Télévision : 3 août 2022 à 22:40-00:20 sur Arte

film documentaire

Au printemps 2017, dans la cour de l'usine GM&S, à La Souterraine, deux bonbonnes de gaz sont accrochées à une citerne du groupe industriel Air Liquide barrée de l'inscription "On va tout péter". Révoltés par la fermeture annoncée de l'équipementier automobile, dont les principaux clients ont pour nom PSA et Renault, lesquels passent désormais commande à l'étranger, les salariés ont équipé leur bombe artisanale d'un détonateur. Yann, Jean-Marc, Vincent, René, Petit Lu et le reste des employés menacent de faire sauter l'usine dans laquelle ils ont travaillé chacun deux ou trois décennies, si rien n'est fait pour sauver les 277 emplois du site... - Critique : Printemps 2017. Dans la cour de l’usine GM&S, à La Souterraine (Creuse), deux bonbonnes de gaz sont accrochées à une citerne du groupe industriel Air Liquide barrée de l’inscription « On va tout péter ». Révoltés par la fermeture annoncée de l’équipementier automobile, dont les principaux clients ont pour nom PSA et Renault, lesquels passent désormais commande à l’étranger, les salariés ont doté leur bombe artisanale d’un détonateur. Venu au cinéma avec un célèbre documentaire sur le dernier concert des Sex Pistols (DOA, 1980), Lech Kowalski filme ici un nouvel enterrement : celui du monde ouvrier. Pendant de longs mois, il a suivi la lutte de Yann, Jean-Marc, Vincent, René, Petit Lu et leurs camarades. De sacrés gaillards lancés corps et âme dans un combat, perdu d’avance, contre le libéralisme mondialisé. Avec un salaire annuel moyen de 6 700 euros, l’ouvrier bulgare est cinq fois moins cher que son homologue français. Faire tout péter : quoi de plus punk comme projet quand on est « remercié » après trois décennies à plier de la tôle ? Infiltrée dans les réunions syndicales, les occupations, les blocages, mais aussi chez ces salariés rongés par le désespoir, la caméra de Kowalski, souvent bousculée par les CRS, enregistre un cri inaudible. Celui d’hommes et de femmes qui demandent juste à mourir dans la dignité. « Mais quelle est la couleur quand le noir est brûlé ? »

Année : 2019

De : Lech Kowalski