Télévision : 5 juin à 21:05-23:15 sur Chérie 25
film : thriller
En 1979, la révolution fait rage en Iran. Le 4 novembre, une horde de militants envahit l'ambassade américaine et prend en otages 52 Américains. Six d'entre eux parviennent à s'échapper et à se réfugier au domicile de l'ambassadeur canadien. Au Département d'Etat, à Washington, et à la CIA, c'est le branle-bas le combat. Jack O'Donnell réveille le meilleur spécialiste de l'exfiltration de la CIA, Tony Mendez, un peu désarticulé par sa séparation d'avec sa femme et l'éloignement de son fils. Mendez finit par imposer une stratégie très risquée : se faire passer pour un cinéaste en repérages à Téhéran et ramener avec lui, par un vol long courrier, les six évadés rapidement formés à se prétendre techniciens de cinéma... - Critique : On a beau s’attendre à tout dans la catégorie « film basé sur une histoire vraie », il y a de quoi rester bouche bée. Merci, donc, à Bill Clinton, qui a déclassifié en 1997 cette incroyable affaire d’État, top secret depuis 1979. Le 4 novembre de cette année-là, l’ambassade américaine de Téhéran est prise d’assaut par des Iraniens que l’ayatollah Khomeyni a galvanisés en désignant les États-Unis comme ennemi numéro un de sa révolution islamique. Une longue prise d’otages s’ensuit. Six Américains parviennent à en réchapper et se réfugient à l’ambassade du Canada. Un spécialiste de la CIA imagine alors un plan imparable pour les exfiltrer : débarquer à Téhéran en se faisant passer pour un producteur en charge des repérages d’un grand film de science-fiction baptisé « Argo ». Et repartir avec les six Américains transformés en techniciens du cinéma portant passeport canadien. Est-ce la peur du ridicule qui motiva le classement top secret ? On peut se le demander, et Argo laisse assez plaisamment planer le doute, tout en nous embarquant dans le récit haletant d’une impossible mission. Ce troisième film mis en scène par l’acteur Ben Affleck (après Gone Baby Gone, 2007, et The Town, 2010) est un exercice d’habileté étonnant. Un grand slalom entre sombre réalité et vraie loufoquerie du show-business. Dans le Téhéran de 1979, on pend des gens dans les rues. Et le spécialiste de l’exfiltration (joué par Ben Affleck lui-même) arrive là avec son story-board de film à la Star Wars, pour éviter à six Américains de finir au bout d’une corde. Le cinéma est-il capable de cela ? Son pouvoir de fascination est-il assez grand pour résoudre, comme par magie, une situation face à laquelle la puissance militaire se trouve désemparée ? Une affaire personnelle Cette force du cinéma hollywoodien est le beau sujet d’Argo mais aussi un étonnant moteur de suspense. Du coup, la dimension politique, évidente et pleine de résonances aujourd’hui, passe presque au second plan. Un paradoxe est en tout cas pointé : le mensonge est-il dans le vrai-faux film ou dans la révolution iranienne ? Qu’est-ce qui est le plus truqué ? Avec une ferveur sympathique, Ben Affleck nous dit que la vérité et la foi sont du côté du cinéma. C’est cette croyance-là qui compte. Il en fait une affaire personnelle. Là, il dépasse l’habileté, il met en jeu quelque chose de plus secret : son rapport à sa propre image. Pour s’être retrouvé trop souvent dans de mauvais films, Ben Affleck a en effet très vite traîné une réputation d’acteur bidon. Quand il reçut un prix d’interprétation au festival de Venise, c’était pour Hollywoodland (2006), où il jouait un comédien auquel personne n’avait jamais cru, un pantin abandonné à la télé dans le rôle cruel de Superman… Pas crédible, Ben Affleck a redoré son blason en devenant réalisateur. Et avec Argo, il affronte franchement cette question de la crédibilité en se donnant le rôle du professionnel de l’exfiltration sur qui pèse le soupçon de n’être qu’un rigolo dans une opération tellement fantaisiste qu’elle semble une authentique supercherie. Comme son personnage, l’acteur-réalisateur se met en position de devoir faire ses preuves, convaincre les incrédules. Et il y est parvenu. Son film a été un grand succès, avec notamment l’Oscar du meilleur film à la clé, en 2013.
Année : 2012
Avec : Alan Arkin, Ben Affleck, Bryan Cranston, Clea DuVall, John Goodman, Kerry Bishé, Kyle Chandler, Messina Chris, Rory Cochrane, Scoot McNairy, Tate Donovan, Victor Garber
Prime Video : 24 décembre 2024
Lily et James vivent dans une petite maison à la campagne, dans la région de San Francisco. Ils essaient d'éduquer leur petite fille Hannah avec l’amour de l'environnement loin de la civilisation, dont James craint l'effondrement depuis longtemps. Quand le monde est ravagé par une cyber-attaque, leur petite cabane devient un refuge pour ses amis. Dans l'espoir de survivre à l'apocalypse, ils se deviennent une véritable communauté. Mais entre la jalousie, la tristesse et les menaces extérieures, leur petit groupe se fragilise et risque tout simplement de disparaître...
De : Denis Hennelly
Avec : Caroline Dhavernas, Adrian Grenier, Ben McKenzie, Gaby Hoffmann, Mark Webber, Kerry Bishé, Kid Cudi