Benjamin Legrand : passages TV et derniers films au cinéma

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Antérieurement en 2018
 

Avril et le Monde truqué

Télévision : 4 juillet 2018 à 01:30-03:10 sur Arte

film d'animation

A l’ère du charbon, les savants ont disparu, le monde s’est figé. Dans le Paris rétrofuturiste de Tardi, une enquête truffée de personnages délicieux. Critique : | Genre : mieux vaut Tardi que jamais. Et si, aux environs de 1870, tous les savants du monde s’étaient volatilisés avant d’avoir pu partager la moindre invention ? Le phénomène a fait dérailler l’Histoire : ni progrès, ni guerres mondiales, ni républiques. En 1941, sous « Napoléon V », la jeune Avril, fille d’un couple de scientifiques disparus, mène l’enquête… Dans un monde stagnant, asphyxié (tout fonctionne encore au charbon), cette aventure steampunk est un extraordinaire laboratoire pour l’imaginaire. Les deux réalisateurs déploient les idées les plus débridées : double tour Eiffel, voitures à vapeur, zeppelins… Visuellement, cet excitant univers uchronique doit tout à la patte inimitable de Jacques Tardi, responsable du graphisme. Au-delà même du dessin, le film entier est un hommage riche, drôle et ­intelligent à l’œuvre de ce maître de la bande dessinée, à commencer par cette Avril fantasque, bourrue, véritable petite sœur d’Adèle Blanc-Sec. Un hommage, oui, mais pas une photocopie figée : le film a ses qualités bien à lui, le rythme, l’imagination en mouvement. Toute la puissance d’évocation du cinéma… Injustement boudé par le public lors de sa sortie en salles, ce petit chef-d’œuvre mérite d’être (re)découvert.

Année : 2015

Avec : Christian Desmares, Franck Ekinci, Valentin Hadjadj, Benjamin Legrand, Franck Ekinci, Franck Ekinci, Jean Rochefort, Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Philippe Katerine, Bouli Lanners, Anne Coesens, Macha Grenon, Marc-André Grondin

Antérieurement en 2018
 

Avril et le monde truqué

Télévision : 17 juin 2018 à 09:25-11:05 sur Arte

film d'animation

A l’ère du charbon, les savants ont disparu, le monde s’est figé. Dans le Paris rétrofuturiste de Tardi, une enquête truffée de personnages délicieux. Critique : | Genre : mieux vaut Tardi que jamais. Et si, aux environs de 1870, tous les savants du monde s’étaient volatilisés avant d’avoir pu partager la moindre invention ? Le phénomène a fait dérailler l’Histoire : ni progrès, ni guerres mondiales, ni républiques. En 1941, sous « Napoléon V », la jeune Avril, fille d’un couple de scientifiques disparus, mène l’enquête… Dans un monde stagnant, asphyxié (tout fonctionne encore au charbon), cette aventure steampunk est un extraordinaire laboratoire pour l’imaginaire. Les deux réalisateurs déploient les idées les plus débridées : double tour Eiffel, voitures à vapeur, zeppelins… Visuellement, cet excitant univers uchronique doit tout à la patte inimitable de Jacques Tardi, responsable du graphisme. Au-delà même du dessin, le film entier est un hommage riche, drôle et ­intelligent à l’œuvre de ce maître de la bande dessinée, à commencer par cette Avril fantasque, bourrue, véritable petite sœur d’Adèle Blanc-Sec. Un hommage, oui, mais pas une photocopie figée : le film a ses qualités bien à lui, le rythme, l’imagination en mouvement. Toute la puissance d’évocation du cinéma… Injustement boudé par le public lors de sa sortie en salles, ce petit chef-d’œuvre mérite d’être (re)découvert.

Année : 2015

Avec : Christian Desmares, Franck Ekinci, Jean Rochefort, Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Philippe Katerine, Bouli Lanners, Anne Coesens, Macha Grenon, Marc-André Grondin, Valentin Hadjadj, Benjamin Legrand, Franck Ekinci, Franck Ekinci

Antérieurement en 2018
 

Avril et le monde truqué

Télévision : 13 juin 2018 à 20:55-22:35 sur Arte

film d'animation

A l’ère du charbon, les savants ont disparu, le monde s’est figé. Dans le Paris rétrofuturiste de Tardi, une enquête truffée de personnages délicieux. Critique : | Genre : mieux vaut Tardi que jamais. Et si, aux environs de 1870, tous les savants du monde s’étaient volatilisés avant d’avoir pu partager la moindre invention ? Le phénomène a fait dérailler l’Histoire : ni progrès, ni guerres mondiales, ni républiques. En 1941, sous « Napoléon V », la jeune Avril, fille d’un couple de scientifiques disparus, mène l’enquête… Dans un monde stagnant, asphyxié (tout fonctionne encore au charbon), cette aventure steampunk est un extraordinaire laboratoire pour l’imaginaire. Les deux réalisateurs déploient les idées les plus débridées : double tour Eiffel, voitures à vapeur, zeppelins… Visuellement, cet excitant univers uchronique doit tout à la patte inimitable de Jacques Tardi, responsable du graphisme. Au-delà même du dessin, le film entier est un hommage riche, drôle et ­intelligent à l’œuvre de ce maître de la bande dessinée, à commencer par cette Avril fantasque, bourrue, véritable petite sœur d’Adèle Blanc-Sec. Un hommage, oui, mais pas une photocopie figée : le film a ses qualités bien à lui, le rythme, l’imagination en mouvement. Toute la puissance d’évocation du cinéma… Injustement boudé par le public lors de sa sortie en salles, ce petit chef-d’œuvre mérite d’être (re)découvert.

