vous avez résisté à cette gourmandise lors de ses multiples rediffusions (est-ce possible ? !), laissez-vous aller à déguster cette pièce montée aigre-douce. Un petit régal.

Année : 1994

De : Mike Newell

Avec : Andie MacDowell, Bower David, Coleman Charlotte, Herdman Ronald, Hugh Grant, James Fleet, John Hannah, Kristin Scott, Rowan Atkinson, Sara Crowe, Simon Callow, Walker Timothy

Vendredi dernier
 

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux

Télévision : 12 avril à 21:05-00:10 sur Chérie 25

film : drame

Victime d'un accident de cheval qui l'a laissée gravement handicapée et a coûté la vie à sa meilleure amie, Grace MacLean, 13 ans, s'enferme dans son chagrin. Pilgrim, son cheval, impliqué dans l'accident, est devenu, lui aussi, très difficile à approcher. La mère de Grace, Annie, s'oppose obstinément à sa mise à mort. Quittant New York pour le Montana, elle rencontre Tom Booker, un expert en dressage de chevaux, qu'elle convainc - péniblement - de rééduquer l'animal. L'expérience, longue et difficile, semble porter ses fruits. Petit à petit, Pilgrim retrouve son équilibre. Grace, qui le croyait perdu, reprend elle-même goût à la vie. Parallèlement, Annie tombe sous le charme de Tom... - Critique : L’histoire imaginée par Nicholas Evans était censée faire pleurer Margot. Un cheval blessé. Une adolescente amputée d’une jambe. Une mère autoritaire, à l’amour maladroit. Un père absent. Tout ce petit monde finalement sauvé par une sorte de guérisseur du Montana, sage, simple et bon. L’étonnant, c’est que Robert Redford soit parvenu à métamorphoser ce roman-photo vaguement « new age » en drame au classicisme somptueux, au lyrisme tranquille. Un film qui retrouve les caractéristiques du cinéma américain de jadis. Le cinéma de John Ford, par exemple, avec son sens de l’espace et la beauté des sentiments. Clint Eastwood avait, lui aussi, tiré d’un roman insignifiant un film romanesque, intimiste celui-là. Sur la route de Madison avait fait pleurer toute la France, hormis quelques coeurs secs. Les deux films reflètent parfaitement, en fait, la mentalité de leur auteur. Il y a un masochisme permanent dans les films d’Eastwood, notion totalement étrangère au monde selon Redford. Même leur critique de la société américaine est différente. Le premier ne jure que par le solitaire qui vit à l’écart du groupe ; le second, par le groupe qui peut (qui doit !) aider le solitaire... La mode actuelle donnerait plutôt raison à Eastwood. Ce qui n’implique pas forcément que Redford soit dans l’erreur. Et il le prouve avec ce film magnifique où tous les personnages sont contemplés avec une indulgence rieuse, une tendresse dénuée de mièvrerie. De toute évidence, le personnage principal, c’est Annie, la mère. Parce qu’elle évolue tout au long du film. Et aussi parce qu’elle prend des décisions. Ne pas faire abattre, après l’accident, Pilgrim, le cheval de Grace, comme si elle pressentait un lien ténu entre la survie de l’animal et celle de son enfant, également murés dans leur effroi. Contre l’avis général, elle s’en va, au fin fond du Montana, à la recherche d’un mec bizarre qui a la réputation de « murmurer à l’oreille des chevaux » pour mieux les guérir. Bien sûr, parce qu’Annie est interprétée par Kristin Scott Thomas et le guérisseur, Tom Booker, par Robert Redford, on devine bien que ces deux-là seront attirés l’un par l’autre. Mais c’est tout l’art d’un metteur en scène que de maintenir l’inattendu au coeur du prévisible. La naissance du sentiment amoureux entre cette Anglaise de New York légèrement snob et ce solitaire qui, en souvenir d’un amour perdu, écoute Dvorák et Beethoven est filmée avec une sensibilité et une drôlerie constantes. C’est peu à peu qu’ils progressent l’un vers l’autre. A leur rythme, ils s’apprennent, ils s’apprivoisent. Entre eux se nouent des rapports de comédie américaine, puisque tout les oppose. Comme dans la scène du premier repas qu’Annie et Grace prennent avec la famille de Tom Booker. Gêne des uns. Maladresse des autres. Deux mondes dissemblables se côtoient sans trop se comprendre et se rejoignent sans trop savoir comment. Au coeur du film, il y a la peur, celle qui minait déjà les héros du premier long métrage de Redford, Des gens comme les autres. Ici, la fureur de l’animal blessé renvoie chacun à sa propre angoisse : Grace redoute l’avenir qui l’attend, Annie découvre en elle une vacuité qui menace de l’engloutir. Même Tom Booker, réputé n’avoir peur de rien, confie (est-ce Redford qui, un instant, s’exprime ?) sa crainte devant le temps qui s’enfuit : « J’ai peur de vieillir, dit-il à Grace, de devenir inutile.  » C’était déjà la morale d’Au milieu coule une rivière, l’un des précédents films de Redford : seul l’espace semble pouvoir, par moments, combler le vide qui nous cerne. D’où ces cieux immenses. Ces montagnes enneigées. La silhouette en ombre chinoise d’un homme qui chevauche dans le soleil couchant. D’ailleurs, dès qu’Annie et Grace quittent un New York engoncé, filmé en couleurs bleues et grises, Redford modifie le format du film : l’écran s’élargit soudain, comme pour accueillir une harmonie possible... Procédé presque naïf, qui pourrait prêter à sourire. Mais, précisément, chaque minute de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux reflète le plaisir de Redford à tourner un film « comme avant ». À faire l’enfant avec son histoire d’amour à l’ancienne, son bétail attrapé au lasso, comme dans les vieux westerns des familles, et ses fêtes un peu bêtes où l’on boit, où l’on danse, mais où les tensions se relâchent, et où l’on entrevoit furtivement, durant quelques instants, le bonheur possible. Ce bonheur est fugace, Redford le sait bien. Mais le film n’existe, précisément, que par cette fragilité. Cette capacité à saisir au vol, entre deux moments contemplatifs, des instants apparemment insignifiants, mais pourtant si intenses. Un éclair, par exemple, dans le regard de Kristin Scott Thomas, qu’on savait magnifique, mais qui surprend à nouveau par son intelligence et son ambiguïté. À un moment, Grace demande à un gamin habillé en cow-boy : « Pourquoi portes-tu toujours ce chapeau ? » Et lui de répondre : « Parce qu’il est à ma taille ! » Eh bien, voilà : Redford a réalisé un film lyrique et sentimental. Un film qui lui ressemble. Un film à sa taille.

Année : 1998

Avec : Cherry Jones, Chris Cooper, Dianne Wiest, Jeanette Nolan, Kate Bosworth, Kristin Scott, Robert Redford, Sam Neill, Scarlett Johansson, Schwarz Austin, Steve Frye, Ty Hillman