Télévision : 28 juin à 21:00-22:33 sur La Chaîne Parlementaire

téléfilm historique

1795-1800. En 1818 à Sainte-Hélène, Napoléon, en exil, jette un regard empreint de nostalgie sur son passé. En 1795, alors jeune général, il mate une émeute royaliste et, à tout juste 27 ans, épouse la belle Joséphine de Beauharnais. Il part aussitôt en Italie combattre les Autrichiens et revient au pays auréolé d'une éclatante victoire. Ambitieux, il se lance dans la campagne d'Egypte. L'opération s'avère être un échec, mais les découvertes des scientifiques qu'il a pris soin d'emmener avec lui font de cette défaite militaire une odyssée de l'esprit. De retour en France, et avec l'aide de ses frères Joseph et Lucien, ainsi qu'avec le soutien de Fouché et des généraux, il fomente un coup d'Etat... - Critique : Ne barguignons pas : décors, interprétation, dialogues, mise en image, rythme, tout concourt à rendre divertissant ce Napoléon. La fiction est conforme à sa légende et à l'idée qu'une majorité de Français se font de lui, quand il n'était encore que Bonaparte : ambitieux et conquérant, prompt à verser le sang — impossible de l'oublier —, mais d'abord au service de la République. Déjà pas très démocrate, Bonaparte, mais, comme il le souligne : « J'aime l'ordre, je suis républicain. » Il y a quatorze ans, on n'attendait pas de cette évocation qu'elle ébranlât la statue du Petit Caporal que les siècles nous ont livrée. France 2, productrice du téléfilm, voulait avant tout montrer qu'elle pouvait faire preuve d'autant de ressources et d'inspiration que TF1. En l'occurrence, Napoléon est plus fluide, moins façonné à la hache que le Monte-Cristo et le Balzac réalisés par Josée Dayan et diffusés sur la Une à la fin des années 1990. Yves Simoneau, qui maîtrise plutôt bien les scènes de foule, multiplie les tête-à-tête entre Bonaparte et Joséphine, Bonaparte et Fouché, Bonaparte et Talleyrand, propices à des répliques historiques et à des numéros d'acteur attendus. Et Clavier ? Il intériorise son rôle, joue dans la sobriété ; lui restent quelques scories de fébrilité à la de Funès, reflétant peut-être celle du héros. Quant à Anouk Aimée, elle est délicieuse dans le rôle inattendu de Letizia, mère de Bonaparte. — Jean Belot

Avec : Anouk Aimée, Bäumer Marie, Christian Clavier, Claudio Amendola, Fantastichini Ennio, Guillaume Depardieu, Gérard Depardieu, Heino Ferch, Isabella Rossellini, John Malkovich, Ludivine Sagnier, Philippe Volter