Année : 2015

Avec : Christian Desmares, Franck Ekinci, Jean Rochefort, Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Philippe Katerine, Bouli Lanners, Anne Coesens, Macha Grenon, Marc-André Grondin, Valentin Hadjadj, Benjamin Legrand, Franck Ekinci, Franck Ekinci

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Snowpiercer : le Transperceneige

Télévision : 20 février 2018 à 23:05-01:15 sur C8

film de science-fiction

2031. Nouvelle ère glaciaire. La survie de l’humanité se joue à bord d’un train qui ne doit pas s'arrêter. Dans la famille des blockbusters post-apocalypse, le plus givré… Critique : Rail et cinéma, c'est une vieille histoire. On raconte que la première projection, en 1895, du film des frères Lumière L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat provoqua la panique : les spectateurs crurent que le train allait les écraser. Comment auraient-ils réagi face aux images du Transperceneige, le train qui, justement, ne peut pas, ne doit pas s'arrêter, et tourne autour de la Terre sans jamais ralentir dans les gares ? Cette idée de grande ligne sans départ ni arrivée, née d'une bande dessinée française des années 1980 (1) , le cinéaste coréen Bong Joon-ho en capte toute la poésie anxiogène. Comme dans l'histoire originale, le Transperceneige est un refuge pour les derniers survivants de l'humanité : un traitement contre le réchauffement climatique a provoqué une nouvelle ère glaciaire (oups !), dix-sept ans plus tôt, en 2014. Le train, qui produit de l'eau et de l'énergie en avalant de la neige par l'avant, est donc une arche de Noé, où subsistent quelques espèces animales et végétales à l'abri du froid mortel. A l'arrière, ambiance « radeau de la Méduse » : surpopulation, crasse et famine. On mange parfois son bras ou son voisin quand les rations de cafards en gelée viennent à manquer. A l'avant, les riches, le bar à sushis, la serre, le spa... Et dans la voiture de tête, le concepteur du train, entre chef d'Etat, capitaine Nemo et dieu vivant. Evidente, voire appuyée est l'allégorie de la société, compartimentée entre pauvres et riches, fondée sur l'exploitation des uns par les autres. Elle n'en est pas moins glaçante en ces temps de disparités vertigineuses. A fortiori lorsqu'il s'agit d'une poignée d'insurgés, déterminés, tels des émigrants mal embarqués, à s'extirper de leur misère, et donc à remonter le train en défiant l'ordre policier. C'est dans leur sillage que le récit progresse, des wagons insalubres vers la locomotive sécurisée. Jamais, pourtant, le discours explicite n'affaiblit les visions que cette situation imaginaire engendre. L'extérieur du train, domaine des effets spéciaux numériques, est une succession sans fin de villes gelées. Une fois par an, les passagers aperçoivent les silhouettes alignées des rares qui ont tenté de s'évader, transformés en bonhommes de neige à deux pas de la voie ferrée. L'intérieur est un chef-d'oeuvre de décor de cinéma, chaque nouvelle voiture traversée par les rebelles réservant sa part d'enfer grotesque ou de féerie saugrenue, du wagon-aquarium au night-club fin de siècle. Bong Joon-ho est un drôle de zèbre, expert en mélange de registres et de genres. Il y avait un monstre aquatique dégoûtant, déjà issu d'une aberration écologique, dans son film le plus connu, la fable politique The Host. Il y avait de la pantalonnade dans le polar qui l'a révélé, Memories of murder, et de l'angoisse dans sa comédie de la filiation déréglée, Mother. Avec Snowpiercer, il exerce tous ses talents à la fois, farce et action constamment mêlées. Et il fait du train une tour de Babel pour acteurs, de ses interprètes coréens fétiches au jeune premier hollywoodien Chris Evans (Captain America, Avengers), dont on croirait voir le visage pour la première fois. En passant par l'Anglaise Tilda Swinton, anthologique en garde-chiourme prêcheur et veule, tarte et insensible. De tous les blockbusters post-apocalyptiques sortis cette année (After earth, World War Z, Elysium...), Snowpiercer est le plus inspiré. Sa science-fiction imprégnée de l'air du temps laisse de la place pour d'autres significations, d'autres lectures, plus intemporelles. Car ce train sans destination, cette machine folle qu'on ne peut arrêter, voilà une belle métaphore de nombre d'activités humaines ne tenant que par la fuite en avant. C'est pourquoi la scène tardive, montrant le leader de la rébellion parvenu en tête du train, au coeur de la machine, est tellement saisissante : il se croit au calme et il en pleure, alors qu'il est seulement dans l'oeil du cyclone. — Louis Guichard   (1) De Benjamin Legrand, Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, éd. Casterman.

