Télévision : 6 avril 2022 à 13:35-15:10 sur Arte

film : comédie

A la mort de son père, Stefan, comédien de théâtre sans grand succès, retourne dans sa ville d'origine, Bochum, dans la Ruhr, pour organiser les obsèques et régler la succession. Envisageant de mettre en vente la demeure familiale, il souhaite profiter de ces quelques jours sur place pour revoir plusieurs proches perdus de vue avant de rentrer aussi rapidement que possible à Munich. Mais pour ce quadragénaire indécis et habitué à fuir les responsabilités, le retour aux sources s'avère plus délicat que prévu. Alors que ses vieux amis Toto et Diggo tentent de le persuader de ne pas vendre la maison de son enfance, Stefan renoue avec Charlie, son premier amour. En le replongeant dans ses jeunes années, cette dernière le pousse à s'interroger sur la direction qu'il souhaite réellement donner à sa vie... - Critique : Sönke Wortmann est célèbre en Allemagne pour ses comédies des années 1990 et ses films sur le football, tels la fiction Le Miracle de Berne, sur la Coupe du monde 1954, et le doc Deutschland. Ein Sommermärchen, sur la Coupe du monde 2006. Inédit en France, La Meilleure Saison est tiré d’un roman de Frank Goosen : un acteur raté part de Munich pour enterrer son père à Bochum, où il retrouve d’anciens potes et une ex-petite amie. Il faut voir ce plan-séquence d’ouverture à la Birdman : le héros quitte la scène, arpente les coulisses d’un théâtre bavarois, sortant peu à peu de son personnage. Sans misérabilisme ni condescendance, le cinéaste brosse le portrait des habitants de Bochum, ville de foot et cité minière ­sinistrée de la Ruhr. Il en fait des personnages truculents façon ­Tarantino. Par la répétition des mêmes histoires, des mêmes lignes de dialogue, comme un leitmotiv — « Hé, le comédien, tu es connu ? » —, il parvient à faire entendre la petite musique d’une commune de province pour en décrire le caractère immuable, rassurant. Le héros évolue dans des lieux imprégnés de souvenirs (maison familiale, épicerie, bar), réminiscences qui deviennent presque palpables, à l’image de ce cœur avec initiales dessiné dans les toilettes. Séquence la plus mélancolique : une machine à vapeur, utilisée à la mine et conservée dans un musée, qui se remet en marche, symbole d’un amour qui repart.

Année : 2017

De : Sönke Wortmann

Avec : Anna Bederke, Christof Seeger-Zurmühlen, Ferhat Keskin, Fritzi Jasna, Führmann Moritz, Janina Fautz, Lucas Gregorowicz, Markus John, Nicholas Bodeux, Pauline Wiesweg, Peter Jordan, Sandra Borgmann