Télévision : 22 mai 2022 à 21:00-22:35 sur France 4

film : drame

Des djihadistes ont investi un village non loin de Tombouctou. Face à eux, les habitants tentent de se rebeller comme ce modeste éleveur de vaches, son épouse, brillante et sage, et leur belle petite fille. Un sage tente de faire entendre la voie de la raison et du Coran tolérant. Mais les extrémistes refusent de l'entendre : ils organisent des mariages forcés, prétendent faire porter des gants aux femmes qui travaillent, traquent ceux qui se réunissent, la nuit, dans une chambre, pour y faire de la musique et interdisent le foot. Ils n'hésitent pas à punir tous ceux qui s'opposent à leur vision extrémiste de la religion et annoncent même une exécution publique... - Critique : En avril 2012, la ville de Tombouctou tombait aux mains des djihadistes jusqu’à l’intervention des armées française et malienne, en janvier 2013. En reconstituant cette occupation, le réalisateur mauritanien livre une œuvre de réflexion et de courage en même temps qu’un film libre où se mêlent la beauté, la violence, la souffrance, l’humour aussi. À travers des personnages juste esquissés mais attachants, la vie résiste : une famille touareg semble cultiver l’amour, des jeunes bravent l’interdiction de chanter, d’autres continuent à jouer au foot, même privés de ballon… Les extrémistes religieux rendent la population de Tombouctou héroïque. Ceux qui sont asservis sont des icônes. Les oppresseurs sont, eux, des pantins. Une manière d’infliger une gifle magistrale à ces fanatiques obnubilés par des sacrilèges minuscules (un ourlet de pantalon trop court ou trop long). Le réalisateur leur oppose la vision plus vaste d’une humanité capable de guérir de sa propre violence et de combattre les tyrannies. Sept Césars ont distingué Timbuktu, dont le succès en salles a été retentissant.

Année : 2014

De : Abderrahmane Sissako

Avec : Abel Jafri, Adel Mahmoud, Fatoumata Diawara, Hichem Yacoubi, Ibrahim Ahmed, Kettly Noël, Layla Walet, Mamby Kamissoko, Mehdi AG, Salem Dendou, Toulou Kiki, Yoro Diakité