Année : 2013

Antérieurement en 2018
 

Snowpiercer : le Transperceneige

Télévision : 1er février 2018 à 23:20-01:30 sur C8

film de science-fiction

2031. Nouvelle ère glaciaire. La survie de l’humanité se joue à bord d’un train qui ne doit pas s'arrêter. Dans la famille des blockbusters post-apocalypse, le plus givré… Critique : Rail et cinéma, c'est une vieille histoire. On raconte que la première projection, en 1895, du film des frères Lumière L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat provoqua la panique : les spectateurs crurent que le train allait les écraser. Comment auraient-ils réagi face aux images du Transperceneige, le train qui, justement, ne peut pas, ne doit pas s'arrêter, et tourne autour de la Terre sans jamais ralentir dans les gares ? Cette idée de grande ligne sans départ ni arrivée, née d'une bande dessinée française des années 1980 (1) , le cinéaste coréen Bong Joon-ho en capte toute la poésie anxiogène. Comme dans l'histoire originale, le Transperceneige est un refuge pour les derniers survivants de l'humanité : un traitement contre le réchauffement climatique a provoqué une nouvelle ère glaciaire (oups !), dix-sept ans plus tôt, en 2014. Le train, qui produit de l'eau et de l'énergie en avalant de la neige par l'avant, est donc une arche de Noé, où subsistent quelques espèces animales et végétales à l'abri du froid mortel. A l'arrière, ambiance « radeau de la Méduse » : surpopulation, crasse et famine. On mange parfois son bras ou son voisin quand les rations de cafards en gelée viennent à manquer. A l'avant, les riches, le bar à sushis, la serre, le spa... Et dans la voiture de tête, le concepteur du train, entre chef d'Etat, capitaine Nemo et dieu vivant. Evidente, voire appuyée est l'allégorie de la société, compartimentée entre pauvres et riches, fondée sur l'exploitation des uns par les autres. Elle n'en est pas moins glaçante en ces temps de disparités vertigineuses. A fortiori lorsqu'il s'agit d'une poignée d'insurgés, déterminés, tels des émigrants mal embarqués, à s'extirper de leur misère, et donc à remonter le train en défiant l'ordre policier. C'est dans leur sillage que le récit progresse, des wagons insalubres vers la locomotive sécurisée. Jamais, pourtant, le discours explicite n'affaiblit les visions que cette situation imaginaire engendre. L'extérieur du train, domaine des effets spéciaux numériques, est une succession sans fin de villes gelées. Une fois par an, les passagers aperçoivent les silhouettes alignées des rares qui ont tenté de s'évader, transformés en bonhommes de neige à deux pas de la voie ferrée. L'intérieur est un chef-d'oeuvre de décor de cinéma, chaque nouvelle voiture traversée par les rebelles réservant sa part d'enfer grotesque ou de féerie saugrenue, du wagon-aquarium au night-club fin de siècle. Bong Joon-ho est un drôle de zèbre, expert en mélange de registres et de genres. Il y avait un monstre aquatique dégoûtant, déjà issu d'une aberration écologique, dans son film le plus connu, la fable politique The Host. Il y avait de la pantalonnade dans le polar qui l'a révélé, Memories of murder, et de l'angoisse dans sa comédie de la filiation déréglée, Mother. Avec Snowpiercer, il exerce tous ses talents à la fois, farce et action constamment mêlées. Et il fait du train une tour de Babel pour acteurs, de ses interprètes coréens fétiches au jeune premier hollywoodien Chris Evans (Captain America, Avengers), dont on croirait voir le visage pour la première fois. En passant par l'Anglaise Tilda Swinton, anthologique en garde-chiourme prêcheur et veule, tarte et insensible. De tous les blockbusters post-apocalyptiques sortis cette année (After earth, World War Z, Elysium...), Snowpiercer est le plus inspiré. Sa science-fiction imprégnée de l'air du temps laisse de la place pour d'autres significations, d'autres lectures, plus intemporelles. Car ce train sans destination, cette machine folle qu'on ne peut arrêter, voilà une belle métaphore de nombre d'activités humaines ne tenant que par la fuite en avant. C'est pourquoi la scène tardive, montrant le leader de la rébellion parvenu en tête du train, au coeur de la machine, est tellement saisissante : il se croit au calme et il en pleure, alors qu'il est seulement dans l'oeil du cyclone. — Louis Guichard   (1) De Benjamin Legrand, Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, éd. Casterman.

Année : 2013