Télévision : 20 septembre à 17:35-19:13 sur Canal +
film : comédie dramatique
Benjamin, jeune doctorant, se met en quête d'un emploi sous la pression de son père. Il accepte une proposition pour enseigner les mathématiques dans un collège et démarre son année sans expérience. Très vite, il comprend qu'il va pouvoir compter sur l'aide de ses nouveaux collègues. Si les élèves donnent du fil à retordre à leurs enseignants, ces derniers tentent de les discipliner à leur manière. Sans l'aide des institutions, ils se serrent les coudes pour que chacun d'entre eux puisse enseigner dans les meilleures conditions possibles... - Critique : Ce film a divisé la rédaction : :t3: POUR Le titre ne saurait mentir : le réalisateur de Médecin de campagne et d’Hippocrate prend la question du métier au sérieux. Avoir une profession, une mission, un idéal peut-être, être identifié à la fonction que l’on tient, qu’est-ce que cela raconte ? Est-ce aussi simple que cela en a l’air ? En passant de l’univers de la médecine à celui de l’enseignement, les questionnements de Thomas Lilti trouvent une parfaite chambre d’écho. Dans le décor d’un collège de grande banlieue, Un métier sérieux construit une fiction-mosaïque qui a beaucoup à dire, avec sérieux et drôlerie aussi, sur la vie des profs. Sans jamais mimer une enquête journalistique, le scénario mêle finement plusieurs approches de la planète Éducation nationale. D’abord, une impression globale que ça part dans tous les sens : entre alerte incendie chaotique, soutien psychologique, conseil de discipline, on sent le cœur de métier — faire cours — bousculé. Mais, dans le sentiment de vivre la même aventure, belle et difficile, le corps enseignant affirme une cohésion, une identité forte. Thomas Lilti fait vivre avec talent cet esprit de groupe, qui donne un sens à tout ce que l’apprentissage a de collectif. En se rapprochant encore, le cinéaste montre aussi l’envers de cette foi qui rassemble : la solitude, l’isolement dont chacun fait l’expérience. Contraints d’affronter la violence qui surgit en classe ou le jugement d’une inspectrice, les professeurs sont aussi, surtout, confrontés à eux-mêmes. Les débutants cherchent la bonne contenance. Porter des lunettes aiderait peut-être à entrer dans le costume de ce personnage, l’enseignant. Un rôle qu’on ne sait plus, à l’autre bout de la carrière, comment renouveler. Il faut toujours viser la perfection, puis rentrer chez soi et retrouver une vie imparfaite. Pour raconter ces doutes, ces remises en question profondes, Thomas Lilti s’appuie sur des interprètes complices (François Cluzet, Vincent Lacoste, Louise Bourgoin) qui sont, comme lui et comme le reste de la distribution, de formidables portraitistes. À eux tous, ils prennent la mesure de l’engagement personnel que représente le métier des professeurs. Un film d’admiration et de soutien plein de vivacité, éclairant, emballant. — Frédéric Strauss :t1: CONTRE Nos profs nous l’ont répété à longueur de scolarité : il ne faut pas confondre le fond et la forme. Évidemment que l’enseignement est, plus que jamais, un sacerdoce difficile et admirable, et que le cinéma doit le mettre en lumière, en filmer les hauts et les bas, et louer, sans relâche, les acteurs de ce vertueux métier. Mais encore faut-il ne pas trop bâcler son sujet, sous prétexte qu’on a acquis un statut d’élève irréprochable dans une autre matière. Si Thomas Lilti accumule les bons points depuis Hippocrate (2014), le voilà, ici, qui photocopie paresseusement ses acquis en médecine (le don de soi, la déprime personnelle, le soutien du collectif) et les ressert, tièdes, sans âme, sans vrai drame ni réel comique de situation, dans le cadre scolaire. En laissant des interprètes fidèles se débrouiller avec quelques répliques sympathiques et un énoncé des plus banals. Se reposer, ainsi, sur ses lauriers, n’est pas très sérieux. — Guillemette Odicino
Année : 2023
Avec : Adèle Exarchopoulos, Bouli Lanners, François Cluzet, Hubert Myon, Jérémy Gillet, Louise Bourgoin, Lucie Zhang, Léo Chalié, Mustapha Abourachid, Théo Navarro-Mussy, Vincent Lacoste, William Lebghil