Télévision : 6 juin à 13:35-15:05 sur Arte

téléfilm dramatique

A Lübeck, riche cité hanséatique, la famille Buddenbrook a fait fortune dans le négoce du grain. En 1835, son installation dans un bel hôtel particulier est l'occasion d'une fête où se réunissent les trois générations : l'aïeul Johann et son épouse Antoinette, leur fils le consul et sa femme Elisabeth, et les petits-enfants : Thomas, Christian et Antonie. Le destin de cette nouvelle génération semble tout tracé : Thomas, l'aîné, dirigera l'entreprise, Christian le secondera et Antonie épousera à son tour un négociant. Les Buddenbrook ne le savent pas encore, mais leur monde apparemment immuable est sur le point de s'effondrer. Avec la mort de Johann, c'est le début du déclin... - Critique : En 1929, le romancier Thomas Mann recevait le prix Nobel de littérature pour ce roman-fleuve relatant sur plusieurs générations le déclin d’une riche famille de négociants en grain de Lübeck, entre 1835 et 1877. Une saga foisonnante, doublée d’une chronique sociale aiguisée. En adaptant ce monument pour la télévision, Heinrich Breloer (déjà auteur de Thomas Mann et les siens) fait preuve d’une certaine maîtrise formelle et assume le parti pris nécessaire de la simplification. Le réalisateur relègue au second plan les soubresauts de l’Histoire et la peinture sociale de l’époque — réduite à quelques repères schématiques — pour se concentrer sur le destin intime du consul Buddenbrook, de sa femme et de leurs trois enfants : le solide Thomas, sur lequel reposent les espoirs paternels ; Christian, le fantasque et inconscient cadet ; Antonie, la frivole et séduisante fille de la maison. Sur près de trois heures, le récit déroule, à la manière d’une tragédie grecque, un processus inexorable : la désagrégation morbide d’une lignée emblématique d’un ordre social finissant, dont les membres, considérés comme les « maillons d’une chaîne », sacrifient leur bonheur personnel sur l’autel de traditions séculaires. Tonie, en cédant à la pression du mariage ; Thomas, en portant le fardeau de l’entreprise familiale… L’époque est parfaitement reconstituée (des décors aux costumes), l’interprétation, très correcte, mais la réalisation, linéaire et un brin empesée, prive l’ensemble d’un véritable souffle romanesque.

Avec : Alexander Fehling, Armin Mueller-Stahl, August Diehl, Bieling Raban, Iris Berben, Jessica Schwarz, Justus von, Léa Bosco, Maja Schöne, Mark Waschke, Martin Feifel, Proll Nina