Le village perdu

Télévision : 18 novembre 2023 à 00:40-02:15 sur France 3

film : drame

En Haute-Savoie, dans le paisible village alpin de Granges-de-Mortes, un drame vient de se dérouler : Gustave Bœuf est mort mystérieusement au pied d'un calvaire. Peu après, un paysan, qu'on soupçonne de l'avoir assassiné, se pend à une branche de la croix. Mais est-ce vraiment lui le coupable ? Angélique Barrodet, une vieille fille un peu sorcière, qui fut la fiancée de Gustave avant qu'il ne l'abandonne le jour même de son mariage, mène l'enquête à sa façon. - Critique : Lointain ancêtre de la série de téléfilms Meurtres à…, cette rareté de 1947 est représentative du cinéma populaire français d’après-guerre, qui misait moins sur la qualité des scénarios que sur la performance des interprètes (Alfred Adam, Guy Decomble, Noël Roquevert). Dans les Alpes, le séducteur d’une petite commune est retrouvé assassiné près d’un calvaire. Menée par son ex-fiancée (Gaby Morlay, aux allures de sorcière), l’enquête en quasi-autarcie évoque celle de Goupi Mains rouges (Jacques Becker, 1943), dont Le Village perdu s’inspire manifestement – promiscuité familiale, trésor caché. L’oublié Christian Stengel, qui fut directeur de production pour Pathé sous l’Occupation, reste à la croisée des chemins, entre polar frontalier, chronique montagnarde et romance à l’eau de rose. En exhibant une racine de mandragore ou en imaginant une avalanche punitive, il déneige aussi la piste fantastique sans l’emprunter franchement. Le long métrage, tourné en hiver dans un village abandonné de la vallée de la Tarentaise, trouve malgré tout une authenticité ethnographique avec quelques passages marquants – traîneaux à cheval, dégustation de fondue, contrebande en ski.

Année : 1947

De : Christian Stengel

Avec : Albert Rémy, Alfred Adam, Arlette Mery, Gaby Morlay, Guy Decomble, Henry Gerrar, Jean Wall, Lil Boël, Lucienne Laurence, Léonce Corne, Marcel Delaître, René Génin