Télévision : 19 mars à 23:05-01:16 sur TFX

film d'action

Sabina, Rebekah et Jane sont des espionnes pour le compte d'une agence internationale secrète. Un jour, elles reçoivent la mission de protéger Elena Houghlin, une jeune ingénieure système effrayée par une technologie qu'elle a inventée et que son son entreprise veut mettre sur le marché trop tôt. Quand Jane la rencontre dans un café, elles sont prises pour cible par Hodak, un terrible tueur à gages. Elles parviennent à prendre la fuite. Dans le même temps, l'agence est à un moment-clef de son histoire. Un de ses chefs est assassiné à Paris, tandis qu'un autre prend sa retraite. Il est remplacé par Rebekah, qui propose à Elena de rejoindre l'organisation... - Critique : Women can do anything  » («  Les femmes peuvent tout faire  ») : la première réplique du film, balancée par Kristen Stewart à un dragueur lourd qu’elle va incessamment saucissonner dans les rideaux, annonce parfaitement le programme post-#MeToo de ce reboot d’« Il était une fois trois filles superbes  », écrit et réalisé par une femme, Elizabeth Banks. On se souvient : il y a presque vingt ans, Cameron Diaz, Lucy Liu et Drew Barrymore dynamitaient la série culte des années 1970 dans un mélange de burlesque, de fausse candeur, de prises de judo et de déguisements tyroliens. Un réel girl power mis en scène avec une folle énergie pop par un certain McG, et soutenu par une parfaite bande originale R’n’B : du féminisme sans banderole qui laissait les mecs sur le carreau en se marrant. Il y était question de piratage informatique (c’était l’an 2000). Cette fois, les méchants s’apprêtent à faire d’une nouvelle énergie « propre » une véritable arme de destruction massive. Le scénario n’ayant rien de lumineux, à part une marrante Internationale des Bosley, il est recommandé de n’avoir d’yeux que pour les Anges, qui cavalent et castagnent comme il se doit en robe lamée et rangers ou en mini-short et bottines à paillettes. Mais on a beau essayer de garder un œil sur Naomi Scott et la sculpturale Ella Balinska, rien n’y fait, seule une brille. Celle que tout le monde attendait (plus, d’ailleurs, que le film lui-même) : Kristen Stewart, en punkette peroxydée, lesbienne revendiquée, sexy et décomplexée en diable, qui semble jouer dans une autre dimension que ses deux partenaires. Dans son regard de chat surmaquillé passe comme un léger détachement. L’icône devine-t-elle que le film sera rapidement réduit par ses fans à un montage de ses meilleurs moments ? En tous les cas, la Stewart, comme naturellement porteuse d’une conscience politique qui n’a pas besoin de punchlines, détonne merveilleusement (volontairement ?) dans ce divertissement qui enchaîne vite mais un peu platement les scènes d’action, les fausses pistes et les moments de complicité féminine. En fait, c’est râlant : aussi bien intentionnée soit-elle dans le fond, Elizabeth Banks ne réussit pas à pétrir, changer et réellement féminiser la forme du film d’action, intégrant juste, de temps à autre, une esthétique Instagram. Seul le final surprend, malin et vibrant, lorsqu’une assemblée masculine s’écroule littéralement pour faire apparaître beaucoup plus d’Anges que prévu dans une belle ronde de sororité. Peut-être, en effet, que trois filles ne suffisent plus à l’ère des collectifs. Toutes « drôles de dames » ? En voilà une bonne nouvelle.

Année : 2019

Avec : Arthur Pita, Chris Pang, Djimon Hounsou, Elizabeth Banks, Ella Balinska, Jonathan Tucker, Kristen Stewart, Luis Gerardo, Naomi Scott, Nat Faxon, Noah Centineo, Patrick Stewart, Sam Claflin