Graziella Galvani : passages TV

Créez gratuitement votre compte Evernext pour être averti de toutes les actualités de Graziella Galvani.

Créer mon compte

Récemment en avril
 

Pierrot le fou

Télévision : 5 avril à 21:08-22:58 sur France 5

film : comédie dramatique

Ferdinand Griffon, marié à une femme riche, s'ennuie dans le milieu mondain dans lequel elle l'entraîne. Au cours d'une soirée, il retrouve Marianne, une étudiante qu'il a connue cinq ans auparavant. Délaissant sa femme, il passe la nuit chez elle et prend la décision de ne plus en bouger. Son épouse demande le divorce. Marianne, mêlée à des affaires louches, trouve un cadavre dans son appartement. Les amants fuient avec la voiture du défunt et prennent la direction de la Côte d'Azur, où Marianne dit vouloir retrouver son frère. Sans le sou, ils attaquent une station-service. Marianne se plaît à appeler son amant "Pierrot". Leurs aventures les conduisent au bord de la mer... - Critique : Solitude, fatigue, ratage, trahison, chagrin, intermittence du coeur, suicide. Le fond est cafardeux. La forme, elle, est affamée. C'est une boulimie d'art : BD, romans américains, série noire, musique symphonique, twist, chansonnette, peinture espagnole, pop art, lettrisme, architecture, poésie, mode, pub : cinquante ans après Picabia et vingt ans avant le sampling, Godard pratique l'accumulation, le court-circuit, le collage, le recyclage. Il est jeune, dingue amoureux des hanches d'Anna, il fonce vers l'absolu, emprunte, donne énormément. Du Technicolor, de la Côte d'Azur, de l'action, de l'amour, de la haine, en veux-tu, en voilà. Le cinéma ? De l'émotion. C'est l'ami Samuel Fuller qui le dit... Pierrot le Fou est le plus romantique et le plus romanesque des films de Godard. Entre éloge et fracture, enthousiasme et dérision, l'auteur balance, mais c'est le lyrisme — mélancolique — qui l'emporte. Parce que l'art sert à passionner le désert de la vie, Ferdinand et Marianne s'imaginent en personnages — elle persiste à l'appeler Pierrot —, jouent à s'aimer, s'aiment vraiment, s'ennuient, se perdent de vue et se retrouvent, hélas trop tard. Le hurlement de désespoir de Belmondo — la poignée de secondes la plus viscéralement tragique de sa carrière ? — fait mal. Aussi mal que, dans la vraie vie, l'éloignement de Karina qui abandonne son pygmalion.

Année : 1965

Avec : Aicha Abadir, Anna Karina, Dirk Sanders, Dominique Zardi, Georges Staquet, Graziella Galvani, Henri Attal, Jean-Paul Belmondo, Krista Nell, Raymond Devos, Roger Dutoit, Samuel Fuller