Télévision : 18 juillet 2018 à 23:30-00:25 sur France ô

documentaire : société

Les impératrices rouges - Durant toute la période de l'après Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays se réclamant du Marxisme ont été gouvernés par des dictateurs sans pitié. A leurs côtés, plusieurs femmes ont partagé leur quotidien. Elles ont également contribué à asseoir leur mainmise. Ce volet de «Despot Housewives» dresse les portraits de Nexhmije Hoxha, épouse du dictateur albanais Enver Hoxha ; de Jiang Qing, la veuve de Mao ; de la vice première-ministre roumaine Elena Ceausescu ; de Margot Honecker que les Allemands de l'Est surnommaient «la Sorcière violette» ; de Mira Markovic, veuve de l'ancien président yougoslave Milosevic ; et de la redoutée Simone Gbagbo, ex-Première dame de Côte d'Ivoire. Critique : Les cuisinières de la terreur. « Il m’aura fallu un an pour convaincre celle que l’on nomme “lady Génocide” d’ouvrir ses portes, commente Joël Soler. Cette rencontre est déroutante… » Et comment ! Agathe Habyarimana, veuve (hutu) du président rwandais assassiné en avril 1994, soupçonnée d’avoir orchestré en coulisse le massacre des Tutsi, n’a rien d’une harpie démoniaque. Ramassée sur son divan, joviale par instants, elle tricote beaucoup. « Je ne fais pas de politique, je fais de la couture… », assure-t-elle. Ce troisième volet de la somme de Joël Soler consacrée aux femmes de dictateurs se focalise sur les plus discrètes d’entre elles, passées de l’ombre à la lumière lors de la chute de leur mari. Quel rôle ont-elles réellement joué ? Pouvaient-elles ignorer les atrocités commises par les régimes de leurs chers époux ? A propos d’Eva Braun, la femme qui partagea la vie d’Adolf Hitler, Soler s’interroge : « Son mutisme [concernant l’horreur nazie, ndlr] est-il condamnable ou est-il le fruit d’une immaturité ? » Sajida Hussein, elle aussi restée silencieuse face aux massacres, était-elle terrorisée par son mari, Saddam Hussein ? Soler n’a pas réponse à tout, loin s’en faut, mais cette immersion auprès de ces « premières dames de l’ombre » (Rachele Mussolini, la Libyenne Safia Kadhafi…) réserve son lot d’anecdotes déconcertantes, passionnantes ou glaçantes. — Marc Belpois Les illusionnistes. Charles Taylor a beau avoir été condamné pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, son ex-épouse, Jewel, ne le considère toujours pas comme un dictateur. Avait-il du sang sur les mains ? Pas plus qu’un autre, à entendre l’ex-première dame du Liberia : « La Bible dit “Personne n’est parfait ”. Les gens devaient mourir. Nous avons tous du sang sur les mains. » « Les illusionnistes » se penche sur les cas de Jewel Taylor, d’Eva et Isabel Perón, de Khaleda Zia et d’Asma el-Assad, des épouses qui s’appliquent à redorer l’image du régime sanglant de leur mari en se présentant comme progressistes, protectrices d’un peuple simultanément massacré par leur moitié… En marge de ces entretiens hallucinants, Joël Soler souligne le rôle des puissances occidentales, qui ont conforté ces femmes et donné crédit aux symboles qu’elles ont tenté d’incarner pour tempérer la barbarie de leur mari.

Année : 2014

De : Joel Soler