Télévision : 12 février à 02:30-03:48 sur France 4

théâtre : pièce de théâtre

Lorsque, à 11 ans, Marie Caillaud entre à Nohant au service de George Sand, elle ne sait pas encore qu'on l'appellera Marie des Poules, la servante qui va chercher les œufs au poulailler. Elle ne sait pas non plus qu'elle y apprendra à lire, à écrire, à jouer la comédie et à interpréter 35 pièces écrites par George Sand. Elle sait encore moins qu'elle éprouvera les souffrances d'un amour qui va la marquer à vie. Maurice, le fils de George, entretiendra avec elle une liaison qui perdurera pendant plusieurs années. Quelle sera l'attitude de George Sand ? De Maurice ? Les conventions sociales briseront-elles les espérances de Marie ? Quel sera le destin de Marie des Poules ? - Critique : Sociétaire phare de la Comédie-Française où, de 1974 à 1984, elle aura brillé dans le rôle des héroïnes de Musset, Marivaux, Molière ou Racine, Béatrice Agenin incarne près de quarante ans plus tard une petite paysanne berrichonne à fort accent : Marie Caillaud, dite Marie des poules, qui a réellement existé et a laissé une authentique mais illégitime descendance à George Sand… Pas évident pour cette comédienne à l’élégance tourmentée, à la fragilité hiératique que de se faire timide servante de George Sand, qu’elle interprète aussi avec une autorité bourrue et une voix plus grave… Face au fils de George, ce Maurice dilettante (Arnaud Denis, qui signe aussi une mise en scène efficace) trop couvé par maman à Nohant, elle devient encore une amoureuse sans espoir de 15, 20, 30, 70 ans… Magie du théâtre, qui rend possible aux interprètes sorciers pareille traversée des âges, des classes sociales, des sentiments. En amante interdite — poussé par sa mère, le lâche et velléitaire Maurice préférera un riche (et malheureux) mariage mondain aux passions ancillaires —, Béatrice Agenin est fulgurante de chagrin accepté. Elle aime seule. Elle aime surtout l’amour. Et l’image idéalisée d’un médiocre. Celle qui fut Célimène, Hermione et Elvire trouve des accents bouleversants pour rendre sensible la douleur d’aimer et magnifier ainsi un texte sans éclat. À faire monter les larmes aux yeux.

De : Arnaud Denis, Georges Vauraz, Rémi Duhamel

Avec : Arnaud Denis, Béatrice Agenin