Télévision : 24 septembre 2022 à 22:30-00:15 sur La Chaîne Parlementaire

téléfilm dramatique

En 1962, dans le Sud de la France. Saïd Benamar, venant d'Algérie, se retrouve avec sa famille dans un camp réservé aux harkis. Malgré le paternalisme du chef du camp, les conditions de vie sont dures et la liberté quasiment nulle. Leila, la fille aînée des Benamar, s'élève contre cette vie de misère... - Critique : France, 1972, Lot-et-Garonne. Valises à la main, Saïd et sa famille débarquent dans un « centre d'accueil des rapatriés d'Algérie ». En réalité, un camp entouré de barbelés et constitué de baraquements lugubres. Saïd ne proteste pas. Dix ans que la France les trimbale ainsi, lui et sa famille, de camp en camp. Dix ans qu'il a fui l'Algérie, sous la menace du FLN. Car Saïd est un harki : lors de la guerre d'indépendance, cet Algérien a combattu au côté des Français. Le réalisateur Alain Tasma s'attache au sort de quel­ques-uns de ces tenants de l'Algérie française, dont 50 000 à 80 000 ont été massacrés à la fin de la guerre. Sur un scénario co-écrit par Dalila Kerchouche (1), la fiction suit les mem­bres de la famille Benamar dans l'un de ces camps : le père, cassé et humilié (Smaïn, un peu répétitif en patriarche abattu) ; la mère, apeurée à l'idée de sortir du camp ; les enfants, qui grandissent entre deux cultures qui les rejettent. Mais surtout, il y a la fille aînée, Leïla, qui, loin de la résignation de ses parents, se débat pour qu'on l'accepte enfin... Un beau portrait, porté par Leïla Bekhti, qui sauve ce récit sans souffle historique. Plombé par l'absence de toute remise en contexte des événements et par l'approche très factuelle de l'intrigue, celui-ci peine en effet à accrocher. Reste la valeur du témoignage sur un épisode méconnu de l'histoire franco-algérienne.   (1) Auteur de Mon père, ce harki, éd. du Seuil, 2003.   A lire aussi : Leïla. Avoir 17 ans dans un camp de harkis, éd. du Seuil, 2006.

De : Alain Tasma

Avec : Abdelkrim Bahloul, Audollent Marie-Françoise, Baya Belal, Carim Messalti, Fayçal Safi, Frédéric Pierrot, Imane Benrahou-Chenu, Jacques Brunet, Leila Bekhti, Pierre Perrier, Samy Seghir, Smaïn