Télévision : mercredi 18 juin à 21:00-22:50 sur Arte
film : drame
À l'été 2000, le sous-marin nucléaire K-141 Koursk appareille pour de grandes manœuvres en mer de Barents. Les hommes d'équipage, qui accumulent les arriérés de solde, n'ont guère d'espoir de toucher la prime promise pour leurs tirs d'essai, qui visent, entre autres démonstrations de force, à prouver aux Russes que l'armée garde toute sa puissance, comme le président Poutine, récemment élu, le leur a garanti. Le 12 août, dès le début de l'exercice, une double explosion de grande ampleur dans la chambre de tir détruit une partie du sous-marin, qui sombre dans les fonds glacés. Le temps presse pour entreprendre le sauvetage des 23 hommes encore vivants et piégés dans l'épave du sous-marin. Que s'est-il passé à bord du Koursk ? - Critique : Le 12 août 2000, un sous-marin nucléaire russe sombre avec les cent dix-huit membres de son équipage : ceux qui avaient survécu à l'explosion seront sacrifiés par leurs supérieurs, qui refusent l'aide internationale. Pour faire revivre la tragédie du Koursk, Luc Besson, ici producteur, a choisi le réalisateur de Festen (1998), une erreur incompréhensible. Que Thomas Vinterberg ne fasse pas tout à fait l’affaire était, en effet, prévisible : il n’a pas le sens du spectaculaire qu'on peut attendre d'un film de sous-marin. Les scènes qui, visuellement, pourraient être les plus fiévreuses laissent une impression de platitude. Et lorsque les rescapés se retrouvent prisonniers dans un espace étouffant, menacés par les eaux comme par la perte d’oxygène, l’intensité ne dépasse pas celle d’un film d’auteur rigide en huis clos. Déçu par les scènes d'action en mer, on peut se consoler avec le portrait des familles à terre. Même si tout le monde parle anglais, une ambiance soviétique passe, qui raconte le naufrage, avec le Koursk, du vieux rêve d'un vieux monde. Dans ces décors de ville portuaire à la dérive, au milieu des laissés-pour-compte, le film s’anime en faisant resurgir, avec sincérité, la dimension politique de la catastrophe. En héros malheureux du petit peuple russe abandonné par ses dirigeants, Matthias Schoenaerts et Léa Seydoux montrent plus de persuasion que leur metteur en scène et réussissent à convaincre.
Année : 2018
De : Thomas Vinterberg
Avec : August Diehl, Colin Firth, Fedja Stukan, Joel Basman, Magnus Millang, Matthias Schoenaerts, Matthias Schweighöfer, Max Von, Peter Simonischek