Télévision : 5 mars 2018 à 21:00-23:45 sur C8

film : comédie dramatique

Incroyablement rocambolesque, mais vrai ! Tom Hanks traque Leonardo DiCaprio délicieux en escroc de génie. Spielberg donne encore une leçon de virtuosité. Un régal ! Critique : Film de Steven Spielberg (Catch me if you can, USA, 2002). Scénario : Jeff Nathanson. 135 mn. VF. Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Nathalie Baye, Christopher Walken. Le genre : incorrigible rêveur. Dans les années 60, un certain Frank Abagnale est devenu l'as de la mystification : en se faisant passer pour un pilote de ligne, un médecin ou encore un avocat, il ramassa des millions de dollars. Ça l'occupa de 16 à 21 ans, ce que peut durer une enfance qui joue les prolongations. Car cette escroquerie tient plutôt des quatre cents coups. Déguisements, farces qui rapportent et toutes sortes d'attrape-nigauds : la brillante carrière de Frank Abagnale est un jeu. Mais elle se joue sur un fond de mélancolie particulièrement émouvante : dès la première scène, on sait que les miracles n'existent pas. Les gendarmes arrêtent toujours les voleurs. C'est ce que la vie vous apprend. C'est ce que Frank Abagnale refuse d'accepter. Spielberg, l'illusionniste hanté par le désir de fuir le monde des adultes, s'est évidemment pris d'affection pour ce personnage. Il a fait de son aventure une comédie pleine de brio, facile et séduisante, comme un tour de passe-passe. Troublante aussi, puisqu'on oublie très vite les dollars. L'essentiel, ici, est immatériel : Frank Abagnale ne court pas comme un voleur, il court pour ne jamais arriver nulle part, pour ne surtout pas faire un pas en avant, pour ne pas grandir. Avec la complicité d'acteurs qui, eux aussi, font des merveilles dans un registre léger mais subtilement grave, Spielberg signe, mine de rien, un de ses films les plus personnels. Une profonde rêverie autour de l'enfance et de ses sortilèges. Frédéric Strauss

Année : 2002