Diego J Torres : passages TV

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Loin de la terre brûlée

Télévision : 11 novembre 2023 à 21:10-22:55 sur France 4

film : drame

A Portland, Sylvia, qui gère un restaurant, vient de passer la nuit avec un de ses cuisiniers, John. Au matin, elle lui demande de partir. Ailleurs, au Nouveau-Mexique, deux hommes sont venus assister à l'enterrement de leur père, décédé dans l'explosion de sa caravane. Gina, la maîtresse secrète du défunt, fait aussi partie des victimes. Un des deux frères fait la connaissance de Mariana, la fille de Gina. Pendant ce temps, au Mexique, un père et sa fille prennent l'avion avec un autre homme pour irriguer un terrain. De son côté, Sylvia se croit suivie... - Critique : Primé à Cannes pour le scénario de Trois Enterrements, de Tommy Lee Jones, l'écrivain mexicain Guillermo Arriaga est surtout connu comme scénariste des drames-puzzles d'Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 21 Grammes, Babel). Arriaga reprend ce type de narration éclatée dans sa première réalisation au titre beau comme celui d'un roman. Récit choral entre passé et présent, Loin de la terre brûlée s'axe sur des figures féminines. Au Nouveau-Mexique, Gina, mère de famille adultère, meurt tragiquement dans l'explosion d'une caravane en plein désert, soudée par le feu au corps de son amant. Quinze ans plus tard, à Portland, la belle et secrète Sylvia collectionne les aventures et s'absente du restaurant dont elle est responsable pour se scarifier sur une falaise. Deux blondes brûlées par la vie qui, chacune à leur manière, fuient. Gina échappe à son mari sous le regard de sa fille aînée pour rouler jusqu'à cette caravane au milieu de nulle part, où elle peut enfin s'enflammer. Suivie par un homme mystérieux flanqué d'une fillette, Sylvia accélère le pas, fugitive, traquée par son passé. Petit à petit, Arriaga distille les indices sur ces deux femmes et recompose leur lien tragique, au fil d'une sorte d'enquête intime. Les blessures du corps étaient déjà omniprésentes dans ses scénarios pour Iñárritu. Ici, aux automutilations de Sylvia répond la cicatrice qui barre le buste de Gina, que le cancer a privée d'un sein. La souffrance et le remords s'inscrivent-ils dans la chair ? Arriaga met en scène la réconciliation de Sylvia avec elle-même comme une lente suture. Dans son montage, il ne cesse de revenir à l'explosion de la caravane, noeud gordien du drame, et la filme sous toutes les coutures. Dommage : cette insistance ne fait qu'alourdir le propos alors que le spectateur a déjà pressenti la faute que Sylvia cherche à expier. Péché de scénariste qui entame un peu la puissance du récit, heureusement magnifié par ses trois interprètes. Dans le rôle de Gina, Kim Basinger, splendeur fanée, beauté survivante, est d'une pudeur bouleversante. La lumineuse Charlize Theron exprime des abîmes de souffrance avec une remarquable économie de moyens. Mais les deux actrices chevronnées se font pourtant voler la vedette par la débutante qui incarne Sylvia adolescente, Jennifer Lawrence, véritable soleil noir de ce drame de la culpabilité.

Année : 2008

Avec : Brett Cullen, Charlize Theron, Danny Pino, Diego J Torres, Fernanda Romero, Gray Eubank, Jennifer Lawrence, John Corbett, José María, Kacie Thomas, Kim Basinger, Robin Tunney