Télévision : 22 janvier à 20:55-22:55 sur Arte
film de guerre
Dans le Stalag 17, un camp de prisonniers près du Danube, plus de 600 pilotes américains sont incarcérés. Toutefois, l'ambiance est bonne. Les plaisanteries contre les officiers allemands vont bon train, les jeux et paris ne manquent pas. Mais un jour, la tentative d'évasion de Manfredi et de Johnson échoue lamentablement. La trahison ne fait aucun doute. Les Allemands devaient forcément avoir eu connaissance de l'existence du tunnel par lequel les malheureux comptaient prendre la poudre d'escampette. Soudain, l'ambiance se dégrade, tout le monde se surveille et chacun cherche le traître. Les soupçons se portent sur un sergent au caractère cynique, JJ Sefton. A tort ou à raison ?... - Critique : Pour le rôle du commandant du camp nazi, Billy Wilder engage le cinéaste Otto Preminger, autrichien comme lui et réputé pour diriger sadiquement ses acteurs. Avec lui, Billy va se faire tout doux : « Vous comprenez, dit-il en rigolant, j’ai encore de la famille en Allemagne… » Mais Wilder aussi exigeait une obéissance absolue. Sur le plateau de Fedora, Marthe Keller se plaindra à son partenaire, William Holden. « Il est terrible, je sais , réplique-t-il, mais chaque fois que ce fils de pute me dirige, je suis nommé à l’Oscar. » Et Holden remporte la statuette pour ce rôle dans Stalag 17 , exercice de style brillantissime mais vaguement mineur, en regard de chefs-d’œuvre wilderiens comme Certains l’aiment chaud ou La Vie privée de Sherlock Holmes . On retrouve bien sûr sa griffe dans de nombreuses scènes : ce Noël étrange où les prisonniers dansent entre eux et où un soldat, travesti en femme, se fait agresser par un pote qui le prend pour Betty Grable, sa star préférée. Plus sérieusement, on retrouve l’un des thèmes essentiels de Wilder : l’hystérie. Nous sommes en 1953, le maccarthysme bat son plein, et Stalag 17 raconte l’histoire d’Américains qui cherchent des traîtres partout. Que la victime ne soit pas un pur agneau (Holden est malin, cynique et profiteur) ajoute, évidemment, à la jubilation de Wilder et à l’ambiguïté du film.
Année : 1953
Avec : Baldwin Peter, Don Taylor, Erdman Richard, Harvey Lembeck, Michael Moore, Neville Brand, Otto Preminger, Peter Graves, Robert Shawley, Robert Strauss, Robinson Stone, William Holden