Bénédicte Cerruti : passages TV

Créez gratuitement votre compte Evernext pour être averti de toutes les actualités de Bénédicte Cerruti.

Créer mon compte

Antérieurement en 2023
 

Les chatouilles

Télévision : 1er octobre 2023 à 21:10-22:55 sur France 2

film : drame

Dans une ville paisible, Odette a 8 ans, elle aime plus que tout danser et dessiner. Pourquoi la fillette se méfierait-elle de Gilbert, un ami de ses parents qui lui propose de "jouer aux chatouilles" ? Désormais adulte, Odette danse fougueusement sa colère, libère sa parole auprès d'une thérapeute et de ses proches et embrasse la vie, comme elle le peut. Mais, malgré le recours libérateur à l'art, la reconstruction est un processus qui se révèle aussi long que difficile. Si elle peut compter sur le soutien de son père, Odette doit également affronter le rejet de sa mère. Celle-ci, se murant dans l'aveuglement, refuse de considérer sa fille comme une victime... - Critique : Il n’est pas question de guili-guili, mais d’un sujet grave : les abus sexuels sur enfants. Les réalisateurs choisissent pourtant de le traiter avec une légèreté sin­gulière, et un décalage qui se révèle le meilleur facteur de résilience. Andréa Bescond peut revendiquer le droit à ce parti pris : cette histoire est la sienne, déjà racontée dans un livre et un spectacle, Les Chatouilles ou la Danse de la colère. Il était une fois la petite Odette, ­devenue jeune trentenaire, dans le bureau d’une psy. Pour la première fois, elle rompt la loi du silence et de la honte : elle a été violée, régulièrement, dans son enfance, par le meilleur ami de ses parents, ce type si sympa qui venait le dimanche. Comment hurler que cet homme admiré par son père et sa mère (parce qu’il a bien réussi dans la vie) est un malade, une ordure, qui s’enferme avec vous dans la salle de bains et vous culpabilise quand vous ­essayez de murmurer « non » ? La ­petite blonde au teint clair se tait… Le couple de réalisateurs prend toutes les libertés — déconstruction et pas de ­côté — pour installer une distance avec le sujet. Les lieux et les époques s’emboîtent, les souvenirs passent par les portes du cabinet de la psy ou de la chambre d’Odette comme à travers les cloisons amovibles d’une maison de poupée. L’enfance garde son mot à dire, même si la réalisatrice-danseuse-actrice est devenue, adulte, l’énergie et la rage incarnées. Suivi d’un débat animé par Julian Bugier et Anne-Sophie Lapix et du documentaire Enfance abusée (lire ci-dessus).

Année : 2018

Avec : Andréa Bescond, Ariane Ascaride, Bénédicte Cerruti, Carole Franck, Clovis Cornillac, Cyrille Mairesse, Eric Métayer, Gringe, Grégory Montel, Karin Viard, Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps

Antérieurement en 2023
 

Les chatouilles

Télévision : 1er octobre 2023 à 21:10-22:50 sur France 2

film : drame

Dans une ville paisible, Odette a 8 ans, elle aime plus que tout danser et dessiner. Pourquoi la fillette se méfierait-elle de Gilbert, un ami de ses parents qui lui propose de "jouer aux chatouilles" ? Désormais adulte, Odette danse fougueusement sa colère, libère sa parole auprès d'une thérapeute et de ses proches et embrasse la vie, comme elle le peut. Mais, malgré le recours libérateur à l'art, la reconstruction est un processus qui se révèle aussi long que difficile. Si elle peut compter sur le soutien de son père, Odette doit également affronter le rejet de sa mère. Celle-ci, se murant dans l'aveuglement, refuse de considérer sa fille comme une victime... - Critique : Il n’est pas question de guili-guili, mais d’un sujet grave : les abus sexuels sur enfants. Sauf que les réalisateurs choisissent de le traiter avec une légèreté sin­gulière, et un décalage qui se révèle le meilleur facteur de résilience. Andréa Bescond peut revendiquer le droit à ce parti pris : cette histoire est la sienne. Après son livre et son spectacle, Les Chatouilles ou la danse de la colère, dont le film est un prolongement, elle choisit de rendre son propos plus universel. Il était une fois la petite Odette, ­devenue jeune trentenaire qui atterrit dans le bureau d’une psy. Pour la première fois, devant cette praticienne, elle rompt la loi du silence et de la honte : elle a été abusée, violée, ­régulièrement, dans son enfance, par… le meilleur ami de ses parents, ce type si sympathique qui venait déjeuner le ­dimanche. Comment hurler que cet homme admiré par son père et sa mère (parce qu’il a bien réussi dans la vie) est un malade, une ordure, qui s’enferme avec vous dans la salle de bains, et vous culpabilise quand vous ­essayez de murmurer « non » ? La ­petite blonde au teint clair se tait… Le couple de réalisateurs prend toutes les libertés — jeux avec le fantasme et pas de côté — pour installer une distance avec le sujet. Les lieux et les époques s’emboîtent, les souvenirs passent par les portes du cabinet de la psy ou de la chambre d’Odette comme à travers les cloisons amovibles d’une maison de poupée. L’enfance garde son mot à dire, même si la réalisatrice-danseuse-actrice est devenue, adulte, l’énergie et la rage ­incarnées.

