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Antérieurement en 2022

Ema

Télévision : 23 novembre 2022 à 23:50-01:35 sur Arte

film : drame

Ema est désespérée. Avec son mari Gastón, elle a rendu l'enfant qu'ils avaient adopté aux services sociaux. Une situation qui a fragilisé le couple qui était pourtant très uni. Leur vie, c'est d'être ensemble en permanence. Elle est danseuse, il est chorégraphe de la compagnie. Cette vie commune, malgré l'amour pur qui les lie, aura eu raison d'eux. Ils s'aiment mais se détestent aussi. Il n'hésitent pas à se dire les pires horreurs l'un à l'autre. Cet enfant, ça les rapprochait, ça les déchire... - Critique : On attend les films de Pablo Larraín — El Club, Neruda, Jackie, pour ne citer que les plus récents — parce qu’ils sont inconfortables, troublants, souvent d’une causticité glaçante. Le cinéaste chilien a une façon bien à lui de composer des puzzles sensoriels, sophistiqués et accrocheurs, au montage complexe. A priori, cette marque de fabrique se retrouve dans Ema, mais cette fois tout semble vain, prétentieux, repoussant. Comme si cette histoire d’adoption ratée avait contaminé l’écran. Ema, danseuse, et son compagnon Gastón, chorégraphe en vogue, ont accueilli, puis rendu aux services sociaux, le petit Polo, 10 ans, un enfant perturbé dont ils n’ont pas su apaiser les angoisses. Le récit de cet échec aurait pu donner naissance à un drame poignant, mais on passe son temps à se demander comment, en premier lieu, on a pu confier un orphelin à un couple aussi évidemment toxique ! Fasciné par son héroïne, une liane platine et déterminée, Pablo Larraín narre la machination désormais ourdie par cette « mère » dépossédée, en réalité un monstre d’égoïsme, pour récupérer son bien, ce pauvre môme, grand oublié d’un scénario bavard et sentencieux. Que tous les personnages soient à ce point détestables, pourquoi pas ? On ne va pas au cinéma pour prendre des leçons de morale. Sauf que le réalisateur, tout à son exercice de style alambiqué, se laisse dévorer par l’esthétique — la photo est superbe, c’est déjà ça — au mépris du reste. Qu’ils dansent, s’agonissent d’injures ou fassent l’amour, on regarde sans empathie ces gens qui s’agitent, noyés sous la musique, comme des marionnettes dans un clip clinquant et vide de sens.

Année : 2019

De : Pablo Larraín

Avec : Antonia Giesen, Catalina Saavedra, Cristián Suárez, Gael García, Giannina Fruttero, Jose Luís Vidal, Josefina Fiebelkorn, Mariana Di, Mariana Loyola, Paola Giannini, Paula Hofmann, Paula Luchsinger, Santiago Cabrera