Télévision : 30 juillet 2022 à 00:55-02:45 sur M6

film d'aventures

Sur les réseaux sociaux, Scott a des milliers de followers, épatés par ses exploits en snowboard. A Chamonix, il croise la route de Pierrick, un ancien champion devenu guide de montagne. Scott lui demande de l'aider à réaliser son rêve : aller au sommet de l'Everest et tenter la descente de la plus périlleuse des pentes. Pierrick refuse d'abord de l'aider, fatigué par le côté chien fou de Scott. Encouragé par son épouse, qui voit en Scott la même passion que celle de Pierrick au même âge, il se laisse finalement convaincre. Ensemble, il se préparent d'arrache-pied et entament l'escalade de la plus haute montagne du monde... - Critique : Kev Adams sur le toit du monde. Ainsi pourrait-on résumer le premier long métrage de Serge Hazanavicius (frère aîné de Michel). Le comédien y incarne un free rider – il se surnomme Number one –, rêvant d’être le premier à descendre l’Everest en snowboard. Tout cela serait anodin si Tout là-haut n’arrivait après une série de films où transparaissait, déjà, une forme de folie des grandeurs chez le jeune humoriste. Amis publics (2016) mettait en scène, métaphoriquement, sa popularité sur les réseaux sociaux. Et Les Nouvelles Aventures d’Aladin ( 2015) transformait en faire-valoir d’Adams plusieurs générations de comiques, de William Lebghil (son complice de Soda) à Michel Blanc (ex-bande du Splendid), en passant par Jean-Paul Rouve (ex-Robins des bois). Ici, rien ne lui résiste : ni les concurrents de la seule et unique compétition à laquelle il participe, ni la fille qu’il séduit en un clin d’œil, ni la façade d’un casino qu’il escalade à mains nues et sans filet. En plus de plomber le film, ce manque total d’adversité traduit la volonté de l’acteur de ne jamais se mettre en danger. Même quand les héros gravissent le monstre de 8 848 mètres, ils le font avec aisance et facilité, comme s’ils grimpaient la roche de Solutré. Sur la souffrance physique endurée par des alpinistes non professionnels lors d’une telle ascension, on recommande, à titre de comparaison, l’impressionnant Everest, de Baltasar Kormákur (2015). Quid des séquences de glisse ? Le travail des doublures, qui dévalent dans la poudreuse les pentes hors-piste – en freeride, elles flirtent parfois avec le 50% – reste remarquable. Mais Serge Hazanavicius manque clairement d’un sens de l’espace et du montage pour leur rendre tout à fait hommage. La mise en scène, répétitive, alterne mollement images tournées à la GoPro et vues d’hélicoptères. Et donne l’impression de voir des skieurs/surfeurs évoluant insensiblement sur un monochrome blanc. Le grand film sur les sports extrêmes reste à faire.

Année : 2017

Avec : Bérénice Bejo, Christopher Thompson, Kev Adams, Lintonen Salla, Martijn Lakemeier, Mélanie Bernier, Neri Marcorè, Serge Hazanavicius, Vincent Elbaz, William Hope