Télévision : 27 juillet à 22:46-00:55 sur Canal +
film d'horreur
1838. Thomas Hutter, un clerc de notaire, est envoyé en Transylvanie, dans les Carpates, chez le comte Orlok, pour lui faire signer l'acte d'achat d'une propriété, voisine de sa maison de Wisborg, en Allemagne. Malgré les mises en garde des paysans, Thomas décide de passer la nuit dans le sinistre château du comte. Celui-ci enferme le jeune homme dans sa demeure et se met en route pour Wisborg. Orlok, qui s'avère être un vampire, a l'intention de rejoindre Ellen, l'épouse de Thomas, dont il est follement épris. Depuis des semaines, la jeune femme, sous l'emprise d'Orlok, est tourmentée par de terribles cauchemars et des crises de somnambulisme... - Critique : Dracula a-t-il encore besoin de faire peur ? Le personnage du roman de Bram Stoker inspire maintenant surtout les effets de style, la beauté des images. L’inventivité visuelle est le principal enjeu de cette nouvelle version, dont le grand appétit créatif réjouit, mais aboutit à une compilation pas toujours harmonieuse. Car Robert Eggers, quadragénaire dont les films (The Witch, The Lighthouse) sont pleins de références cinéphiles, veut absolument tout. Le noir et blanc et la couleur. Une poésie digne du cinéma muet (en écho au fameux Nosferatu de Murnau, tourné il y a plus de cent ans) et des chocs sonores comme on en subit chez les superhéros. Le frisson d’un simple mouvement de caméra et l’horreur spectaculaire qui rappelle L’Exorcisme. Chacun des personnages de ce Nosferatu porte avec lui son propre film. De l’Allemagne de 1838 jusqu’aux Carpates, le voyage du jeune Thomas Hutter (Nicholas Hoult) déploie un romantisme pictural séduisant. Avec le spécialiste de l’occultisme que campe un truculent Willem Dafoe, s’ouvre une chasse au vampire qui rejoue le cinéma d’aventure avec une efficacité plaisante. On est plus dubitatif devant Dracula lui-même, dont l’apparence rend méconnaissable le comédien Bill Skarsgård mais brouille aussi l’image même du vampire, relooké en catcheur moustachu, monstre de foire, on ne sait trop. Une fantaisie sans doute offerte à la jeune génération de spectateurs, un peu malmenée par ce film qui cultive davantage l’ancien que le nouveau. Lili-Rose Depp ou la belle étrangeté La sensation inédite, c’est Lily-Rose Depp. La comédienne hérite pourtant d’un personnage assez chargé, jeune femme impure dont les rêves ont réveillé le démon, enchanteresse répandant le malheur autour d’elle. Elle transcende heureusement ce carcan moralisateur et fait surgir le surnaturel dans chacune de ses scènes. Comme Isabelle Adjani, qui tenait ce rôle dans le Nosferatu de Werner Herzog, en 1979, Lily-Rose Depp est une apparition, mais tout ce que son visage a de singulier pousse l’étrangeté encore plus loin. Jusqu’aux derniers plans, qui frisent l’œuvre d’art.
Année : 2024
Avec : Aaron Taylor-Johnson, Adéla Hesová, Bill Skarsgard, Emma Corrin, Gregory Gudgeon, Lily-Rose Depp, Milena Konstantinova, Nicholas Hoult, Ralph Ineson, Simon Mcburney, Stacy Thunes, Willem Dafoe