Année : 2018

Avec : Andréa Bescond, Ariane Ascaride, Bénédicte Cerruti, Carole Franck, Clovis Cornillac, Cyrille Mairesse, Eric Métayer, Gringe, Grégory Montel, Karin Viard, Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps

Antérieurement en 2018
 

Iphigénie

Télévision : 14 juillet 2018 à 22:20-00:55 sur Arte

pièce de théâtre

A la tête des armées grecques, le roi Agamemnon désespère : sa flotte est bloquée dans le port d'Aulis depuis trois mois faute de vents favorables. Selon l'oracle, pour mener à bien son expédition contre Troie, le souverain doit sacrifier sa fille Iphigénie à la déesse Diane. Pour l'attirer avec sa mère Clytemnestre à Aulis, il lui fait croire qu'il entend la donner en mariage à Achille. Regrettant ensuite sa machination, il envoie un messager annoncer à sa femme et à sa fille que le mariage est retardé. Mais son émissaire est pris de vitesse... Critique : De Chloé Dabert, nouvelle patronne de la Comédie de Reims, on connaît le magnifique travail sur des dramaturges contemporains : de Dennis Kelly (Orphelins, 2014) à Jean-Luc Lagarce (J’étais dans la maison et j’attendais que la pluie vienne, 2018). La jeune metteuse en scène sait faire entendre la langue, le verbe des auteurs, jusque dans leurs silences et leurs non-dits. Qu’elle s’attaque à Racine, si peu joué aujourd’hui, et à ses alexandrins lumineux et blessants comme du cristal, suscite évidemment la curiosité. D’autant qu’Iphigénie (1674) — ou comment le roi Agamemnon consent à suivre les oracles et sacrifier sa fille pour gagner la guerre de Troie… — n’est pas tragédie facile. Faut-il justifier ou non pareil crime ? Prendre le parti de la mère Clytemnestre qui s’y oppose brutalement, et s’en vengera plus tard par le sang ? Selon la metteuse en scène, qui situe la pièce dans un camp sans âge — mais avec mirador — proche de la mer avec sable et roseaux, Iphigénie interroge surtout la figure féminine. A travers trois héroïnes débarquant dans un lieu militaire où elles n’ont pas leur place. Iphigénie, sa rivale en amour, Eriphile, et sa mère, Clytemnestre, se battront chacune avec leurs moyens et nous questionnent par-delà les siècles sur leurs rôles, leurs forces et leurs légitimités dans un monde d’hommes. Là est bien un des talents de Chloé Dabert : faire résonner les œuvres qu’elle monte avec nos langues et nos propos d’aujourd’hui, nos âmes d’aujourd’hui.

Avec : Victoire Du Bois, Yann Boudaud, Bénédicte Cerruti, Servane Ducorps, Olivier Dupuy, Sébastien Eveno, Julien Honoré, Arthur Verret, Chloé Dabert

Antérieurement en 2018
 

Iphigénie

Télévision : 14 juillet 2018 à 22:20-00:35 sur Arte

pièce de théâtre

A la tête des armées grecques, le roi Agamemnon désespère : sa flotte est bloquée dans le port d'Aulis depuis trois mois faute de vents favorables. Selon l'oracle, pour mener à bien son expédition contre Troie, le souverain doit sacrifier sa fille Iphigénie à la déesse Diane. Pour l'attirer avec sa mère Clytemnestre à Aulis, il lui fait croire qu'il entend la donner en mariage à Achille. Regrettant ensuite sa machination, il envoie un messager annoncer à sa femme et à sa fille que le mariage est retardé. Mais son émissaire est pris de vitesse... Critique : De Chloé Dabert, nouvelle patronne de la Comédie de Reims, on connaît le magnifique travail sur des dramaturges contemporains : de Dennis Kelly (Orphelins, 2014) à Jean-Luc Lagarce (J’étais dans la maison et j’attendais que la pluie vienne, 2018). La jeune metteuse en scène sait faire entendre la langue, le verbe des auteurs, jusque dans leurs silences et leurs non-dits. Qu’elle s’attaque à Racine, si peu joué aujourd’hui, et à ses alexandrins lumineux et blessants comme du cristal, suscite évidemment la curiosité. D’autant qu’Iphigénie (1674) — ou comment le roi Agamemnon consent à suivre les oracles et sacrifier sa fille pour gagner la guerre de Troie… — n’est pas tragédie facile. Faut-il justifier ou non pareil crime ? Prendre le parti de la mère Clytemnestre qui s’y oppose brutalement, et s’en vengera plus tard par le sang ? Selon la metteuse en scène, qui situe la pièce dans un camp sans âge — mais avec mirador — proche de la mer avec sable et roseaux, Iphigénie interroge surtout la figure féminine. A travers trois héroïnes débarquant dans un lieu militaire où elles n’ont pas leur place. Iphigénie, sa rivale en amour, Eriphile, et sa mère, Clytemnestre, se battront chacune avec leurs moyens et nous questionnent par-delà les siècles sur leurs rôles, leurs forces et leurs légitimités dans un monde d’hommes. Là est bien un des talents de Chloé Dabert : faire résonner les œuvres qu’elle monte avec nos langues et nos propos d’aujourd’hui, nos âmes d’aujourd’hui.

Avec : Victoire Du Bois, Yann Boudaud, Bénédicte Cerruti, Servane Ducorps, Olivier Dupuy, Sébastien Eveno, Julien Honoré, Arthur Verret, Chloé Dabert