Télévision : 2 juillet 2018 à 00:30-02:30 sur France 2

film : comédie dramatique

Parmi les résidents d'un luxueux hôtel suisse, un chef d'orchestre à la retraite et un cinéaste qui prépare son film testament… Cruel et, parfois, rageur. Critique : | Genre : néo-fellinien. Deux octogénaires. L’un, Fred, le chef d’orchestre, est à la retraite. L’autre, Mick, le cinéaste, pas. Il prépare, avec des scénaristes dévoués mais en panne, son film testament. Tous deux se retrouvent souvent dans cet hôtel de luxe au pied des Alpes suisses, dont ­Paolo Sorrentino fait, à la manière de Fellini, son maître, le symbole d’une ­société finissante, à la Satyricon. Il va d’un personnage à l’autre, imaginant, autour de chacun, des saynètes révélant, en un éclair, la stupidité de l’un, la générosité de l’autre. Il observe ses héros avec la délectation d’un manipulateur. Il y a de la hauteur dans sa démarche, et c’est précisément cette arrogance qui le rend détestable aux yeux de ceux qui n’aiment les cinéastes démiurges que lorsqu’ils sont morts (Welles, Kubrick, Hitchcock…). Par instants, lorsque la petitesse domine, lorsque la vulgarité l’emporte, Sorrentino éructe. Dans une scène tonitruante qu’il filme avec une réjouissante brutalité débarque une Jane Fonda grandiose, maquillée comme la Baby Jane de Robert Aldrich, venue expliquer au cinéaste à qui elle doit tout qu’il n’est plus rien… Avec elle, durant quelques secondes, la laideur triomphe, alors que toute l’œuvre de Sorrentino tente de prôner et de prouver la survie de la beauté. Qu’elle soit tapie au cœur des villes (Rome dans La Grande Bellezza). Ou dans ces silhouettes faussement dérisoires que le cinéaste aligne de film en film.

Année : 2015

Avec : Paolo Sorrentino, Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda, Mark Kozelek, Robert Seethaler, Alex MacQueen, David Lang, Paolo Sorrentino